il y a près de 2000 ans, en 79, le 24 août exactement, à 13 heures, le Vésuve entrait en éruption, rayant de la carte les villes de Pompéi et d’Herculanum, près de Naples, dans le sud de l’Italie. Des tonnes et des tonnes de laves et de pierres ponce brûlantes sont tombées, figeant les habitants et les lieux dans le silence et la mort éternelle. Ils ont tous été pris par surprise et saisis dans leur gestes et attitudes du moment, en courant, en rampant, en protégeant enfants et aïeux ou en se protégeant de la pluie tueuse et des vagues de poussières incandescentes qui ont roulé sur les rues, les cours et les jardins, les campagnes et les plages, détruisant tout sur leur passage, ensevelissant maisons et temples, villas patriciennes, cabanes de pêcheurs, allant se perdre en mer qui a pris la couleur rouge du sang et du feu. « La nuée s’élançait dans l’air, sans qu’on pût distinguer à une si grande distance de quelle montagne elle sortait. » a écrit Pline le Jeune « avant de se déployer comme un rameau ». « La mer semblait se renverser sur elle-même… », « une nuée noire et horrible, crevée par des feux qui s’élançaient en serpentant », « Je tourne la tête et j’aperçois derrière nous une épaisse fumée qui nous suivait, en se répandant sur la terre comme un torrent … ». Le chaos s’est installé et le silence est tombé sur ces les villes devenues lieux d’histoire et de mémoire depuis que des fouilles ont mis à jour de somptueuses villas propriétés de familles riches et opulentes, des fresques aux cinquante nuances de vert et de bleu, des fresques au fond rouge pompéien, où posent en majesté des bêtes dorées ou des patriciennes richement parées de bijoux, qui contaient la vie de ces cités, des lieux de vie, des échoppes et lieux de culte et de vénération, lieux de rassemblement et de plaisirs, de jardins enchantés, de lieux de politique et de grandeur romaine. Avant que la mort ne descende sur les cités.

Depuis quelques mois la poussière et les mètres de cendres étaient balayés méticuleusement, patiemment sur un périmètre de fouille et sous les yeux des archéologues un comptoir a été découvert. Un thermopolium (mot latin « vendu chaud »), un restaurant, une auberge semblable aux dizaines d’autres qui servaient des repas chauds aux quatre coins de la ville. Le thermopole de Regio V a été retrouvé , l’une des anciennes tables chaudes de Pompéi .Les fouilles ont mis à jour une échoppe, un restaurant de quartier aux murs décorés de fresques vantant la cuisine du lieu, des volailles et des canards – une version antique de La Tour d’Argent – qui servait le canard au col vert accompagné de vin et de boissons chaudes.

« En plus d’être un témoignage sur la vie quotidienne à Pompéi, les possibilités d’analyse de ce thermopolium sont exceptionnelles, parce que pour la première fois on a exhumé un environnement entier », s’est réjoui Massimo Osanna, directeur général du parc archéologique de Pompéi, cité dans un communiqué.

Dans les écuelles directement creusées dans la table, restent figés en l’état des restes de repas, os de canard, Restes de porc, de chèvre et de poisson dormaient dans des pots de terre cuite,  les ingrédients d’un plat qui mêlent poissons et viandes. Des amphores une citerne et une fontaine ont été mis à jour et des corps qui renseignent sur les dernières heures d’une ville entrée à jamais dans l’histoire. Une découverte fantastique, magnifique. Ne manque que les bruits, des chopes qui tintent, des assiettes qui se touchent, des clients qui boivent et mangent au comptoir comme nous le faisons, le faisions, le ferons au zinc d’un bistrot ou à la table d’un fast food. 

 Les décors du comptoir montrent sur le devant, l’image d’une Néréide à cheval en milieu marin, et sur le côté le plus court l’illustration, probablement, de la boutique elle-même comme enseigne commerciale. La découverte, lors de la fouille, d’amphores placées devant le comptoir, reflétait sans surprise l’image peinte. Sur le dernier bras du comptoir, d’autres scènes de natures mortes de valeur ont émergé, avec des représentations d’animaux, probablement abattus et vendus dans la salle.

‘Les matériaux trouvés ont en fait été fouillés et étudiés sous tous leurs aspects par une équipe interdisciplinaire composée de: anthropologue physique, archéologue, archéobotaniste, archéologue, géologue, volcanologue. Les matériaux seront analysés plus avant en laboratoire et en particulier les restes retrouvés dans les dolia (contenants en terre cuite) du comptoir, constitueront des données exceptionnelles pour comprendre ce qui a été vendu et quel était le régime alimentaire » déclare Massimo Osanna,

Différents garde-manger et matériaux de transport ont été trouvés dans le thermopole : neuf amphores, une patera en bronze, deux flacons, une olla en céramique de table commune. âtre, portasanta, brèche verte et bardiglio) ont été insérés en certains points.

Les thermopoles, où des boissons et des plats chauds étaient servis, comme l’indique le nom d’origine grecque, conservés dans de grands dolia (pots) encastrés dans le comptoir en maçonnerie, étaient très courants dans le monde romain, où il était d’usage de consommer du prandium (le repas) à l’extérieur. Maison. Rien qu’à Pompéi, il y en a environ quatre-vingts.