Décidé à lutter contre le gaspillage alimentaire, Massimo Bottura prépare des repas pour 5000 Brésiliens en situation de «vulnérabilité sociale» avec des produits cédés par des entreprises de restauration qui travaillent pour le Parc et le Village olympiques et qui auraient fini à la poubelle.
«Nous avons l’occasion à travers ce projet, qui est culturel et non de bienfaisance, de lutter contre le gâchis d’aliments. Si nous changeons notre manière de penser, nous pouvons donner naissance à une nouvelle tradition», a expliqué le chef à des journalistes à Rio.
Dans son restaurant classé – Meilleur du Monde – par le Fifty Best, un repas peut coûter jusqu’à 600 euros par personne, mais les 108 convives invités du «Refettorio Gastromotiva» qui a ouvert ses portes ce 9 août dans le quartier bohème de Lapa au centre de Rio n’auront pas à débourser un seul centime.
Parrainé par de nombreuses entreprises, des personnes en situation de vulnérabilité sociale recevront une invitation d’ONG pour dîner dans ce restaurant tout neuf décoré par le célèbre artiste brésilien Vik Muniz et avec des meubles dessinés par les frères Campana, les rois du design brésilien.
Refettorio Gastromotiva est une initiative conjointe de Massimo Bottura et de son association FoodForSoul, du chef brésilien David Hertz, fondateur de l’ONG Gastromotiva, et de la journaliste Alexandra Forbes. Leur objectif ? Combattre la malbouffe, le gaspillage alimentaire et l’exclusion sociale.
«J’ai promis à ma mère que je me servirai de ma notoriété pour rendre visibles les invisibles. Le moment est venu de rendre au monde ce qu’il m’a donné», a déclaré le chef italien.
Pendant les JO, de nombreux chefs renommés prêteront main forte à Bottura aux fourneaux : les Français Alain Ducasse et Claude Troisgros, l’Espagnol Andoni Aduriz et les Brésiliens Alex Atala, Felipe Bronze, Roberta Sudbrack et Rafa Costa e Silva, entre autres.
Chaque chef cuisinera un jour, en choisissant le menu à partir des produits qui seront arrivés.
Le terrain du restaurant a été cédé gratuitement par la mairie pour dix ans et après les Jeux (5-21 août) et paralympiques (7-18 septembre), il fonctionnera comme une école de cuisine ouverte au public à l’heure du déjeuner, sous le concept «payer votre déjeuner et offrez le dîner» à quelqu’un qui en a besoin, explique le responsable du projet.