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Bosseur et discret, il est récompensé à 37 ans pour sa cuisine bistronomique aux assiettes gourmandes et visuelles.
Dix jours après l’annonce du palmarès 2019 du guide Michelin, la vie a déjà changé pour les chefs promus. Deux nouveaux sont entrés dans le cercle fermé des 3 étoiles, 5 ont décroché leur deuxième macaron et 68 tables ont fait leur apparition dans le guide rouge. Il a récompensé cette année de nombreuses femmes et des profils atypiques, comme Tomy Gousset.
Sur la façade en bois noir et chic du restaurant Tomy & Co va bientôt trôner un macaron blanc sur fond rouge, symbole de la réussite insolente de ce prodige parisien au parcours singulier. À 37 ans, il s’impose comme l’un des chefs les plus inspirants de sa génération.
Qui aurait imaginé un jour que le jeune Tomy, de Lognes en Seine-et-Marne, nourri exclusivement au riz blanc et au porc au caramel de sa maman cambodgienne deviendrait l’un des cadors du millésime 2019 du célèbre guide Michelin ? Fils d’un musicien qui a fui la guerre civile et les massacres des khmers rouges en 1977, Tomy n’a pas, disons-le, la cuisine dans le sang. C’est vers une fac d’économie puis des écoles commerce qu’il se tourne après le bac, sans idée précise de son avenir immédiat. Lui qui pense que le steak frites est l’incarnation de la gastronomie française tombe de son tabouret, à 22 ans, devant la télé qui diffuse un documentaire sur l’École Ferrandi, le must en matière d’apprentissage aux métiers de la cuisine. C’est le déclic : ébloui par cet univers de précision et d’exigence, il plaque l’import-export et se tourne vers les fourneaux.