Un Saint-Honoré haute couture by Cédric Grolet – Sa première boutique devrait ouvrir au sein du Meurice cette fin d’année
Cédric Grolet – Il vient de décrocher le titre de Meilleur chef Pâtissier 2018 sur le dernier Gault&Millau paru hier, il a été élu meilleur chef pâtissier de l’année par l’association des Grandes Tables du Monde ( GTDM )… décidément 2017 aura été l’année du chef pâtissier de l’Hôtel Le Meurice à Paris.
A F&S on ne se lasse pas d’observer ses publications de desserts sur son compte INSTAGRAM, de vraies oeuvres d’arts où l’on peut constater la finesse, le détail du travail, on ose même pas imaginer les heures passées tel un orfèvre à réaliser ces pièces.
D’ailleurs, ses dernières publications affichent chacune plus de 20 000 » j’aime » …
Le quotidien Le Parisien ( via l’AFP ) lui consacre tout un article ce jour après l’obtention du Prix de Meilleur Pâtissier par le Gault&Millau.
Le spectacle de ses fruits sculptés régale ses centaines de milliers d’abonnés sur Instagram. Cédric Grolet, le chef pâtissier à l’hôtel Meurice nommé «pâtissier de l’année» par le Gault et Millau 2018, multiplie les récompenses et affiche son ambition: s’«implanter dans le monde entier». Portrait d’un orfèvre du fruit et pâtissier connecté.
Le chouchou de Pierre Hermé
A 32 ans, ce jeune homme originaire de Firminy (Loire), dirige une équipe de 25 pâtissiers et donne des master classes aux quatre coins de la planète. Il s’est aussi vu décerner récemment le titre de «meilleur pâtissier de restaurant» par l’association Les Grandes Tables du monde. Pierre Hermé voit en lui «l’un des jeunes chefs pâtissiers les plus talentueux de sa génération».
Mais ce succès ne lui fait pas oublier qu’«il a galéré», dit-il. Fils d’un chauffeur routier et d’une coiffeuse, il se frotte à la restauration dès l’âge de 13 ans auprès de son grand-père, qui tient un hôtel. L’été, il participe à la cueillette des fruits chez des agriculteurs. «Un jour, l’un d’eux m’a donné une caisse de fraises, j’en ai fait un fraisier». Un premier dessert pour l’adolescent peu porté sur les études, qui entre en apprentissage auprès d’un boulanger-pâtissier de Pont-Salomon (Haute-Loire).
Le roi de la présentation
A 20 ans, il débarque à Paris, entre chez Fauchon et rejoint l’équipe recherche et développement, aux côtés de Christophe Adam. Depuis sept ans, il travaille au Meurice, d’abord sous l’ère de Yannick Alléno puis celle d’Alain Ducasse. Qui l’a incité à «travailler le goût». «Le visuel fait venir le client, le goût le fait revenir», énonce Cédric Grolet, qui soigne particulièrement ses présentations.
Et s’applique à les mettre en scène sur Instagram, où il compte plus de 590.000 abonnés. Ses pâtisseries imitant des fruits, recettes qu’il a commencé à mettre au point il y a six ans, sont devenues sa marque de fabrique. Il vient d’en tirer un livre, «Fruits», paru en octobre aux éditions Ducasse.
Son secret
Citron, noisette, poire, abricot, pamplemousse… La peau du fruit, parfaitement reproduite, est en réalité une coque de chocolat, le coeur est fait d’une mousse et d’une marmelade. «L’idée, c’est de supprimer les biscuits, les oeufs, le goût qui ne sert à rien, et de centraliser le goût du fruit», explique Cédric Grolet, qui veut «mettre à nu la pâtisserie».
Ses Rubik’s Cakes aux cubes multicolores et tartes aux pommes finement coupées comme des pétales de fleurs sont d’autres créations phares, proposées au Meurice. Instagram est pour lui un «outil de travail» quotidien. «Faire des gâteaux, c’est bien, mais il faut savoir communiquer», dit-il. Vous n’imaginez pas la tonne de photos que je prends avant d’en poster une…»
Exigence
Et lors de ses nombreux déplacements à l’étranger, ce chef connecté reste en contact avec son équipe du Meurice. «Je dessine, je travaille quand je suis dans l’avion, je leur envoie tout ce que j’ai dans la tête. Quand je vais dans des restaurants, je leur envoie les plats, les desserts, je leur soumets des idées», explique-t-il.
«J’aimerais avoir une dizaine de magasins ans le monde entier», confie le jeune homme, qui reconnaît en souriant qu’Alain Ducasse a «un peu déteint» sur lui. Sa première boutique devrait voir le jour au sein du Meurice d’ici la fin de l’année.