C’était censé rester une fête secrète mais les organisateurs ont été trahis par les réseaux sociaux. Voici comment le réveillon du Nouvel An clandestin organisé par l’hôtel de luxe Splendido Bay sur le Lac de Garde, en Italie, a vite tourné au cauchemar pour le directeur-propriétaire Ivan Favalli et ses 126 invités.
Malgré le “décret de Noël” imposant la fermeture des bars et restaurants à 18 heures pour le soir du 31 décembre, l’Hôtel Resort de la célèbre station balnéaire avait décidé de contourner les interdictions en invitant les clients pour le déjeuner (ce qui était autorisé), mais en faisant durer leur repas jusqu’à tard dans la nuit tout en les priant, avec un petit message laissé sur leurs tables, d’être les plus discrets possible : « compte tenu de la situation actuelle, nous vous demandons de ne pas divulguer photos et vidéos sur les réseaux sociaux ». Malheureusement la tentation de dire « j’y était » a été plus forte et les images de la fête, avec DJ, danses et des centaines de toast – le tout sans jamais porter le masque – ont vite fait le tour d’Italie, indignant bien évidemment toute une partie de la population.
Le lendemain, le directeur du restaurant, Ivan Favalli, a tenté tout de suite de se justifier. « Je comprends la colère des gens qui ont respecté les règles et qui ont passé la journée enfermé chez eux mais il s’agissait tout simplement d’un déjeuner qui a duré et qu’à cause de quelques verres de trop, est allé un peu trop loin », a-t-il déclaré. « Si je revenais en arrière, je ne l’organiserais pas, car étant donné la controverse et même si c’était une question de survie après 6 mois d’inactivité, cela n’en valait pas la peine. Malheureusement, il est difficile d’intervenir et de se faire respecter avec des clients qui paient cher. »
Alors que sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #IostoconIvanFavalli (#JesuisIvanFavalli, ndr) les discussions entre ceux qui défendent l’entrepreneur et ceux qui l’accusent se succèdent et font la une des journaux, les 126 invités ont été condamnés à payer chacun une amende de 400€ chacun pour ne pas avoir respecté les règles anti-Covid. Quant à l’hôtel, la première mesure administrative a été notifiée par la police locale samedi dernier en lui imposant cinq jours de suspension d’activité. Le dossier passera ensuite au préfet de Brescia qui, selon la législation en vigueur, pourra également ordonner jusqu’à 30 jours de suspension de l’activité ainsi que le paiement d’une amende assez élevée.
Lorena Lombardi envoyée spéciale à Rome pour F&S