Mercredi s’est réuni en visioconférence, le comité du Patrimoine de l’Unesco, sous la Présidence de la Jamaïque, a approuvé ce dossier conjointement porté par l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Et… le couscous est entré officiellement au patrimoine immatériel de l’Unesco. Les quatre pays – chacun revendique gentiment la paternité du plat – se sont unis, réunis pour présenter une candidature commune, remplir un dossier ensemble, le défendre, le soutenir, ensemble et faire bloc pour que leur dossier « Savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous », gagne. Et c’est gagné ! Ensemble, ils ont dit leur joie, partagé leur fierté de voir reconnus ces « femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, sédentaires et nomades, issus du monde rural ou citadin, ainsi que de l’émigration qui s’identifient à ce mets emblématique symbole du vivre-ensemble », selon le dossier de candidature.
Couscous, un mot, quelques lettres et tout de suite les effluves des couscoussiers, les grains de semoule qui roulent entre les mains des cuisinières, les vapeurs du Magreb, d’Afrique, du Moyen Orient et d’au-delà s’échappent, viennent effleurer les narines et nous transportent comme sur un tapis volant aux pays des mille et uns contes, aux pays des mille et uns couscous.
Le couscous n’est pas un, depuis la nuit des nuits chaque pays, chaque famille ,chaque cuisinière le prépare à sa façon suivant l’histoire d’u peuple, d’une cuisine, et raconte un voyage épicé et coloré dans le monde du couscous à la fois semoule et plat aux saveurs ancestrales. Ce plat aux saveurs berbères exquises est né il y a des millénaires. De siècle en siècle le couscous va franchir les frontières… Le couscous est depuis longtemps le “plat national” d’Afrique du Nord. Ce couscous est devenu un plat universellement reconnu et apprécié. Plat de partage, plat vagabond et sans frontière, plat de voyage, « il se métamorphose et se transforme pour ressembler à ceux qui le préparent. Il s’adapte depuis des millénaires pour mieux rayonner et magnifier sa splendeur ». Le couscous, les couscous racontent l’histoire et le savoir-faire de cuisinières, de peuples, de migrations, de culture, d’intégration, d’identité, de transmission, qu’il soit Moghrabieh, à base de boulettes de blé au poulet ou à base de blé vert et de légumes ou végétarien ou au poisson; à l’agneau et raisins secs ou le fameux couscous merguez ; ou celui aux boulettes ; ou encore le Belboula, à base de semoule d’orge, amandes fumées, curcuma, oignon, raisins et artichauts. Savez-vous qu’il est en tête des plats préférés des Français ?