Un jour, un livre – Y retournerai-je – François Simon

05 juin 2025  1  Une poule sur un mur
 
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L’AUTEURFRANCOIS SIMON – Never complain, Never explain

Critique gastronomique, discret, auteur, journaliste, écrivain, grand très grand voyageur à pied, en vélo, en train , en avion, en bateau. Il vogue chaque jour, sur Instagram, il propose à ses 380000 followers de partir, partir au plus près ou au plus loin, de devenir passager clandestin de ses pérégrinations, découvrir un restaurant, un hôtel, un bar, un livre, écouter le bruit de la neige ou de la mer du Japon, en se posant toujours la même question : Y retournerai-je ? François Simon est né à Saint-Nazaire. Il a touché à des études de droit avant de choisir une carrière de journaliste.

Il s’est entrainé à Presse-Océan, avant de rejoindre le Magane Gault & Millau, Cuisine et Vins de France. Il affine ses tirs sur les colonnes du Figaro avec sa célèbrissime chronique « Haché Menu, et du Figaroscope. Il a animé des émissions sur Paris Première. il continue avec discrétion pointue, anonymat désormais difficile à sauvegarder, à découvrir des talents, houspiller des « peut mieux faire », griffer des mauvaises adresses et des chefs médiocres. Il règle ses additions, promène sa nonchalance, ses critiques poétiques qui jouent avec les mots. Un critique, funambule doué de l’équilibre et de la vérité dans ses écrits, à mille mots de la critique gastronomique qui a souvent du mal à dire et glisse sur des avis politiquement corrects. Aujourd’hui, il sévit sur Instagram et sur son blog et rassemble des fidèles abonnés. Il écrit, il tire avec des balles en mousse lorsqu’il prend la plume d’un dandy masqué, elles piquent et blessent quand il joue au snipper. On aime ou pas ses critiques, les chefs s’en méfient, le redoutent, personne ne peut ne pas aimer sa plume signature, trempée dans la douceur piquante, une vraie plume, une plume de jongleurs des mots qui jusqu’il y a peu naviguait en « mangeur masqué ». Jusqu’au jour où il a été « démasqué » et depuis il affronte lecteurs et critiques, à visage découvert.

Il appelle volontiers sur son blog « Simon Says » et sur son Instagram, ses lecteurs mes petits lapins ; il leur confie généreusement ses pensées, projets, illusions et désillusions, ses souvenirs d’enfance qui on fait de lui un grand voyageur jamais loin de sa valise, « De cette époque, j’ai gardé l’impatience et le goût de la valise ouverte, prête à gober tout, même l’illusion du départ. » Amoureux du Japon qu’il sillonne du nord en sud, des montagnes aux champs de cerisiers, des rues bouillantes de Kyoto aux campagnes paisibles. Il sillonne aussi Paris sur son vélo, parcourt tous les arrondissements, avenues, grands boulevards et ruelles méconnues de la ville lumière.

Y retournerai-je n’est pas son premier ouvrage. Dans on premier livre, Comment se faire passer pour un critique gastronomique sans rien y connaître (2001), François Simon propose avec humour et plume qui griffe, 50 leçons pour être bien traité au restaurant.  Dans ma bouche (2012) :  réflexions et anecdotes culinaires. Pique-assiette : la fin d’une gastronomie française : Un essai critique sur l’évolution de la gastronomie en France. Aux innocents la bouche pleine : Une promenade gourmande à travers Paris.

LE LIVRE – 240 pages et quelque 700 grammes et des poussières comme un cabinet de curiosité ou se mêlent et s’emmêlent photos et gribouillis, un vrai carnet de voyage. « Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C’est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n’a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste c’est du patinage ou du tourisme. » Nicolas Bouvier, le vide et le plein : Carnets du Japon 1964-1970

Pas moins de 47 scènes : « Y retournerai-je »« Ainsi soient-îles » : Nous sautons d’ile en ile de la Sicile où l’ile de Favignana se visite de criques en conserverie de thon. A Madère nous nous posons au Reid’s et nous prenons la  pause dans la suite Winston Churchill. On savoure les Maldives sous le soleil luxuriant, nous nageons dans le bonheur au bord de la mer sensuelle de l’ile de Faarufushi, ou de l’ile de Ventotene où nous descendons à la Villa Iulia, simple et proprette avec vue sur la mer. « C’est pas bientôt fini » ou les abus débridés des bistrots, restaurant et autres zincs de quartier, salade fanée, serveurs sans douceur ni amabilité, chefs absents, cornichons à toute heure… « Adorée de clients, boudée par les chefs : la blanquette de veau ! » – Canaille rassurante élémentaire comme un doudou, sauce caressante, légumes et viande choisis.

