Marc Veyrat, le chef cuisinier de Manigod qui a perdu sa 3e étoile au guide Michelin, était absent de l’audience, son avocat l’y représentait pour exiger notamment des éclaircissements sur les méthodes d’évaluation et la formation des inspecteurs du guide gastronomique qui ont décidé de sa rétrogradation.
« Ce qui est en jeu, c’est l’application par le guide de son propre critère » de classement, a indiqué Me Emmanuel Ravanas, son avocat, avant l’audience. « On nous dit qu’il y a des règles », notamment « que pour l’attribution des plus hautes distinctions, il doit y avoir des débats au niveau européen » au sein des instances du guide. Alors nous disons « Montrez-nous la trace de ces débats »… Mais on se heurte à un débat avec le vide », a regretté le conseil.
Guerre de clochers
Marc Veyrat demande par ailleurs de ne plus être référencé dans les éditions ultérieures du Michelin, ce que le guide refuse. Il réclame également un euro symbolique pour le préjudice subi.
» La justice a autre chose à faire que de soigner l’ego démesuré de M. Veyrat qui s’intéresse aux conditions d’attribution des étoiles quand il les perd et bizarrement jamais quand il les gagne », a estimé avant l’audience Me Richard Malka, l’avocat du guide gastronomique.
« M. Veyrat serait-il mauvais perdant ? », s’est encore interrogé le conseil, indiquant défendre pour sa part « la liberté de critique d’un homme public, surtout quand il propose des repas à 500 € ». Dénonçant une procédure abusive, le Guide Michelin réclame au chef cuisinier 30 000 € de dommages et intérêts. La procédure judiciaire aurait notamment pour origine des propos selon lesquels un inspecteur aurait décelé du cheddar dans l’un de ses plats, a expliqué le chef cuisinier qui indique n’utiliser que des produits de son terroir natal. Des propos « invraisemblables et inventés de toutes pièces » selon la partie adverse.