Parmi toutes les régions italiennes, l’île de la Sicile est celle qui possède l’identité culinaire et la cuisine de rue les plus particulières. En effet, sa position stratégique sur les routes de la Méditerranée a fait qu’au fil des années, de nombreuses civilisations se sont installées sur l’île et en ont influencé la tradition culinaire avec des saveurs décidément surprenantes. Voilà pourquoi le site américain Virtualtourist.com (www.virtualtourist.com) a récemment placé Palerme parmi les 10 meilleures métropoles mondiale du street-food (cinquième derrière Bangkok, Singapour, Penang et Marrakech) en la célébrant comme la capitale européenne de la cuisine de rue.
Donc, si vous envisagez d’aller en Sicile commencez à dire adieu au régime et laissez-vous tenter par ces 15 spécialités (pour moins de 5 euros) que Food&Sens a déniché pour vous.
Arancino (ou Arancina si vous êtes à Palerme) – Le symbole du street-food sicilien. Une gourmande boule de riz bien croustillante à la farce fondante de sauce bolognaise, petits pois e fromage.
Il n’est pas encore clair lequel des deux noms soit le plus correct – et les siciliens prennent ce sujet très au sérieux, croyez-nous – mais sa gourmandise met sûrement tout le monde d’accord. Aromatisées ou non au safran, il en existe différentes versions. Les plus célèbres sont celles aux épinards et ricotta, au beurre et jambon, à la pistache de Bronte et, dans la région de Catane, à l’espadon et aubergines.
Stigghiola – D’origine grecque, ce plat typique de la région de Palerme fait partie de ce qu’on appelle la cuisine de tradition pauvre. Il s’agit d’un plat à base d’intestins d’agneau ou de chevreau qui, lavés à l’eau et assaisonnés avec du sel et du persil, sont ensuite mis sur une brochette ou roulés autour d’un oignon de printemps avant d’être cuits sur les braises. Attention ! À ne pas confondre avec les cipollate de la région de Catane, qui sont basés sur le même principe mais qui, au lieu des intestins utilisent du lard de porc.
Viande de cheval – C’est une spécialité typique de la région ouest de l’Île où dans les rues, et en particulier dans la rue Plebiscito à Catane, les trattorias servent de la viande grillée à jet continu. Proposée en bavettes ou en boulettes, la viande de cheval se mange seule ou dans un sandwich, enrichie de sauce salamarigghiu, à base d’huile d’olive, vinaigre de vin, sel, romarin et origan.
Sfincione – C’est la pizza des palermitains qu’on sert coupée en rectangles à chaque coin de rue. Comme l’indique son nom, qui vient du latin spongia et du grec spòngos, qui signifient éponge, cette focaccia est caractérisée par une pâte à pain légèrement sucrée, très épaisse et très moelleuse, qu’on cuit sur une grande plaque à four. Sa garniture classique est à base de sauce tomate, oignons, origan, anchois salées, chapelure et fromage caciocavallo, mais ils en existent plusieurs versions.
Scaccia – Il s’agit d’un autre produit de boulangerie, typique des villes de Ragusa et Modica, qui se situe à mi-chemin entre une pizza et une lasagne. La recette de la scaccia est une des plus anciennes de Sicile et se transmet encore de mère en fille. Sa particularité est sa pâte à base de semoule de blé dur qui, une fois levée, est roulé en une très fine feuille qui est ensuite farcie de différentes manières (tomate et fromage ou aubergine et saucisse par exemple) et pliée plusieurs fois sur elle-même avant d’être mise au four. Il paraît que plus une scaccia est moche, plus elle est bonne !
Frittola – C’est le plat dédié aux lecteurs les plus courageux car il s’agit d’un mélange de restes de viande, graisse et cartilage, bouillis, frits dans du saindoux et ensuite placés encore chauds dans un grand panier (u panaru) où on ajoute des arômes tels que les feuilles de laurier, le safran, le poivre et le jus de citron. La frittola, conservée sous une serviette en tissu qui la maintient bien chaude, peut être servie soit dans un cône de papier, soit dans un sandwich ou une focaccia.
Pulpe au citron – Une délicatesse que l’on peut déguster sur les plages et dans tous les marchés de poissons siciliens. Les purpari (les pêcheurs de poulpes) sont des figures très caractéristiques de la culture sicilienne : ils animent les marchés en criant et battant les poulpes sur leurs bancs. C’est la technique qu’ils utilisent pour attendrir les chairs avant de les bouillir et les servir encore chaudes avec du poivre et du citron.
Panelle et crocché –Il s’agit de beignets de farine de pois chiches servis avec des croquettes de pommes de terre, persil et fromage (i cazzilli), assaisonnées avec du sel, du poivre et du citron. Les panelle, comme beaucoup d’autres plats traditionnels siciliens, sont un héritage de domination arabe et peuvent être consommés seuls ou servis dans un sandwich au sésame appelé mafalda.
Pani ca meusa – C’est une spécialité datant du Moyen Âge à base d’entrailles de veau. Eh oui, encore un plat pour les estomacs solides ! C’est un pain rond à la mie aérée farci de rate (meusa), de poumon et parfois d’œsophage et de trachée, bouillis pendant des heures et puis frits dans du saindoux. Le Pani ca meusa est disponible en deux versions : la Schetta (la simple), qui ne contient que les ingrédients mentionnés ci-dessus ou, à la limite, du citron et du poivre, et la Maritata (la mariée) à laquelle on ajoute de la ricotta ou des coupeaux de fromage caciocavallo.
Babbaluci – Parmi les nombreuses spécialités de la cuisine de rue sicilienne, une mention particulière doit est réservée aux babbaluci, des petits escargots blancs qu’on récupère dans les champs après la moisson et qu’on fait revenir à la poêle avec de l’huile d’olive, de l’ail et du persil. Les babbaluci représentent l’un des symboles culinaires du Festinu, la fête qui a lieu chaque 14 juillet à l’honneur de la patronne de Palerme, Sainte Rosalia.
Calia e cimenta – Il s’agit d’une préparation typique sicilienne à base de pois chiches et de graines de citrouille grillées et salées. Les calia e simenza sont souvent vendues par des marchands itinérants qui les préparent sur place pour qu’elles soient consommées dans la rue, encore chaudes et croustillantes, lors des fêtes locales ou religieuses. Elles peuvent être aussi mélangées à des pistaches, des barrettes de sésame ou d’autres fruits secs.
Cannolo – Une des spécialités culinaires les plus célèbres de Sicile et de toute l’Italie. Comme vous saurez déjà, c’est une gaufrette frite à l’huile ou au saindoux, fourrée de fromage ricotta, de sucre, de fruits confits et de gouttes de chocolat. Bien qu’ici en France nous ayons l’habitude de le servir à l’assiette, en Sicile le cannolo est mangé debout, rigoureusement rempli au moment et à n’importe quelle heure de la journée.
Iris – C’est un dessert que les Siciliens adorent manger au petit déjeuner en allant au travail. Il s’agit d’une sphère très moelleuse de pâte briochée qui renferme à son intérieur une abondante farce de ricotta, chocolat noir ou crème, le tout scellé par une panure bien croustillante très similaire à celle des arancini. Evidemment, malgré l’existence d’une version plus légère cuite au four, c’est un produit qu’on mange tout le temps frit.
Alors, lesquelles parmi ces spécialités avez-vous déjà hâte de gouter?