C’est un peu le dilemme de professionnels de la cuisine et de la restauration qui n’ont pas anticipé leur » après carrière « , les succès de ces établissements étoilés sont tellement liés au nom du chef qu’une fois atteint l’âge de la retraite, plus personne ne veut reprendre la suite ou se charger d’un tel fardeau.
Souvent les potentiels repreneurs décrochent parce que ces affaires-là sont trop lourdes à porter financièrement, les équipes trop importantes, puis ce n’est plus forcément le bon emplacement, et d’autant qu’il faut sûrement engager des travaux de rénovation…
Rares sont les chefs qui ont réussi à trouver le bon repreneur, la solution reste la piste familiale mais parfois même les enfants ne veulent même pas reprendre, car engagés sur d’autres voies professionnelles.
En Belgique l’ex-trois étoiles au guide Michelin du chef Jean-Pierre Bruneau est dans ce cas … récit sur RTBF.be … à lire ci-dessous ou en cliquant sur le LINK pour retrouver l’article original.
EXTRAIT …
Revendre un restaurant étoilé : une note dure à avaler
Le cuisinier étoilé Jean-Pierre Bruneau a décidé de tirer sa révérence. Il a tiré le rideau lundi soir, plus de 40 ans après avoir ouvert son restaurant à Ganshoren. Mais il peine à revendre son affaire. Comme c’est souvent le cas pour les patrons d’une entreprise familiale.
Jean-Pierre Bruneau a connu la gloire dans les années 90. Son restaurant, au nord de Bruxelles, avait reçu son troisième macaron du guide Michelin en 1988 et l’avait gardé jusqu’en 2004. Il était alors l’un des meilleurs cuisiniers de Belgique. Son étoile a, ensuite, un peu décliné, mais il a conservé une étoile au Michelin jusqu’au dernier service hier soir. Pourtant, malgré sa réputation, il a du mal à trouver un successeur reconnaît Jean-Pierre Bruneau. « Je suis toujours en négociation, j’ai bon espoir que ça se concrétise. Je pense que d’ici début avril il y aura un successeur, que j’accompagnerai ou pas, je n’en sais rien. »
Des contacts sérieux… et des escrocs
Car la volonté du Chef est bien que l’aventure du restaurant continue sous une autre direction.Jean-Pierre Bruneau a évidemment eu des contacts, certains sérieux, d’autres non. Quelques escrocs aussi, disait-il récemment, des gens cherchant à reprendre l’affaire au rabais. Mais il y a une explication toute simple à la difficulté de trouver un acquéreur, explique Jean-Pierre Bruneau. « C’est pour la seule raison qu’un jeune qui va dans une banque demander de l’argent, surtout s’il est dans le domaine Horeca, recevra une réponse négative. ‘C’est niet’, on ne donne rien du tout. Alors, ce n’est pas étonnant. Je dis toujours qu’un jeune qui a le talent n’a pas l’argent, et quand il a l’argent il n’a pas le talent. »
Chère reprise
Il est vrai aussi qu’une telle reprise n’est pas donnée. Il n’existe pas de chiffres officiels, mais cela se compte en centaines de milliers d’euros. Voire un million d’euros au repreneur éventuel.
Trouver un successeur pour une entreprise familiale est toujours compliqué pour un cuisinier qui est chef d’entreprise. C’est le cas pour toutes les successions et dans tous les domaines et pas seulement pour les cuisiniers de renom.