Georges Blanc – « Comme mes confrères, je vis une situation inédite ! Jamais je n’aurais imaginé fermer dans ces conditions terribles mes établissements »
France3 Auvergne – Rône-Alpes et Odile Mattei sont allés à la rencontre du chef trois étoiles Georges Blanc à Vonnas, qui de mémoire de grand chef n’a jamais connu une situation aussi angoissante.
Georges Blanc, l’un des plus grands chefs au monde, ambassadeur de la gastronomie française, est confiné dans son village de Vonnas, dans l’Ain. Le coronavirus a entraîné une situtation aussi inédite qu’angoissante pour lui, pour ses équipes.
Chef trois étoiles depuis 1981, héritier d’une histoire de saveurs familiales qui débuta en 1872, Georges Blanc aime aussi accommoder les mots, son nouvel adage: « Patience prudence et confiance ». « Comme mes confrères, je vis une situation inédite ! Jamais je n’aurais imaginé fermer dans ces conditions terribles mes établissements ». Chef de cuisine et chef d’entreprise, bâtisseur inlassable, Georges Blanc a fermé le samedi 14 mars à minuit ses douze restaurants, cinq hôtels et il a mis au chômage technique progressif les 360 employés. Le télétravail a été organisé pour le service comptable et le secrétariat. « Une perte énorme d’exploitation », assure-t-il.
Le lundi 16 mars au matin, avec l’accord de la mairie, il a organisé un marché citoyen et vendu à prix coûtant les produits frais et cuisinés qui restaient suite à la fermeture imposée subitement. Et comme chaque semaine, des denrées ont été offertes aux Restos du Coeur. Cartésien optimiste, il continue à ponctuer ses journées de confinement avec des rituels. Ainsi, tous les matins, il traite le courrier et les mails, téléphone aux amis pour avoir de leurs nouvelles, remonte le moral à certains cuisiniers. « Quelle épreuve angoissante ! Quel que soit le lien, il est fondamental dans ce moment de crise inédite. Chacun doit apporter sa contribution ».
L’entreprise Blanc a de solides fondations et pourra sans doute résister, espère le chef. « Sans passion point d’élévation », une des phrases fétiches du cuisinier bibliophile et auteur de plus d’une vingtaine de livres. Chaque matin, il écoute les informations, lit journaux, magazines : Le Figaro, L’Express, Le Point, Le Progrès. Après avoir quitté son bureau, il adresse un bonjour (à distance réglementaire) à ses boulangers. Ils continuent à produire, pains, tartes bressanes, tartes pralines, dont les effluves parfument avec une douceur gourmande la rue du village Blanc, désertée par les touristes. Insolite ambiance.
« Papa » Blanc prend le pain pour le déjeuner à la maison dans laquelle il est confiné avec sa fille Lara. Aujourd’hui, le ciel bleu et les caresses du soleil printanier décident du menu : grillade de poulet de Bresse aux épices et citron. Un tête-à-tête père/fille trop rare et si précieux. Ils profiteront aussi de la piscine et du spa inoccupés, puis se programmeront un des 300 films à disposition dans la salle de cinéma « Laurent Gerra » que la pandémie a privé de ses clients.
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