Balade gourmande en Ariège : bien d’autres découvertes …

25 août 2024  1  MADE BY F&S V…de Voyage
 
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Par Dominique Homs-Vailhé

JOUR 2 – En avant sur les chemins de l’Ariège, tant de choses à découvrir, tant de choses à visiter  tant de choses à déguster…une deuxième journée placée sous le signe de la grande histoire,  et de la gourmandise bien sur !

L’imposant château médiéval de Gaston Fébus (Photo DHV)

Foix : un château, un musée, des repas médiévaux, un marché local…

Telle une sentinelle endormie tout en haut de son piton rocheux, le Château de Foix est un peu comme une image de carte postale que l’on peut découvrir quelque soit le côté par lequel on arrive dans la ville. Il est là, majestueux et imposant comme un livre ouvert sur la vie de ces Comtes de Foix et vicomtes de Béarn,  dont la dynastie Pyrénéenne voit le jour avec Bernard Roger de Foix, vers l’an mille, au début du Moyen Âge, et prend fin en 1589, lorsque Henri de Navarre devient Roi de France sous le nom d’Henri IV…

Du château perché sur son piton, on pouvait alors voir arriver les ennemis (Photo V.Appert)

Gaston III dit Fébus, le soleil, (1331-1391) est certainement l’un des personnages les plus connus de cette lignée. Aristocrate, certes mais homme de guerre, croisé, écrivain, grand chasseur devant l’éternel, auteur d’un traité “Le livre de la Chasse” magnifiquement orné d’enluminures et conservé à la Bibliothèque nationale, et dont une copie se trouve au nouveau musée du château récemment ouvert .

Le traité de chasse de Gaston Fébus, Prince des Pyrénées ( Photo SESTA)

S’en est suivit la mise en place de la nouvelle muséographie du château. Accompagnés de personnages en costume nous sommes en plein Moyen-Age avec des reconstitutions fidèles des pièces à vivre de l’époque. Le musée quand à lui est extrêmement bien pensé dans des scénographies actuelles et attrayantes par leur interactivité pour les petits comme pour les grands. Notre petit coup de coeur s’est posé sur la table médiévale et sur les menus gargantuesques qui étaient servis au cours de ces banquets .

Quelques objets usuels que l’on trouvait sur les tables du château (Photo DHV)

C’est dans cet esprit que sont organisés par le Service d’Exploitation des Sites Touristiques de l’Ariège (Sesta) des repas médiévaux , ou encore des “apéros chez Gaston “ Christophe Balanca, chef du restaurant du Parc Pyrénéen en est le chef d’orchestre “ les seigneurs mangeaient du gibier, des volailles, des viandes bouillies, avec beaucoup d’épices et de miel, accompagnés d’environ un kilo de pain par personne et par jour, le tout bien arrosé d’hypocras, un vin sucré et épicé très à la mode à l’époque médiévale en Europe ;  ils consommaient tout ce qui venait d’en haut …les pauvres mangeaient eux ce qui venait d’en bas comme des racines, carottes, navets, topinambours…nous essayons dans ces repas et ces apéritifs d’approcher au plus près l’esprit de l’époque pour faire découvrir au public ce qu’était un repas au Moyen Age à la cour des Comtes de Foix …”

Des fruits, des légumes, des épices …pour l' »Apéro chez Gaston »

Après cette visite historique nous redescendons au centre ville par d’anciennes ruelles qui affichent quelques échoppes d’artisanat…c’est plus facile que de monter ! 

Sur la place de l’abbatiale Saint-Volusien , construite en 1125 et plusieurs fois remaniée, la halle couverte abrite le marché des producteurs locaux où les fruits et légumes de saison nous mettent en appétit !

Jour de marché à Foix (Photo DHV)
Devant l’abbatiale Saint-Volusien classée Monument Historique (Photo DHV)

Chance supplémentaire Sébastien Rouch, le boucher-charcutier nous ouvre les portes de sa boutique en nous racontant qu’il est la 5 ème génération de la famille Rouch à régaler les amateurs de bonnes viandes et de charcuteries maison.

