Le Pays basque veut aussi maîtriser sa fréquentation touristique – un mouvement anti-touriste fait son apparition

  France -Info : Mouvement « anti-touristes » au Pays basque : « Nous avons besoin du tourisme » mais il faut le développer « de manière équilibrée »

Des autocollants anti-touristes ont fait leur apparition sur les murs de Biarritz (Pays basque), a rapporté lundi 14 août France Bleu Pays basque. On peut y lire notamment : « Parisien dégage, t’as Paris Plage ». Une manifestation contre le « tourisme sauvage » est prévue à San Sebastian jeudi 17 août. « C’est aussi une question globale liée à l’uberisation des pratiques touristiques car cela exerce une pression sur les logements dans les zones touristiques », a réagi sur france info, Mathieu Bergé, conseiller municipal de Bayonne, conseiller régional de la coopération transfrontalière. 

France info : avec plus de deux millions et demi de touristes l’an dernier, le Pays basque est-il au bord de la saturation ?

Mathieu Bergé : Il y a une question locale et une question globale. Il y a eu des manifestations contre le tourisme de masse au niveau européen cet été, notamment à Barcelone, à San Sebastian au Pays basque. C’est aussi une question globale liée à l’uberisation des pratiques touristiques, car cela exerce une pression sur les logements dans les zones touristiques. Les infrastructures touristiques, on en a, elles continuent de se développer. On fait quand même attention à l’aménagement du territoire, et au foncier qu’on utilise pour pouvoir accueillir davantage de touristes. L’utilisation de logements pour accueillir les touristes s’est très fortement développée, mais comme dans toutes les zones littorales et les grandes métropoles urbaines.

Le Pays basque doit aussi faire attention à l’image qu’il renvoie ?

Jusqu’à maintenant, l’attractivité du Pays basque repose sur son authenticité. Je ne pense pas qu’on aspire à un tourisme de masse. On aspire à élargir la saison touristique tout au long de l’année et non pas résumer le Pays basque qu’au tourisme. C’est un territoire où nous avons de l’industrie, de l’aéronautique, une agriculture de qualité, un port industriel. Nous tenons à développer un territoire équilibré.

Que nous soyons un territoire attractif, nous l’assumons. Que nous ayons besoin du tourisme pour pouvoir faire vivre nos populations, nous l’assumons également. Simplement, il faut le faire de manière équilibrée. C’est le rôle des politiques d’utiliser les lois qui nous permettent de travailler sur cette pression immobilière notamment avec la possibilité de surtaxer les résidences secondaires. C’est ce qui a été fait par une grande partie des communes du Pays basque.

 

Les répercussions sur le prix de l’immobilier vous préoccupent-elles beaucoup ?

On vit sur un territoire qui est extrêmement attractif. En plus du tourisme, il y a un phénomène de littoralisation, alors qu’ici les salaires ne sont pas plus élevés qu’ailleurs. Par contre, le prix des logements est plus élevé. Les élus doivent prendre en compte cette question sérieusement que ce soit par rapport au respect de la loi SRU sur le logement social, sur la capacité que nous donne la loi aujourd’hui de surtaxer les résidences secondaires qui pourraient être pour certaines souvent destinées à la location touristique. Il est tout à fait normal qu’il y ait des débats de société apaisés au sein de la population sur le type de tourisme que nous voulons et comment on aménage notre territoire pour accueillir ce tourisme sans que cela ait un impact négatif sur notre population, notamment les plus jeunes qui aspirent à travailler et vivre au Pays Basque.

Source – Franceinfo – Radio France

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