« Songer au-dessus de son café » Café indispensable à déguster à Istanbul au café du Musée d’art moderne avec vue sur le Bosphore qui glisse, ou à Marrakech au Grand Café de la Poste qui a vu s’attabler le maréchal Lyautey au temps du protectorat, à Tokyo au Nezu Museum, à Paris au Café Singuliers, chiquissime et pour vrais amateurs de vrai expresso et soyeux cappuccino.

« Nourritures caressantes» – Quand la haute gastronomie s’est perdue dans les cérémonies et grand-messes des guides écarlates, il faut se pousser les portes des adresses qui mettent en majesté des « nourritures bienveillantes, compréhensives » : à Mumbai, Hree Thaker Bhojanalay. A Nice, à Barcelone, à Paris, à Tokyo. « Gares à toi »la poësie des trains des gares et des restaurants de gare. « Hôtels de la plage », la mer qu’on voit danser, un homme une femme il n’y a pas que Deauville-  « Intrigants », adresses singulières qui nous balancent loin de l’assiette « Iode et nacre », poissons et fruits de mer en corse restaurant cala di cupabia, à marrakech le patron de la mer-

« Joie ! Tables joyeuses », à Paris, le Bistrot Paul Bert, à Dicy chez Lucie, à Hanoi, Pho 10 – « Palais des glaces » ou ses coups de coeur glacés en Italie et ailleurs – « Planques » les planques secrètes ou pas de François Simon – « Montagnes magiques » Eriro au Tyrol, Eolo en Patagonie, Forestis dans les Dolomites – « Pain au chocolat, une ou deux barres» 

LE SUJET« Y retournerai-je ? Je n’ai jamais eu de réponses immédiates à cettequestion. S’embarquer dans un livre, aller au restaurant, sur uneplage, dans une boutique de fringues, de parfums et ne jamais devinerce qui va se passer. Ouvrir en soi, une candeur, une vulnérabilité.Ne jamais tout savoir. À la limite, ne jamais penser. C’est un peul’objet de ce livre et de ces lignes griffonnées sur un fauteuil decinéma pendant les publicités. Je ne sais même pas ce qui va suivre,épousant ainsi la formule jouissive de Julien Green : J’écris un livrepour savoir ce qu’il y a dedans. »

Billets d’humeur, réflexions, pensées, aventures, découvertes, étonnements, surprises et souvenirs partagés de François Simon. Un livre comme un journal intime de réflexions, d’idées, de griffonnages de voyage et de déjeuner, de mots emplis de poésie et de lucidité pour dire ce qui enchante ou chagrine. Sa plume est inimitable, savoureuse, parfaitement ciselée, belle, délicate. Elle mêle savamment des mots choisis, ces mots qui piquent et égratignent sans en avoir l’air, enveloppent de douceur et de charme délicatement sans manière. François Simon part en quête de nouvelles adresses. Chaque fois qu’il pousse les portes d’un restaurant c’est comme s’il franchissait les portes d’un avion, il nous invite à un voyage, un voyage où les sens sont touchés… ou pas. 

LES PHOTOS – Livre illustré de photos de l’auteur, prises à l’iPhone.

L’AVIS DE LA POULE SUR UN MUR -Pour son retour dans les bacs des librairies François Simon joue avec la nostalgie, la douceur et le souvenir, la pudeur et la sincérité. Il écrit subtilement à fleur d’émotion et de pertinence impertinente. Pèle -mêle, carnet de voyage, livret qu’importe le nom, ne pas hésiter à tourner les pages amusantes à emporter en voyage ici ou ailleurs.

Y RETOURNERAI-JE ? FRANCOIS SIMONFLAMMARION – 26 euros

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