Rouvrir pour qui ? – Sans client, à quoi bon se réinventer ?

08 mai 2020  3  Chefs & Actualités F&S LIVE
 

signature-food-and-sens Le chef Stéphane Jégo ( Restaurant L’Ami Jean à Paris ) est convaincu qu’il ne faut pas rouvrir les restaurant dans la situation actuelle. Les assurances refusent de prendre leur part en couvrant les Pertes d’exploitation, l’état pris en étau dans cette bataille ne s’engage pas à contraindre les assureurs de soutenir la restauration. La situation est intenable pour de nombreux entrepreneurs, et une réouverture sans être certain que la reprise économique sera au rendez-vous serait pire que la situation actuelle.

Lisez ci-dessous l’appel du chef au Ministre de l’Économie

Rouvrir pour qui ? 🔭 .
Huit semaines de fermeture. Pire que 2008, pire que 1945, pire que 1929 🚫….
Bruno Le Maire a répondu hier à la pétition que plus de 138 000 personnes ont signé. Il y parle de nos inquiétudes, PME & TPE… Mais la première d’entre elles n’est pas de savoir quand nous allons rouvrir mais SI & COMMENT.
Nous avons besoin des assurances. Les 400 millions d’euros au fonds de solidarité sont cyniques. En 2 mois de confinement, le secteur se vante d’avoir économisé près de 5 milliards d’euros. Si nous sommes bien en guerre, comment qualifier un tel comportement ?

Comme l’a déclaré Nicolas Théry, président du groupe Crédit Mutuel, « les assurances ont une responsabilité morale. Si on ergote pendant six mois, les clients auront disparu et à la fin tout le monde sera perdant ».
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Car il s’agit bien de responsabilité morale, de solidarité. Bruno Le Maire, affirme que « les risques qui n’étaient pas couverts contractuellement ne peuvent pas être indemnisés ». Que ferez-vous des chômeurs partiels qui perdront définitivement leur emploi ?.
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Sans les assurances, nous allons crever. La prise en charge, même partielle, de la perte d’exploitation est capitale.

Comment Bercy veillera-t-il à la prise en charge des pertes d’exploitation par les assureurs mentionnée dans les contrats ? Nous avons beau demander, les assureurs refusent… d’assurer.

Et la réouverture hâtive ne résoudra rien. Rouvrir, mais pour qui ? Qui ira déjeuner ou dîner en terrasse ? Ou même prendre un café ? Avec plus de 10 millions de chômeurs partiels, qui ne perçoivent que 70% de leur salaire brut ? Sans client, comment payer les charges et les loyers ?

Nous, commerçants, devons nous réinventer. Mais l’inventivité a ses limites. Sans client, à quoi bon se réinventer ? Comment redevenir dans le cœur des Français un bien essentiel ?.

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3 réflexions sur «  Rouvrir pour qui ? – Sans client, à quoi bon se réinventer ? »

  1. LEVY

    Mieux vaut laisser passer l’orage ! Si la fréquentation est inférieure à 75% nous ne serons pas en mesure d’assumer les frais et l’entreprise ne sera pas rentable donc créera des pertes ( en sachant qu’il faudra rembourser les dettes qui ont étés reportées !) donc activité en baisse et augmentation des frais et ajout des dettes reportées c’est mission impossible

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  2. Denurra

    Les entreprises qui sont aussi nos clients, repas d’affaires … baisseront également la fréquence de leurs visites dans nos restaurants. Les entreprises sont également impactées pour un grand nombre.
    L’activité de nos restaurants ne reviendra pipas à un niveau d’avant crise. Si nous voulons conserver l’emploi il faut une exonération totale de charges patronales pour une durée nous permettant de retrouver un niveau de CA satisfaisant

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  3. Lebecq Geoffrey GFK

    C’est clairement ça !!! Beaucoup on hâte de réouvrir mais pour qui ?? Pour quoi ?? Perdre de l’argent et s’enfoncer tout doucement dans notre dette qui sont des dettes en caution personnelle !!! Finir sa vie à rembourser une crise que les assureurs ne veulent pas assumer … courage à tous

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