Logement, horaires, salaires, les freins à l’embauche pour les saisonniers de la restauration
Chaque année le problème est récurent pour les restaurateurs saisonniers, trouver les équipes. Alors même que le chômage est en baisse en France et que la reprise est là malgré un hiver mouvementé par les revendications sociétales, notre pays résiste à la crise. Les restaurateurs saisonniers comptent toujours sur l’été et l’arrivée des touristes étrangers pour équilibrer et rentabiliser leurs affaires, mais souvent par manque de bras, ils limitent leurs activités. Pour arriver à séduire les saisonniers il faudrait revoir certains freins – salaires trop bas, logements difficiles à trouver et horaires de travail à rallonge – sont les trois raisons qui reviennent toujours dans les demandes des salariés.
C’est un problème récurrent mais qui est encore plus crucial cette année, l’industrie du tourisme et notamment les hôtels et les restaurants manquent de bras pour l’été. Ils doivent faire face au manque de saisonniers qui se vérifie à La Rochelle comme ailleurs malgré un bon début de saison.
Depuis quelques années, pour les vendanges ou la cueillette des melons ou des pommes, le secteur agricole déplore un manque de main-d’œuvre. Cela ne fait que s’accentuer et c’est vrai aussi dans la restauration.
Sur toute la côte atlantique, les patrons de bars ou de restaurants doivent composer avec la pénurie de saisonniers pour faire tourner leurs établissements à plein régime pendant la saison estivale. Dans les lieux touristiques de Charente-Maritime, l’emploi triple entre l’hiver et l’été, indique l’Insee dans une étude sur l’emploi lié au tourisme publiée en juin 2019 et la côte accueille 90% de la fréquentation touristique du département.
Face à cette demande importante, les professionnels peinent de plus en plus à recruter pendant l’été. Pendant la saison, les serveurs, les cuisiniers, les plongeurs se font rares.
Faibles salaires et difficulté de logement
Les conditions de travail et le faible salaire rebutent un certain nombre de candidats potentiels. Les amplitudes horaires dans l’hôtellerie et la restauration ne sont pas compensées par le salaire, dépassant rarement le Smic.
Un autre facteur explique cette raréfaction des saisonniers, il s’agit des difficultés de logement. L’été, il est souvent extrêmement difficile de se loger dans les zones touristiques pour un prix modique correspondant au salaire empoché. Se déplacer ou se loger peuvent devenir une véritable barrière financière pour des salariés payés au Smic. Être mobile, notamment pour les jeunes, se révèle compliqué et démotivant face aux faibles salaires.
« Les jeunes ont moins envie de faire d’effort pour un petit salaire, ça je le comprends, c’est dommage qu’on ne puisse pas payer moins de charges et leur donner un meilleur salaire c’est dommage qu’ils ne puissent pas être récompensés » constate Angélique Lamotte, restauratrice à La Rochelle.
Un bon début de saison
A l’exception du mois de mai, la saison a cependant bien commencé sur le littoral charentais avec notamment un mois de juin et un début d’été à la météo exceptionnelle. A La Rochelle, les restaurateurs notent déjà une embellie par rapport à l’an passé où le soleil et la Coupe du Monde de football avaient jouer les trouble-fêtes. En 2018, la Charente-Maritime a enregistré un chiffre d’affaires lié au tourisme de 1,8 milliard d’euros. Qu’en sera-t-il en 2019?