La bière est-elle en train de devenir la boisson préférée des Français? Depuis quelques années la consommation ne cesse de progresser dans l’Hexagone et elle commence à faire de l’ombre à d’autres boissons comme le Coca-Cola. En cinq ans en effet, la consommation de bière a progressé de 19% passant de 1,29 milliard de litres consommés en 2014 à 1,53 milliard en 2018.
L’offre s’est fortement diversifiée depuis quelques années avec les bières artisanales, aromatisées aux fruits, les bières sans alcool, les bières dites craft vendues à l’unité. Et surtout elles séduisent de plus en plus les jeunes –même mineurs : près de 6 jeunes sur 10 de 15-24 ans assurent en boire occasionnellement.
Alors que dans le même temps, le Coca lui a moins la cote. Aux Etats-Unis, la baisse des colas est continue depuis 13 ans et en France la décrue a démarré il y a quelques années et ne se dément pas. Entre 2014 et 2018, les volumes consommés en France ont baissé de 17% passant de 1,55 milliard de litres consommés en 2014 à 1,29 en 2018. Et ce malgré le lancement de nouvelles offres sans sucre, à la stevia ou aromatisés. C’est le résultat de campagne de sensibilisation « anti-malbouffe » et de taxes sodas notamment. Mais pas uniquement puisque d’autres sodas comme les limonades ou les boissons au thé – pas toujours meilleures sur le plan nutritionnel- elles, se portent bien.
40% de bière consommée en plus en 8 ans par les 18-35 ans
Mais est-ce vraiment la bière qui concurrence le Coca? En fait, il y a plein d’offres concurrentes qui viennent fragiliser les colas. Les boissons aux fruits pour les enfants comme Oasis, les « energy drinks » comme le Redbull pour les jeunes adultes mais aussi effectivement de plus en plus la bière. Il y a quelques années encore, au bar on prenait un Coca quand on avait 18-20 ans, aujourd’hui les jeunes ont davantage le réflexe bière. Et c’est allé très vite. En 2010, les 18-35 ans consommaient 21 litres de bière par an en moyenne, ils en consomment désormais plus de 30 litres, soit 40% de plus en à peine 8 ans.
Et le phénomène est mondial, quasiment tous les pays au monde ont leur bière et en consomment de plus en plus. Les industriels du secteur ont d’ailleurs bien compris que la bière était peut-être la boisson du futur et sont prêts à dépenser des sommes colossales pour s’imposer auprès de ces nouveaux consommateurs: en 2016, le belgo-brésilien AB InBev (Budweiser, Corona…) a racheté son rival britannique SABMiller (Grolsch, Peroni…) pour 96 milliards d’euros. Il s’agit d’un des plus gros rachats de tous les temps, tous secteurs confondus.