AFP – Il était pressenti mais ça n’a pas abouti. Le chef Olivier Bellin n’a pas décroché de troisième étoile au Guide Michelin pour son restaurant « L’Auberge des Glazicks ». Il ne rentre pas dans le cercle privé des trois étoilés. Il espère cependant obtenir prochainement le « Graal ».
Le restaurant situé à Plomodiern, est une ancienne maréchalerie où sa grand-mère servait déjà la soupe. Olivier Bellin continue la tradition en y ajoutant des ingrédients locaux. « Chaud froid de chou-fleur, crème glacée au chèvre du Menez-Hom, jus à l’encre de seiche », énonce le chef, en présentant un plat tout en noir et blanc, à l’image du Gwen Ha Du, le drapeau breton. Plus jeune, sa mère concoctait des plats pour les ouvriers de la région.
Le restaurateur veille sans relâche à la préparation des plats. Le restaurant ferme quand il n’est pas là. L’homme de 47 ans était pressenti pour décrocher sa troisième étoile. Ce ne fut pas le cas. « Il nous a manqué peut-être un petit quelque chose », réagit-il. « Ca fait mal au ventre, c’est dur parce que c’est un travail de tous les jours », reconnaît le chef, qui n’est cependant « surtout pas déçu ».
« On va continuer, je sais qu’on n’est pas loin et qu’on arrivera un jour à accrocher cette distinction au fronton de l’auberge », prédit celui qui a mis sa « vie personnelle de côté », travaillant « beaucoup » et dormant« peu », pour atteindre le plus haut niveau.
« Depuis tout jeune j’adore manger, mais je ne voulais pas devenir cuisinier car j’ai vu ma mère et ma grand-mère travailler comme des tarées », raconte-t-il sans détour. Cependant, sa rencontre avec l’ouvrage « Ma cuisine pour vous » de Joël Robuchon lui donnera l’envie de percer dans la profession. « Quand j’ai vu les premières photos des plats, ça a été pour moi une révélation, et, à partir de là, cette envie de devenir un très grand chef est née », assure Olivier Bellin.
Le chef a obtenu de nombreuses récompenses au cours de sa carrière. En 2005, il obtient une première étoile au guide Michelin, puis une deuxième en 2010. En 2009, il est récompensé de quatre toques au guide Gault et Millau. L’année d’après, il se voit décerner le Gault et Millau d’or. En 2011, il est admis à l’association « Les grandes tables du monde » qui regroupe les meilleurs chefs de la planète.
Depuis l’année dernière, il exporte sa cuisine à Hong Kong. Deux mois seulement après l’ouverture du restaurant « Ocean by Olivier Bellin », face à la baie de Repulse, il est gratifié d’une première étoile.« Aujourd’hui, vous avez à Repulse Bay un petit coin de Finistère », se félicite le chef. Un restaurant où on trouve à « 90% près la même chose qu’à Plomodiern », à savoir une cuisine entre terre et mer. « Ma cuisine raconte cette pointe Finistère qui m’est chère et qui est unique au monde », une cuisine « identitaire, lisible entre toutes » conclut Olivier Bellin.