Le jeune chef Niçois Aimen Samhoud vainqueur de Top Chef Middle east

14 mars 2023  0  DÉNICHÉ SUR LE WEB F&S LIVE
 
signature-food-and-sens

Le jeune chef Aimen Samhoud a un parcours atypique, mais c’est auprès du chef Marcel Ravin à Monaco qu’il s’est formé, le quotidien Nice Matin a dressé son portrait… découvrez le ci-dessous :

Il fait partie de cette jeune génération de chef cuisiniers tombés dedans tout petits. Franco-tunisien et « 100% Niçois », Aimen Samhoud est un garçon déterminé. Dynamique, passionné, souriant. Et ça se voit même à travers le combiné. Depuis Genève (Suisse), le chef du « Grill » du Fairmont Grand hotel Geneva ne s’en cache pas: il est « fier » de ce qu’il a accompli au fil des années. Vainqueur, il y a quelques semaines, de Top Chef Middle east, l’enfant du quartier Risso – où il « essaie de revenir au maximum voir ses parents » –, met tout de suite les choses au clair: « Top chef m’a apporté quelque chose mais il y a du travail derrière. Ça fait quatorze ans que je fais de la cuisine. »

La cuisine française au-delà des frontières

Une passion transmise par sa maman, « la plus grande cheffe pour moi ». « Dès le plus jeune âge j’étais dans la cuisine avec elle, raconte-t-il. Elle faisait des plats tunisiens mais aussi un peu de tout. Elle m’a appris les grands classiques. » C’est cette cuisine française, revisitée avec des accords sucrés-salés qui sont sa marque de fabrique, qu’Aimen Samhoud aime faire découvrir à travers le monde. De la Suisse au Moyen-Orient.

À 30 ans, le chef vient de remporter la sixième saison du pendant arabe de Top chef. Tournée en Arabie Saoudite, l’émission regroupe des candidats du Maghreb mais aussi des pays du Golfe. « C’est la production qui m’a contacté par Instagram, je ne sais même pas comment ils m’ont trouvé avec mes 1.000 abonnés et les quelques posts que je faisais, s’amuse-t-il. J’ai fait toute ma vie en France, à Nice, Monaco, maintenant je suis à Genève. Je me suis demandé ce que j’allais faire là-bas… Mais ma mère m’a dit ‘‘quoiqu’il arrive tu ne perds rien, fais juste ce que tu sais faire tous les jours’’. »

« Pression énorme » et « énorme fierté »

Celui dont le compte Instagram dépasse désormais les 30.000 followers se souvient avec enthousiasme des présélections, du tournage, des épreuves gagnées. Et de la victoire. « Il y avait neuf chefs étoilés dans le jury de la finale, c’était une pression énorme et l’occasion de montrer ce que je savais faire. » Encore des étoiles plein les yeux, il se livre: « Des chefs m’ont proposé un poste ou ont dit dans l’émission que j’avais ma place chez eux. C’est une énorme fierté qu’ils reconnaissent mon travail. »

Pourtant, l’expérience n’a pas été facile. À cause de la barrière de la langue notamment. « Je suis né à Nice, j’y ai toujours vécu. Je parle tunisien mais pas l’arabe littéraire, sourit-il. Il y a des challenges que j’ai gagnés sans avoir tout compris à ce qu’il fallait faire! » Malgré l’aide de certains candidats trop vite sortis, Aimen Samhoud se retrouve vite seul: « J’étais l’Européen qui fait de la cuisine française et, en venant avec mes idées nouvelles, je leur mettais des roustes. Les autres ne m’aimaient pas. » Loin de chez lui, de ses proches, le chef avoue avoir eu un coup de mou lors du 8e de finale. Une fois encore, c’est sa maman qui le rebooste. « J’ai passé une heure avec elle, on a beaucoup parlé, ça redonne une force de ouf. À partir de là, j’ai tout gagné. Top chef, c’est une consécration », avoue-t-il.

Son premier restaurant à Nice d’ici un ou deux ans

De retour au Fairmont Grand hotel Geneva, où il est chef du « Grill », Aimen Samhoud voit déjà plus loin. « À 30 ans, être chef d’un palace, c’est une très grosse fierté. L’étoile? Je laisse une porte ouverte. Est-ce que je vise ça, je ne sais pas. » En revanche, le Niçois a moins de doute sur son envie d’ouvrir son premier restaurant. « Pas dans l’année mais en 2024 – 2025, imagine-t-il. C’est un projet mais, pour l’instant, j’ai juste quelques notes au crayon gris sur un cahier. Ce premier restaurant sera quelque chose d’étonnant. » Et à Nice? « Oui, c’est sûr et certain! C’est là où j’ai grandi, où j’ai ma famille, mes amis. C’est une ville qui me tient à cœur. »

« Marcel Ravin du Blue Bay à Monaco a été mon papa culinaire »

Ses débuts – Après une scolarité au collège Risso de Nice, Aimen Samhoud part au lycée Paul-Augier. Une évidence. Il a 16 ans et veut faire de la cuisine. « Je cherchais l’excellence partout », résume-t-il. Il commence par un apprentissage à Saint-Laurent-du-Var, « dans une brasserie chic, L’Aigue marine », puis, son diplôme en poche, il veut « poursuivre sur le terrain, entrer tout de suite dans le moule ». Un moule qu’il veut gastronomique voire étoilé. « Je vais à l’hôtel Aston, c’est ma première grande entreprise. » Un accident manque de lui coûter une main. « Ça a été quelque chose de violent, se remémore-t-il. Cinquante-sept points de suture intérieur et extérieur, une année de convalescence, de doutes. Mais dès que j’ai pu me resservir de ma main, je me suis dit ‘‘je n’abandonne pas’’.»

Marcel Ravin, du Blue Bay, « mon papa culinaire » – À 21 ans, il décide de partir s’installer à Monaco. « J’ai commencé par L’Orange verte [restaurant bistronomique du Monte-Carlo Bay]. Je découvre une cuisine qui me plaît, aux influences caribéennes. On travaille dur. Un jour, le chef me dit ‘‘je te veux dans le gastro’’. Je savais qu’il cherchait l’étoile, c’était énorme. » Aimen rejoint les cuisines du Blue bay [deux étoiles aujourd’hui] comme premier commis. « Le chef, Marcel Ravin, m’a vachement fait confiance. Il a été dur mais juste. Ça a été super bénéfique. C’est mon papa culinaire, il m’a soutenu et donné mes chances. » Il y passe cinq ans, jusqu’à ses 26 ans et son départ pour Genève en tant que sous-chef puis chef du « Grill » du Farimont Grand hotel Geneva.

Le retour en Tunisie – La participation d’Aimen à Top chef Middle east (lire ci-dessus) permet au Franco-Tunisien d’être accueilli en Tunisie « comme une star. (…) Grâce au travail du chef Wafik Bellaid qui se bat pour la reconnaissance de la gastronomie en Tunisie, le ministre du Tourisme m’a remis le prix de la Meilleure success-story. » Une autre fierté pour le Niçois.
Son plat coup de cœur – Difficile de n’en choisir qu’un. Mais le cœur du chef balancera pour son chou-fleur vanille, à sa carte, et qui lui permit de remporter la guerre des restos dans Top Chef Middle east. « C’est un plat étonnant, végan. Qu’avec du chou-fleur en cinq textures (purée, pickles, pièce rôtie, copeaux crus et émulsion), rien d’autre. »

FACEBOOK TWITTER
VOTRE CLASSEMENT
  • Je suis fan (100%)
  • Mmmm interessant (0%)
  • Amusant décalé (0%)
  • Inquiétant (0%)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *