Michel Bras concernant la cuisine des montagnes : « C’est la cuisine du respect, du lien avec la nature avec qui on ne peut pas tricher. Il nous faut revenir aux saisons, écouter la campagne, et ça les gens de la montagne savent le faire. »

18 septembre 2022 0 F&S LIVE

Michel Bras, premier lauréat du prix Andorra Taste Award

Michel Bras a reçu, jeudi 16 septembre, l’Andorra Taste Award, le prix rattaché au congrès International de Gastronomie de Haute Montagne qui se tient dans la principauté pyrénéenne jusqu’à dimanche.

La distinction a été remise au grand cuisinier du Suquet à Laguiole, accompagné de son épouse Ginette, par le ministre du Tourisme et des Télécommunications du Gouvernement de l’Andorre, Jordi Torres et le directeur général de Vocento Gastronomía (organisateur, entre autres, de Madrid Fusion et San Sebastian Gastronomika) Benjamín Lana.

« Il n’existe pas un meilleur lauréat pour ce prix que Michel Bras, car c’est lui qui a fait découvrir la cuisine végétale et de montagne au monde bien avant qu’elle ne soit à la mode. Et il le mérite d’autant plus pour tout ce qu’on a pu constater ici ces derniers jours-ci : nous l’avons vu assister aux présentations avec une immense modestie, comme un congressiste parmi tant d’autres, son carnet à la main et le regard exprimant l’amour pour l’écoute, la gastronomie et la découverte.«

Le chef français, quant à lui, en recevant la reconnaissance a tenu à remercier l’organisation de l’Andorra Taste « non pas pour le prix en soi, car les prix ne m’intéressent pas vraiment, mais pour la pertinence de ce congrès. La cuisine de montagne est la cuisine d’aujourd’hui et de l’avenir, car c’est la plus durable, celle qui tire le meilleur parti des aliments » a-t-il expliqué. « C’est la cuisine du respect, du lien avec la nature avec qui on ne peut pas tricher. Il nous faut revenir aux saisons, écouter la campagne, et ça les gens de la montagne savent le faire. »

Michel Bras a saisi l’occasion également pour plaider contre le gaspillage alimentaire. « Nous, les cuisiniers on a souvent tendance à n’utiliser que la meilleure partie d’un poisson, d’une viande ou d’un legume et ensuite on jette le reste. Il faut en finir avec cela. Ma mère, quand elle cuisinait à la maison, elle utilisait tout d’un produit. Nous devrions retrouver cet esprit là.«

Il a ensuite terminé son discours en félicitant Vocento Gastronomia et l’Andorre pour la tenue de ce congrès en demandant, d’ores et déjà, une seconde édition. Mais pas que : « Je propose d’organiser aussi un congrès où l’on puisse parler de l’alimentation quotidienne, de la cuisine à la maison ou encore de la nourriture qui concerne les personnes âgées, handicapées ou en difficulté sociale et financière. La cuisine c’est l’amour et le partage et nous pouvons pas négliger ces personnes et ces aspects là.«