Et bien voilà, cette semaine le chef est allé encore plus loin en liant carré d’agneau et pigeon, les images parlent d’elles mêmes, une idée qui pourrait sembler saugrenue, mais qui au final donne un résultat totalement bluffant !
Ce plat le chef l’a imaginé pour le magazine Beaux Arts une recette inspirée d’une œuvre. Célèbre pour ses légumes le chef passard a conçu cette fois une assiette doublement carnivore, associant agneau et pigeon, d’après Grünfeld.
BEAUX ARTS – Bizarre, vous avez dit bizarre ? Entre mauvais rêve et scénario de science-fiction, tout à la fois déconcertant et fascinant, cet agneau à tête de pigeon fait partie des créatures hybrides imaginées par Thomas Grünfeld dans sa série Misfits. Héritiers des chimères des anciens cabinets de curiosités, conçus à la manière des cadavres exquis surréalistes, ces assemblages d’animaux naturalisés nous renvoient à notre propre monstruosité. L’effet est d’autant plus troublant que, visuellement, l’association fonctionne à chaque fois : ici, bien que distincts, les corps des deux animaux s’épousent parfaitement dans un camaïeu de blancs assez séduisant. Les êtres improbables conçus par l’artiste allemand nous plongent dans une réalité parallèle pour mieux mettre à nu les paradoxes du monde. Avec eux, Grünfeld crée le malaise, interrogeant notre rapport à la nature et au règne animal à l’heure des manipulations génétiques, du clonage et des grands enjeux environnementaux. L’agneau-pigeon de ce docteur Frankenstein de l’anthropocène, tout comme son autruche-girafe, son cochon-geai, son perroquet-chien ou son kangourou-paon, sont un défi à la création et à la mort. Grünfeld fait partie de ces plasticiens ayant remis au goût du jour la taxidermie, pratique qui permet de transcender la mort et d’échapper au temps qui passe en donnant l’illusion de la vie.
Rappelez vous du » corps à corps » de volaille …