Andoni Luis Aduriz – Un dîner sous le signe de l’irrévérence

Un dîner sous le signe de l’irrévérence 

Quand on demande de l’irrévérence au chef espagnol Andoni Luis Aduriz, il faut vraiment s’attendre à tout. Et c’est exactement avec cet état d’esprit que nous avons assisté au dîner organisé par Buonissima Torino à l’occasion de la deuxième édition du prix Bon Noto. Andoni Luis Aduriz, d’ailleurs, avait gagné ce même prix l’année dernière pour sa cuisine sarcastique et irrévérente et c’est précisément pour cette raison qu’il était aux fourneaux le 26 octobre dernier. 

Quand les organisateurs de Buonissima lui ont demandé de participer, il parait que seulement une question a été posée :  » jusqu’où puis-je pousser ma cuisine ? ». Question à laquelle on lui a tout simplement dit qu’il n’avait pas de limites. Une réponse qui a sonné comme une mélodie aux oreilles du chef basque qui a fait du surpassement des limites son étendard gastronomique. 

Le diner à eu lieu au restaurant Del Cambio*, du chef Matteo Barronetto, un des établissements historique plus célèbres d’Italie, fréquenté par la haute Bourgeoisie européenne depuis 1757. Un choix délibérément très décalé, tout comme le fut le dîner. 

Le menu : 

Seul l’amuse bouche a été confié au chef Baronetto qui a décidé de proposer des lentilles au caviar. Un plat simple et efficace, accompagné d’un bon champagne Alberto Massucco, seul vigneron italien produisant ce vin français. 

Andoni Luis Aduriz, quant à lui, a décidé de commencer avec une sorte de chips congelée à base de poisson (impossible de lui faire en dire plus) finement broyé avec de l’ail, puis congelé et servi sur une serviette. 

À suivre, un minestrone. Mais pas un minestrone comme les autres. Il n’y avait pas de légumes visibles dans le plat. Seul un bouillon végétal était servi, il était composé de toutes les semences des légumes utilisée pour le préparer. Car oui, le chef a indiqué « sans les graines, il n’y aurait pas de minestrone. » 

Ensuite, ne pouvant imaginer un dîner donné en Italie sans des pâtes, le chef Andoni Aduriz a bien pensé d’en proposer mais à sa façon. Des pâtes au homard où les pâtes étaient réduites en mélasse et des gnocchis au parmesan, où les gnocchis étaient en réalité des tendons de veau bouillis. 

Ensuite nous avons goûté des pommes de terre écrasées avec un oeuf parfait et un charbon de manioc servi en hommage à Bob Noto.

Suivra un sponge-cake à base de couenne de porc et un os de jambon en sucre, contenant une mousse au chocolat et à la graisse de jambon. Un plat inspiré de la dernière série culte de Netflix « Dahmer » sur le cannibale de Milwaukee. 

Indécent !?  … Avouons-le, choqués nous le fûmes ! … mais c’était le but, et puis c’est Andoni Luis Aduriz !

Par Lorena Lombardi 

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