Le chef qui s’était dit en «dépression» après ce déclassement, a tout de même affirmé il y a quelques jours que son chiffre d’affaires avait pourtant grimpé de «7%» en un an depuis la perte de la troisième étoile. « Même entre Noël et le 1er de l’An, on est plein. On n’a jamais été aussi plein! « , se réjouissait le chef de 69 ans, à quelques jours du réveillon.
» Je n’ai vraiment pas besoin d’eux. A ce compte-là, je veux bien qu’ils m’enlèvent toutes mes étoiles! « , a ajouté le chef qui estime avoir fait l’objet d’un « règlement de compte » de la part du nouveau directeur du guide, arrivé en septembre 2018.
Pour Me Richard Malka, l’avocat du Michelin, cette affaire pose avant tout « la question du respect de la liberté de critique et d’opinion dans notre pays. Cette liberté ne peut pas disparaître à raison de la susceptibilité de tel ou tel homme publique légitimement soumis à la critique. Au travers d’une procédure alambiquée -puisque M. Veyrat ne formule aucune demande sur le fond-, c’est cette liberté qu’il tente de restreindre « .
Le Michelin est « un instrument pour les consommateurs, pas la propriété des chefs », avait-il rappelé à l’audience. Si le tribunal tranche en faveur du cuisinier, «quel critique -gastronomique, littéraire, de cinéma, etc.- osera encore écrire sans avoir la plume qui tremble?», s’était-il alors interrogé.
«En droit commun, la critique n’est pas complètement libre», lui avait rétorqué Me Ravanas. «On n’a pas le droit d’écrire n’importe quoi sous prétexte de liberté d’expression.» Dénonçant une procédure abusive, le Guide Michelin réclamait au chef 30.000 euros de dommages et intérêts.
Le chef et sa société SCS Marc Veyrat » ne produisent aucune pièce relative à l’existence d’un dommage et à la réalité de leur préjudice « , a souligné le tribunal de grande instance de Nanterre dans sa décision de débouter le chef Veyrat.