GASTROMASA ISTANBUL – Cette année encore, Gokmen Sozen, le Fondateur de  » Gastromasa « , un des évènements gastronomiques les plus importants de Turquie, avait donné rendez-vous à Istanbul aux plus grands chefs et journalistes de la gastronomie mondiale.

Au coeur de cette manifestation qui a eu lieu le 17 novembre dernier, une pléiade de chefs incroyables venus des 4 coins de la planète,  pour des démonstrations et des talks-show face à une salle de spectacle bondée.

Une diversité gastronomique, pilier de la construction annuelle de cette manifestation, chaque année très attendue. En invitant les faiseurs des grandes tendances culinaires mondiales et en y joignant tous les aspects de la cuisine turque plutôt méconnue, Gokmen Sozen a réuni les énergies positives des talents de la gastronomie en une « grand messe » unique d’échanges et de partages.

La France était représentée cette année par le célèbre Chef triplement étoilé Christian Le Squer qui a, avec subtilité, mélangé sa vision du luxe  » made in France  » avec une recette à base de lait Ribot.  Notons son discours à contre-pied, où le Chef a souhaité mettre en avant la possibilité d’une haute gastronomie sachant réunir produits d’exception et produits dits « simples ». Un discours fortement acclamé, par une assemblée interpellée par la vision novatrice de cet immense chef.

Notons que le chocolatier lyonnais Philippe Bernachon, blessé, n’a pas pu faire le déplacement.

L ‘Espagne comme à sa grande habitude  » San-Sebastianesque  » fut largement et talentueusement représentée par 3 de ses chefs 3 étoiles au guide Michelin.

Le très médiatique et avant-gardiste Quique DaCosta de Denia,   » El chef del mar  » Angel Léon et le fraîchement 3 étoiles chef catalan Dani Garcia, ainsi que Paco Morales du restaurant  » Noor de Cordoba  » (également étoilé) ont projeté aux spectateurs de véritables films hollywoodiens à l’esthétique ahurissante qui n’avaient en écho que les murmures stupéfaits des spectateurs en transe dans la pénombre de la salle.

Le chef néerlandais, Joris Bijdendjik, ( RIJKS Muséum ) étoilé à Amsterdam et formé entre autre par les incontournables frères Pourcel au Jardin des Sens, a comme à son habitude, offert un show unique ponctué d’anecdotes extraordinaires sur son parcours gastronomique!

Quant aux 2 stars du 50th Best, vivants aux antipodes l’un de l’autre mais connectés par leur charisme commun dans la food mondiale, ils ont captivé un public passionné, faisant littéralement chacun un véritable show sans fausse note et réunissant, tel des  » gourous  » aux valeurs fortes sur l’avenir du monde, toutes les personnes présentes totalement hypnotisées. Je veux parler de Vladimir Mukhin du White Rabbit à Moscou et de l’indomptable Alex Atala, la légende absolue de la cuisine brésilienne, venu de son DOM de Sao Paolo.

Telles les fameuses keynotes de produits Apple quand Steve était encore au mieux de sa forme, ces showmen ont montré à quel point un discours culinaire pouvait révolutionner la vision planétaire de la consommation mondiale.

Loin des longs habituels monologues classiques, ces 2 stars de la communication ont fait entrer la gastronomie dans l’ère d’un mouvement mondial de protection de la planète, de partage, de consommation intelligente, de sauvegarde de la « vie », de devenir humain et écologique dont la cuisine devient l’arme ainsi que le pont qui relie les hommes !

Gastromasa a une fois de plus triomphé, s’imposant comme un des rendez majeurs de la scène culinaire internationale. Au final plus de 10 chefs exceptionnels prirent la parole ou le couteau sur scène. René Franck le pâtissier de Berlin, Isaac McHale chef étoilé de Londres et 33^eau 50th Best, le chef italien étoilé également Davide Oldani et Jorge Vallejo, chef mexicain, 22^eau 50th best… Tous ont insufflé une âme et une passion puissante à ce festival made in Turquie.

Bravo Gokmen et à l’année prochaine !

Ci-dessous Sébastien Ripari du Bureau gastronomique à Paris qui a accompagné les chefs dans ce voyage en Turquie et a pu échanger et interviewer les chefs.

Texte et photo Sébastien Ripari