Où en est-on du  » Fait Maison  » ?

 Le projet des pouvoirs publics était ambitieux – trop ambitieux peut-être : donner la possibilité, somme toute légitime, au consommateur de savoir exactement ce qu’il avait dans son assiette et, surtout, d’estimer s’il était opportun de payer parfois très cher un produit fabriqué dans une usine.

Mais ça c’était l’intention, et à force d’être réécrit, influencé par de nombreux réseaux, notamment les industriels, le texte final a perdu sa consistance, et finalement personne n’y trouve son compte, ni les consommateurs, ni les restaurateurs artisans. La mention Fait Maison fait donc un flop !

En 2014, le Secrétariat d’État chargé du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation, voulait imposer l’appellation « fait maison « , le texte précisait que « la mention “ fait maison ” s’impose à tous les établissements de restauration, traditionnelle, de chaîne rapide, mais aussi les traiteurs, qui vendent des plats préparés dans leur boutique, sur les marchés de plein air, dans les halles couvertes, sur leur stand à l’occasion d’une foire, d’une fête… »

Depuis, il n’y a pas plus d’information qu’avant, le logo montrant une casserole surmontée d’un toit est inexistant chez l’ensemble des restaurateurs, mêmes ceux qui font de la qualité au quotidien.

Alors la mention « fait maison » est-elle totalement avortée ? … c’est la question que l’on peut se poser, tellement elle se fait rare. Le consommateur n’a toujours pas la possibilité de distinguer la cuisine d’assemblage de la cuisine confectionnée sur place à partir de produits bruts et par un chef.

« Les pouvoirs publics ont pris le problème à l’envers, il aurait fallu indiquer justement quand les cuisines servies n’étaient pas fait maison, et montrer du doigt, de façon très claire, les plats industriels « indique le chef Maître Restaurateur alsacien Jacques Eber dans une interview.

«  D’autre part, le texte réglementaire était tellement compliqué qu’à la fin, plus personne n’y comprenait rien ! Tout ceci a contribué à la disparition de cet ambitieux projet de loi. » poursuit le chef.

Il est évident qu’en l’état actuel, la loi favorise les restaurants qui ne font pas la cuisine et entretient le manque de transparence sur les pratiques de nombreux établissements.

Ce comportement est conforté par l’application facultative de l’information qui devait être faite au consommateur, les vrais chefs de cuisine y perdent en représentativité, les restaurateurs se font rouler dans la farine !

©  Thomas / CC BY 2.0  –
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