Soirée des World’s 50 Best Restaurants hier à Londres : les commentaires d’Albert Adrià pour F&S – Par Anastasia Chelini

Comme toujours lors de la soirée annuelle des World’s 50 Best Restaurants, la salle de réception était comble hier, tandis que se pressait à Londres le gratin mondial de la gastronomie. On a ainsi pu repérer dans l’assistance, entre autres chef(fe)s renommés, Jorge Vallejo, Dabiz Muñoz, Albert Adrià, Daniel Boulud, Eric Ripert, Hélène Darroze, Ana Ros, Alexandre Mazzia, Massimo Bottura, Leonor Espinosa, Josep Roca, et bien sûr, les grands gagnants de la soirée, Rasmus Kofoed et Søren Ledet de Geranium – élus numéro 1 du classement. Au terme de la cérémonie, menée non sans brio par l’acteur hollywoodien et gourmet Stanley Tucci, Albert Adrià nous a donné son sentiment sur la soirée. À retrouver ci-dessous.

F&S : Bonsoir Albert Adrià. Vos impressions sur la cérémonie de ce soir ? 

Albert Adrià : Beaucoup de chaleur humaine !

F&S : Un commentaire sur le 50 Best ?

A.A. : Vous savez, j’ai été parmi les premiers à me rendre aux cérémonies du 50 Best ; mon frère et moi avons été dans le top cinq du classement plusieurs années de suite, et avons gagné quatre fois de suite ; j’y ai figuré ensuite à nouveau avec mon restaurant Tickets ; donc oui, je suis l’une des personnes qui est le plus venue aux cérémonies du 50 Best ! (Rires). C’est une cérémonie qui, comme toujours, marche bien ; tout le monde se retrouve. Cette cérémonie, c’est une bonne excuse pour découvrir la nouvelle génération de chefs ; et pour voir que la gastronomie est en mouvement. Le 50 Best ouvre sur le monde, et ça, c’est très important ; il ouvre sur l’Amérique latine (dont le Pérou, l’Argentine, le Brésil, la Bolivie, la Colombie), l’Afrique, et l’Asie. C’est très bien pour la gastronomie de découvrir toutes ces destinations ; de montrer que tous ces lieux sont tout aussi valides en termes de gastronomie et de produits. 

F&S : Comment se porte votre restaurant/salon de thé londonien, le Cakes and Bubbles, à l’Hotel Café Royal ? 

A.A. : J’y étais cette semaine justement. Ce restaurant a un potentiel génial, nous n’en sommes qu’à la moitié de ce que l’on peut y faire. Je suis très content du lieu ; mais mon travail, c’est de pousser le concept toujours plus loin. Malgré le Brexit, le restaurant marche bien ; hier par exemple, nous avons fait 280 couverts.

F&S : Rencontrez-vous des difficultés de recrutement depuis le Brexit et la pandémie ? 

A.A. : Oui, on a des difficultés à recruter du personnel. Ça vient d’ailleurs ralentir le succès du restaurant. C’est difficile de trouver des serveurs, surtout. De plus, dans le contexte actuel, les concurrents n’hésitent pas à débaucher les équipes en place, parfois pour 100 pounds de plus par mois… On cherche six personnes actuellement. 

F&S : Un commentaire sur le gagnant du classement du 50 Best 2022, Rasmus Kofoed ? 

A.A. : Quand il a gagné sa troisième étoile en 2016, il est venu avec toute son équipe à notre restaurant de Barcelone. Nous ne nous connaissions pas ; nous avons passé une soirée magnifique. Quant aux cinq premiers arrivés au classement, à ce niveau, ce sont les cinq meilleurs. Certes, tous les guides ne sont pas justes ; mais normalement, les meilleurs gagnent toujours. 

Londres, 18 juillet 2022 

Par Anastasia Chelini