L’union sucrée qui fait la force – Le crookie s’impose comme nouvelle star des pâtisseries.

19 avril 2024  0  F&S LIVE

Et si vous n’aviez plus jamais à choisir pour votre goûter ? La boulangerie parisienne Maison Louvard a créé une solution. Mi-croissant, mi-cookie, cette douceur chocolatée et beurrée vous fera oublier n’importe quel dilemme. Depuis plus d’un mois, les jeunes de la capitale se pressent devant la boulangerie pour récupérer la viennoiserie. Une popularité soudaine, qui fait suite à un parcours peu anodin.

Voici Stéphane Louvard, boulanger inventeur du crookie. Avec un croissant au beurre élu 7ème meilleur d’île de France, la boulangerie de Stéphane a déjà prouvée sa qualité. Des pâtisseries réfléchies et soigneusement confectionnées, c’est la clé de sa réussite. Son cheminement de pensée quant à la création du crookie n’est toutefois pas si complexe.

« Pour s’amuser, pour tester« . Pas de longues recherches, simplement un essai comme ça. Il lance le prototype de cette innovation en 2022, qui rencontre un succès modéré, avec des ventes qui environnent « une vingtaine » par jour. C’est deux ans plus tard – en février 2024 – que tout change à jamais. L’influenceur JohanPapz poste une vidéo Tiktok dans lequel il teste pour la première fois le crookie de la Maison Louvard. Une dégustation observée par plus de 2,7 millions de personnes, qui ont à leur tour accouru aux portes de la boulangerie.

1 minute et 22 secondes de vidéo qui ont fait augmenter les ventes du crookie à plus de « 1 800 » par jour. Des chiffres conséquents, et qui le sont toujours, qui ont forcé le personnel de la boulangerie à redoubler d’efforts pour satisfaire cette demande insatiable. Le travail commence désormais à « 4h du matin« , pour produire plus de 2 000 pièces de ce gâteau sans pareille. Il y a t’il un ingrédient secret ? Nul besoin, simplement une fusion très gourmande. Un croissant cuit garni et couvert de pâte à cookie, et cuit une seconde fois.

Le crookie est un produit simple, mais son prix, lui, ne l’est pas pas vraiment. Pour 7 euros sur place à 5,90 euros à emporter, le crookie représente un vide dans le porte-monnaie que ses calories peinent à combler. Néanmoins, Stéphane Louvard le défend, affirmant qu’il couvre simplement les deux produits – croissant et cookie- ainsi que la main d’œuvre et l’énergie. Même si il représente un frein, il ne stoppe pas les achats toujours massifs, et laisse le crookie étendre sa notoriété dans tout le pays.

La boulangerie ne pouvait pas contenir le triomphe retentissant de la viennoiserie, et la recette a vite été reprise par des entreprises intéressées. Picard et E.Leclerc débute la commercialisation du crookie en grande surface, et d’autres boulangeries viennent elles aussi prendre leur part du gâteau. A la maison Medam de Nantes comme à la pâtisserie Doughie’s de Montpellier, l’odeur chocolatée du crookie se fait sentir à travers la France entière.

« Jusqu’à quand le phénomène Tiktok va durer« , c’est ce que se demande Stéphane Louvard. Le crookie fait partie d’une lignée de fusions sucrées qui ont connu brièvement la notoriété. Le brookie, le kroffin, et bien d’autres sont désormais des produits lambdas des étalages. Cette innovation va-t-elle rentrer dans les rangs et laisser place aux petits nouveaux qui arrivent déjà, comme le flankie ? Dur à déterminer.

Une chose reste certaine, le phénomène crookie a impacté tout un secteur dans l’espace d’une pause quatre-heures. Qu’il arrive au panthéon des viennoiseries ou qu’il finisse dans l’ombre, il restera dans nos mémoires – et nos estomacs – comme une rencontre délicieuse.

Par Matiyas Perrin