Sébastien Rouch devant sa boutique de Foix au centre ville (Photo DHV)

Une grande spécialité, bien sur, la saucisse de foie, bien réelle dans ..la ville Foix ! “Nous faisons ici dans nos ateliers le saucisson sous la cendre, le boudin traditionnel, les jambons qui sèchent plus de 13 mois mais aussi des plats cuisinés comme le cassoulet ariégeois qui aurait été aussi célèbre que celui de Castelnaudary si nous avions su autrefois communiquer dessus ! Nous sommes aussi parmi les derniers à faire le feuilletage de nos croustades…” Une adresse qui comble notre petite fringale dans une parfait plaisir gourmand. 

Saucisse sèche sous la cendre et saucisse de foie (Photo DHV)

Il ne nous reste plus qu’à rallier en contrebas de la cité les berges de la rivière Ariège et nous installer à la Brasserie de la Fourche,  haut lieu branché de la jeunesse de la ville,  qui, comme son nom l’indique brasse des bières aux saveurs multiples. Dans ces anciennes friches artisanales au décor resté très industriel s’est installé une table sympathique menée aux pianos par une jeune cheffe italo- brésilienne Menossi Egley. Sa cuisine de “maman” comme elle se plait à le préciser reste très traditionnelle, gourmande et met toujours en avant les productions locales.

Un lieu très agréable ou sont organisés également des manifestations culturelles (Photo DHV)
Menossi à ses pianos, cuisine comme « maman » (Photo DHV)
Du poulpe comme vous n’en avez jamais mangé ! (Photo DHV)
Une entrée toute en fraicheur autour de la rillette de truite locale (Photo DHV)

Un petit expresso, pour dire de ne pas s’endormir après les très bonnes pâtes à la viande, style bolognaise de Menossi , et nous prenons la route pour les Grottes de Niaux, extraordinaire site préhistorique comme l’Ariège en recèle un très grand nombre.

L’entrée et le pavillon d’accueil de la grotte de Niaux ont été signés de l’artiste italien Massimiliano Fuksas (Photo DHV)

Niaux, c’est une aventure souterraine, une randonnée à grands pas, équipés de lampes torches, pour parcourir les plus d’un kilomètre de grotte avant d’accéder à ce graal, que sont les dessins de bisons, de chevaux ou encore de bouquetins, immortalisés sur la pierre par nos ancêtres magdaléniens entre 17 000 et 16 000 ans avant notre ère.

Le salon noir est l’apothéose de la visite. Une grande partie de ces dessins a d’abord été esquissée au charbon de bois tel un fusain, puis une véritable peinture à base de bioxyde de manganèse a été appliquée au pinceau.(Photo S.Meurisse)
Les bisons et les bouquetins s’entremêlent (Photo SESTA09 ADT09)

Une émotion que seules deux cent cinquante personnes par jour peuvent ressentir, et ceci afin de préserver le site . Une grande chance, pour une fois non virtuelle, que l’on n’a plus l’opportunité de vivre aux Grottes de Lascaux en Périgord fermées à tout jamais à la visite. C’est une visite incontournable que l’on ne peux se permettre de rater. Prévoir bonnes chaussures et bon rythme de marche car cela n’est pas une promenade mais bien une randonnée souterraine minutée ! Pour ceux qui ne seraient pas en mesure d’affronter les profondeurs de la terre, le département a crée à Tarascon sur Ariège le Parc de la préhistoire qui est un Centre d’interprétation de la grotte de Niaux . Un musée pour approcher nos lointains ancêtres et leur façon de vivre et de se nourrir, des reconstitutions des peintures murales mais également les moulages de traces de pieds découvertes au fond d‘un lac souterrain et qui ont permis aux scientifiques d’en déterminer la corpulence.

Dans le musée des reconstitution d’animaux de l’époque magdalénienne (Photo DHV)

Des ateliers pour petits et grands et un restaurant plutôt grand public privilégiant quand même les produits référencés “NÒU”, ( numéro 9  de l’Ariège en patois.C’est un collectif ariégeois de producteurs visant à respecter les codes du circuit court et du local) pour profiter au maximum de sa journée sur place. 

