À 19 ans, sollicitée pour participer à des concours de cuisine télévisés elle refuse car pour elle : la réalisation « montre ce qu’elle veut » et ces shows « ne sont pas le reflet de la réalité »

28 décembre 2021  0  Non classé

Cet article du quotidien La Nouvelle République a interpelé plusieurs de nos internautes qui l’ont relayé à Food & Sens. La jeune cuisinière Camille Genet passionnée de fourneau a les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, à 19 ans elle a bien compris que pour réussir dans ce métier fait de paillettes, il ne fallait pas brûler les étapes et que la lumière on l’a récolte en travaillant durement.

À 19 ans, Camille Genet, qui a remporté le trophée Raymond-Vaudard de cuisine, est sollicitée par les plus belles tables du pays. Portrait d’une passionnée.

Elle le dit à demi-mots, parce qu’elle est humble, et timide, aussi. À 19 ans seulement, Camille Genet a remporté, le 18 novembre, le trophée Raymond-Vaudard de cuisine, récompensant les meilleurs élèves et apprentis de France. Un concours qu’elle a décroché en binôme avec Baptiste Colas, qui œuvrait en salle.

Pendant des semaines et des semaines, elle a répété chaque geste pour réaliser un plat et un dessert d’exception, et s’attirer les votes du jury composé de Meilleurs Ouvriers de France, chefs étoilés et Bocuse d’or.
« Quand elle est arrivée elle n’avait pas confiance en elle »Un boulevard professionnel s’ouvre désormais à cette passionnée aux mains d’or, actuellement en deuxième année de BTS Management en hôtellerie restauration option B cuisine, au lycée hôtelier de Blois.

Celle qui terminera ses études à la fin de l’année va voir s’ouvrir les portes des plus prestigieux établissements de France. Camille Genet s’est fixée comme objectif d’atteindre le poste de « chef de partie d’un restaurant étoilé dans moins de cinq ans », et « à terme » d’ouvrir sa propre affaire pour avoir « plus de liberté ».

Entre-temps, elle a été approchée pour participer à de concours télévisés de cuisine mais elle a toujours décliné, car, dit-elle, la réalisation « montre ce qu’elle veut » et ces shows « ne sont pas le reflet de la réalité : auraient-ils montré un problème de sel ou d’électricité ? »

Cheveux coupés au carré, grands yeux marron, regard rieur, la jeune femme, d’un père agriculteur et d’une mère professeure des écoles, a grandi à Mainvilliers, dans l’Eure-et-Loir. Ses souvenirs de cuisine remontent à sa plus tendre enfance.

« Déjà, toute petite, lorsque j’avais une dizaine d’années, je goûtais à tout à la maison », se remémore-t-elle. Elle poursuit : « J’ai grandi dans une famille qui aimait bien manger, ma maman cuisinait avec des produits régionaux. Elle était moins dans la quantité que dans la qualité. » Quand elle y retourne, c’est pour passer du temps en famille, « à la campagne », en compagnie de son petit frère et de sa sœur jumelle.

C’est sans aucun doute cette éducation qui a fait d’elle la cuisinière qu’elle est aujourd’hui. Camille Genet a une appétence pour « la cuisine traditionnelle française ; je ne suis pas trop dans le végétal, j’aime travailler le poisson ou la viande ». La simplicité pourrait être sa signature : « une bonne sauce, un bon morceau de viande ». Dans l’assiette, elle aime que ce soit « carré, propre » et sans fioritures. Aussi a-t-elle, le palais « plus salé que sucré ».

Des compétences qu’elle met à profit chez Régis Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid (Haute-Loire), restaurant trois étoiles. Au fil des services, elle est devenue « plus patiente, plus à l’écoute et plus rigoureuse ».

Baptiste Colas, qui la côtoie depuis cinq ans au lycée hôtelier de Blois, l’a vue évoluer : « Quand elle est arrivée ici, elle n’avait pas confiance en elle. Il faut voir aujourd’hui ce qu’elle est capable de faire ! » La plus grande qualité de Camille ? « Sa gentillesse. » Sa plus grande force ? « Sa passion pour la cuisine. »
« Je me vois faire de la cuisine toute ma vie », assure la jeune femme, pourquoi pas « à Lyon, la région de Paul Bocuse ». La route est encore longue mais on prédit qu’elle sera parsemée d’étoiles.