C’est officiel. Le 8 juin, Condividere, le restaurant que toute l’Italie attend, ouvrira ses portes. Et avec un maître à penser spécial comme Ferran Adrià, l’éclectisme du jeune chef Federico Zanasi en charge de la cuisine et le génie du chef décorateur Dante Ferretti, ayant obtenu un Oscar à trois reprises, qui a voulu donner aux salles une atmosphère magique entre tableaux pop art et engrenages à la Hugo Cabret, il faut se dire que cela vaudra vraiment la peine.
Les détails de ce grand projet ont été dévoilés au public le 12 avril lors de la conférence de presse pour l’inauguration de Nuvola, le nouveau siège de Lavazza à Turin, conçu par l’architecte italien Cino Zucchi. Un complexe de 120 millions d’euros avec 30000 mètres carrés de surface où se situent- en plus de Condividere – les nouveaux bureaux de l’entreprise, le musée interactif Lavazza, une ancienne centrale électrique transformée en grand centre de congrès et un bistrot conçu par le père du mouvement Slow Food, Carlo Petrini. Cette dernière partie fera office de cantine d’entreprise pour les employés de Lavazza mais sera également ouverte aux clients avec plus de 280 couverts. Un espace de restauration collective qui entend respecter la philosophie du Slow Food et qui proposera chaque jour trois menus différents : ¡Tierra!, pour la cuisine saine et végétarienne, San Tommaso 10, pour le street food italien, et Murisengo, pour les plats de la tradition nationale et piémontaise.
Mais revenons à Condividere. Comme la traduction de son nom italien (partager) l’annonce, le restaurant se base sur le concept très basique du partage de la nourriture, conçu comme un moment fondamental dans les relations entre les personnes. Un concept qui était aussi très cher à Luigi Lavazza, créateur de l’entreprise. L’objectif premier du chef Ferran Adriá, comme lui-même l’a déclaré, est celui de faire en sorte que, dans ce restaurant, les gens redécouvrent l’atmosphère du déjeuner familial du dimanche. Mais ce n’est pas tout. Le mot Condividere est en fait également destiné à se référer au rituel gastronomique espagnol de » l’ experiencia compartida « , ou l’acte de partager un plat avec les convives. Une façon de vivre la cuisine qui, en Espagne – où la paella et les tapas se partagent à tout moment – est une véritable tradition mais qui en Italie représentera une grande innovation capable, selon le chef, de rendre l’expérience de la haute-cuisine plus informelle et agréable. Les Agnolotti del Plin, une pâte fourrée emblématique du Piémont, seront par exemple mangés à la main comme des raviolis vapeurs, et ainsi de suite.
» Il n’y aura pas de menu dégustation » – explique en plus le chef Federico Zanasi pendant la conférence de presse – » mais la matière première, la substance, la qualité de la nourriture et le sens profond de l’hospitalité italienne, faite de spontanéité et joie, seront toujours à l’honneur « . Après deux ans de formation aux côtés de Ferran Adrià et plusieurs voyages d’étude dans les trattorias italiennes contemporaines les plus importantes du pays, le chef Zanasi a décidé de proposer une réinterprétation innovante et très simple de la tradition italienne, en redécouvrant aussi des recettes anciennes comme l’huître au garum, un plat datant de l’époque romaine.
Desserts, cafés et digestifs seront servis dans un coin dédié, qui a été exceptionnellement conçu pour terminer au mieux la fin du repas. Parmi les grandes montres indiquant les fuseaux horaires de tous les pays producteurs de café et un vieux moulin à café qui dégage un parfum attrayant, l’objectif principal de cette salle sera de mettre en valeur l’expérience du café qui, servi selon différentes méthodes, de l’expresso au café filtré, représentera certainement le couronnement final d’une expérience inoubliable.
Par Lorena Lombardi