Une visite unique au monde

Le temps nous manque mais il ne nous fallait pas rater la plus grande carrière de talc au monde à ciel ouvert qui se visite depuis peu au dessus du village de Luzenac. Une extraordinaire découverte d’un paysage blanc comme neige et d’un musée Talcaneô qui nous raconte que le talc est partout….aussi bien sur les fesses de nos bébés que dans nos cosmétiques, nos papiers ou encore nos peintures. C’est de la roche blanche, composée de silicate de magnésium hydraté. Les gisements de talc se forment de l’altération de roches riches en magnésium sous l’effet de fluides hydrothermaux siliceux. Le filon remonte à plus de 100 millions d’années.

En bas les énormes tracteurs travaillent sur la veine …nous sommes en surplomb à 1800m d’altitude (Photo DHV)

Nous allons ensuite prendre un bol d’air sur le Plateau de Beille qui du haut de ses …1800m d’altitude est la résidence secondaire rêvée pour les troupeaux de vaches en estive, de magnifiques paysages déroulent leurs sommets et leurs prairies verdoyantes. 

Un diner tardif mais réconfortant nous conduit à la Maison Lacube, au village de Les Cabane, aux pieds du Massif du Quié où nous sommes accueillis par Jason, le fils, digne représentant de la 6 ème génération de cette famille d’éleveurs-restaurateurs.

Heureux et fier dans son Ariège natale ! (Photo DHV)
Carpaccio de boeuf gascon , copeaux de tomme de brebis , pommes de terre grenailles cuites à la graisse de canard
(Photo DHV)

Certes l’adresse est en ces terres ariégeoises très connue des amateurs de viandes et de folklore mais tous les épicuriens s’y retrouvent pour partager à deux ou entre amis, de magnifiques pièces de boeuf gascon, en carapaccio, en tartare, grillées mais aussi de belles côtes de cochon noir ! 

La sublime côte de cochon noir gascon (Photo DHV)

N’ayant pas cédé à la tentation des desserts, ce sont les confitures de nos hôtes de la Maison Beaucoup qui ont fait notre affaire ! Une adresse d’un charme fou, dans l’ancien presbytère  de Les Cabannes, restauré par Franck et Luc Oberdorff-Lemaire. En 2019 ils quittent tout, Franck est designer chez Balmain et Luc restaurateur à Toulouse,  pour créer leur maison d’hôtes.  Deux chambres et un loft sous les toits, le tout d’un raffinement à tomber, que nous avons évidemment adoré .

Une décoration élégante et pleine de charme imaginée par nos deux amis (Photo DHV)
Un menu unique aux délicieux accents du terroir (Photo DHV)

Une table au menu unique qui propose des produits locaux et frais, mais aussi des conserves artisanales et en particulier des confitures que fait Luc et dont les parfums rivalisent d’inventivité et de saveurs….figue miel de montagne “Tahar Ben Jelloul”, pamplemousse rose “Lewis Caroll”, fraise coquelicot “Mary Poppins” orange douce au safran “ Virginia Woolf”… à chacun de trouver la relation entre les parfums et les noms des confitures et je vous promets il y en a une ! 

Une nouvelle fournée de confiture de framboises et de mures pour Franck et Luc
Les pots de confiture signent le raffinement de la Maison Beaucoup (Photo DHV)
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Une réflexion sur « Balade gourmande en Ariège : bien d’autres découvertes … »

  1. Sylvie

    Un bien beau reportage valorisant les magnifiques trésors historiques, naturels, culturels et gastronomiques de notre belle Ariège. Seul bémol à mes yeux, que vous n’ayez pas davantage mis l’accent sur la savoureuse table de la Maison Beaucoup qui au delà de ses délicieuses confitures, propose non pas un menu unique mais une carte quotidienne de suggestions merveilleusement interprétées avec notre terroir en étendard….

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