Contrôles Sanitaires – Des Smileys qui ne font pas rire les restaurateurs !

04 avril 2017 0 DÉNICHÉ SUR LE WEB

Des smileys pour mesurer l’hygiène des restaurants, depuis ce lundi 4 smileys rendront compte des notes de contrôles sanitaires effectués par l’État, dans les restaurants, mais aussi les supermarchés, les abattoirs et les cantines. Ils seront consultables sur Internet ( http://www.alim-confiance.gouv.fr/ ).

C’est la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 qui l’impose, les notes des contrôles sanitaires effectués par l’État dans tous les établissements de la chaîne alimentaire seront accessibles à tous sur internet.

Une expérimentation avait été menée à Paris et à Avignon, de juillet à décembre 2015, l’ensemble des métiers de bouche, supermarchés, marchés, vente à la ferme… Ces contrôles sanitaires existent depuis fort longtemps, mais jamais les résultats n’avaient été communiqués au grand public. C’est plutôt positif pour le consommateur en tout cas pour ce qui est des restaurants, à condition bien évidemment que cela soit remis à jour régulièrement, ce qui impliquerait des visites régulières de contrôleurs, que l’on sait déjà peu nombreux. Les fonds de commerce de restaurant changent souvent de main, d’enseignes, de concept, il sera donc compliqué de suivre l’évolution de ce marché.

Quatre niveaux de notes seront attribués, chacun illustré d’un smiley :

» Très satisfaisant «

» Satisfaisant «

» À améliorer «

» À corriger de manière urgente »

Les trois premiers niveaux n’impliquent » pas de risque pour la santé du consommateur « , le dernier niveau nécessite, lui, une fermeture d’urgence de l’établissement.

Les résultats des 55.000 contrôles effectués chaque année le long de la chaîne alimentaire seront mis en ligne progressivement. Pour commencer, sont publiés depuis hier lundi les résultats de 1000 à 1500 adresses contrôlées en mars. Ils seront consultables pendant un an.

Les restaurateurs ont obtenu de ne pas être obligés d’afficher leur smiley sur leurs devantures, ce qui est déjà un moindre mal et évite encore de perturber le client qui fait face déjà à de nombreuses notations, et puis tout le monde garde en mémoire le fiasco du logo et de la classification – Fait Maison – qui avait fait feu de paille.

Le syndicat professionnel UMIH avait demandé de se limiter à deux notes, soit le restaurant est conforme, soit il ne l’est pas et il ferme. Ce qui éviterait de toute mauvaise interprétation.

e-réputation – en plus il semble que certains restaurateurs se servent déjà de leur notation comme argument publicitaire, ce qui risque de desservir la concurrence proche qui peut ne pas être visitée et donc pas notée.

De plus en l’absence de protection des données numériques, ces notes pourront être récupérées par les sites d’avis, les réseaux sociaux et les guides gastronomiques en ligne «Ils deviendront des traces indélébiles, alors même que l’établissement a répondu aux non-conformités, a fait des travaux, ou changé de propriétaire…» explique l’Umih.

Le ministère de l’Agriculture indique que les résultats des contrôles d’hygiène menés en 2016 : seulement 1% des 55.000 établissements contrôlés ont été jugés insalubres et ont dû être fermés. 9% ont reçu la notation «à améliorer». Tous les autres étaient «soit satisfaisant, soit très satisfaisant».

Ce type de mesures de transparence a déjà été pris dans huit pays européens (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Irlande, Danemark, Finlande, Lituanie, Norvège), en attendant l’Allemagne et la Suède. Dans tous ces pays, la mesure s’est accompagnée d’une amélioration du niveau sanitaire des établissements. En dix ans, au Danemark, on a constaté une amélioration de 20% du niveau global d’hygiène, toujours selon le ministère.