À Londres, en ce début d’année particulièrement dense du point de vue culinaire (entre les fermetures brutales des restaurants étoilés du groupe de Marlon Abela, le soft opening du restaurant “Connaught Grill” au palace éponyme, ou encore la rénovation du restaurant 3 étoiles d’Alain Ducasse au Dorchester), une sympathique adresse s’apprête à faire parler d’elle. Direction Piccadilly Circus et la belle Regent Street ; dans une rue adjacente jalonnée de restaurants (la très vivante Heddon Street), le Mo Diner ouvrira bientôt.
Rendez-vous le 17 février, pour découvrir cette nouvelle table du restaurateur à succès Mourad Mazouz (en photo ci-dessus). Pour rappel, ce dernier est le créateur du célèbre Sketch (tenu par Pierre Gagnaire, et nouvellement adoubé de sa troisième étoile Michelin), ainsi que du Momo London (rouvert en grande pompe en avril 2019). À Paris, c’est aussi lui qui est derrière le Derrière (appréciez le jeu de mots) et le restaurant 404. Jamais avare en idées, Mourad Mazouz s’est donc une nouvelle fois lancé à Londres, pour transformer ce qui était l’ancien bar de la terrasse du Momo London, en un authentique diner. Nous avons pu visiter les lieux en avant-première ; toutes les infos ci-dessous !
Le lieu : Dans un espace tout en longueur, certes ténu mais charmant, chaque centimètre carré a été rigoureusement exploité. Équipé de 40 sièges, dont une série accolée au comptoir, le Mo Diner (qui dispose par ailleurs d’une terrasse, où se tiennent 18 sièges) déploie un décor éclectique, fun et décalé. Pop et vivant, il truste un sol en zelliges couleur moutarde, des sièges couleur prune, et un bar couleur jaune canari ; tandis qu’au fond, des plantes vertes suspendues évoquent une serre miniature. Le plafond n’est guère en reste, couvert de photos de ciel et de palmiers. Le tout distille des tonalités américano-marocaines, dans un joyeux mélange des genres. Niveau vaisselle, les assiettes et les mugs sont customisés. Une vitrine de goodies complète l’ensemble, où shoper des boucles d’oreilles en forme de palmiers, des broches, des mugs, des tuniques de plage, etc… Comme dans un vrai Diner américain, donc (où l’on trouve toujours des goodies en vente). À noter, l’établissement sera ouvert tous les jours, de 8h du matin à minuit. Il fonctionnera avec une équipe de six personnes : un manager, un barman, une personne en salle, et trois personnes en cuisine.
La carte : Mourad Mazouz évoque « des small plates, inspirées des rives de la Méditerranée. Il y aura donc du libanais, du grec, du nord-africain, de l’Espagne du sud et du sud de la France. On prévoit une frittata, une bouillabaisse, une socca niçoise, des salades, des sandwichs, des brochettes, un ragout… Le tout sera fait à notre façon, avec un twist bien à nous. » Comptez environ 20 à 45 pounds pour un repas complet. Le prix des small plates variera de 6 à 14 pounds.
Le chef : On ne connaît pas encore son nom, mais Mourad Mazouz nous a fait quelques confidences : « vous verrez, c’est une belle surprise… Je suis très content en tout cas ; ce chef s’occupera non seulement du Mo Diner, mais aussi du Momo London, et de mes restaurants à Paris. Il sera mon chef exécutif pour tous ces établissements, sauf bien sûr au Sketch, tenu par Pierre Gagnaire. ».
Pourquoi un Diner à Londres ? « La première fois de ma vie que je suis allé au restaurant, c’était aux États-Unis, à Los Angeles. Je travaillais comme serveur au restaurant de Patrick Terrail, “Ma Maison”, tenu à l’époque par le chef Wolfgang Puck. Il y avait un restaurant, le Pot Café, où nous allions souvent avec les collègues. La nuit, il y avait des Diners et des Delis, qui restaient ouverts jusque tard. Il y en avait un notamment, le Canters, que j’aimais beaucoup. J’y ai passé ma vie ! J’ai toujours aimé les Diners ; on y mange au comptoir, façon in et out. Alors voilà, j’ai eu envie de faire la même chose à Londres, à ma manière. Le Mo Diner, c’est à la fois la reprise de quelque chose qui existe déjà, et à la fois un endroit retwisté. Ce sera Los Angeles qui rencontre Marrakech. »
D’autres Momo Diner en vue ? « Ce Diner est certainement le premier d’une petite série. J’en ferai sans doute un autre à Paris. Et, pourquoi pas, un aux États-Unis… Je rêverai d’en ouvrir un à New-York ou à Los Angeles, en tout cas. Ce serait un pied-de-nez sympa ; imaginez, lancer un Diner au pays des Diner ! »
L’anecdote à retenir : « Il y a cinq ans, un article du New York Times annonçait la mort des diners aux États-Unis. Beaucoup ont en effet disparu ; et j’ai trouvé ça dommage. Ces établissements racontent une partie de l’histoire de l’Amérique des années vingt et trente. A l’époque, ils étaient fréquentés par des ouvriers, des travailleurs. Ils y mangeaient des plats roboratifs et consistants, du type “pulled ham” (burgers). J’ai eu envie de reprendre ces codes. »
MO DINER : Heddon Street, Londres – Ouverture le 18 février 2020