L’AUTEUR – ROBIN BRINAERT. Infographiste de formation, il travaille depuis 6 ans dans une société de pré-presse. Avec son Canon 5D, il arpente depuis quelques années les routes belges et les pays limitrophes avec l’ambition de devenir un véritable « passeur de mémoire » par la recherche de sites les plus insolites. Il a traversé la France d’est en ouest du nord au sud des bords de mer aux cimes enneigées, de la campagne tranquille aux villes survoltées à la découverte d’un patrimoine délaissé qu’il est peut-être encore possible de sauver.
LE LIVRE – 253 pages &1542 grammes de merveilles tombées dans l’oubli, châteaux, grands domaines de chasse ayant appartenu aux seigneurs du royaume de France, usine désaffectée, ancien orphelinat en ruines, Concorde cloué au sol, prison désaffectée aux couleurs pastel, tunnel caché qui protège une collection d’automobiles d’avant-guerre…
LE SUJET – LA FRANCE OUBLIÉE. « L’errance urbaine est une expérience émotionnelle unique. » À travers ses clichés immortalisant le patrimoine délaissé, Robin Brinaert invite à l’exploration de tout un pan d’histoire oubliée, dont les détails grandioses sont bien souvent soulignés par leur décrépitude. Au-delà de la beauté de ces merveilles endormies, c’est sur leur destin incertain et le respect qui leur est dû qu’il attire notre attention, afin de sauver ce qui peut encore l’être.
Robin Brinaert met en lumière le destin dramatique de notre héritage, abordant ainsi la question essentielle de sa sauvegarde. Curieux, fin limier, découvreur, il a comme terrain de jeu les églises abandonnées, les châteaux en ruine, les usines désaffectées, les piscines vides et les trains sans voyageurs, qui ne quittent plus un quai lui aussi abandonné. Authentique explorateur comme tous les urbexeurs, il est furieusement fasciné par la découverte et la visite de cette France oubliée. De jour ou de nuit, dans la nuit noire ou dans la nuit étoilée, il pénètre dans des bâtiments publics à l’abandon, une maison sans maitre, comme un archéologue des temps modernes, Il explore avec fol appétit et grand respect, tous ces bâtiments fantômes, manoirs, piscines, et autres casernes de pompiers, désertés par l’homme où seule la lumière entre, quelques petites bêtes qui furetant ça et là, quelques graveurs qui marquent l’endroit sans le dégarer.Il saute des murs, force des fenêtres, pousse des portes, escalade, passe à travers des clôtures épaisses pour, le temps d’une visite, découvrir de vieilles bâtisses délabrées. Les urbexeurs ne sont pas de gentils cambrioleurs mais tout simplement des explorateurs prêts à courir tous les dangers pour découvrir un parc aquatique à l’abandon, un tunnel oublié, des lieux où le temps s’est arrêté, est comme suspendu entre passé , oubli et redécouverte. Un fois à l’intérieur l’imagination est au galop pour fantasmer sur la face cachée, sur ce que fut la vie du lieu quand il avait une vie avec du monde, des activités, des bruits, une utilité et une fonction, quand il abritait une famille, des ouvriers, des clients, des vacanciers, des nageurs, des danseurs, des voyageurs… Les présences anciennes flottent et donne ce petit je ne sais quoi de mystérieux à ces lieux oubliés. Des objets personnels de ceux qui ont vécu ici sont en place, comme si rien n’était
CHÂTEAU AU SANGLIER – HAUTS-de-FRANCE… « au fond d’un pré, une jolie bâtisse de briques rouges… à l’entrée, une tête de sanglier, gardien des lieux… »
THÉÂTRE DES REINES – HAUTS DE FRANCE : bijou Art déco aujourd’hui rénové
CHÂTEAU DE L’EMPAILLEUR : HAUTS-de-FRANCE : un château oublié de tous… papiers, journaux et lettres se sont répandus au gré du vent et parsèment les pièces abandonnées… un billard sur lequel veille une armoire… un cerf imposant qui semble encore veiller sur les lieux…
CHÂTEAU VERDURE : oublié de tous
CASERNE SAINTE BARBE – NORMANDIE : et ses camions rouges constellés de poussières
« Seule demeure la typique couleur rouge que se partagent tous les camions depuis le XIXe siècle. A cette époque, les sapeurs-pompiers de Paris avaient importé d’Angleterre des pompes à incendie rouge vermillon. Remarquant que cette couleur est plus voyante et produisait plus d’effet sur la population, les pompiers français ont décidé de la conserver pour leurs propres véhicules. »
l’usine à chaussettes du Grand-Est ou même le cockpit d’un des vingt Concorde. « À présent, les caisses de bois se décomposent lentement, les vieilles machines se décolorent et rouillent au gré des intempéries et les bobines de fils vacillent légèrement sous le souffle du vent. »
USINE DE CHAUSSETTES – GRAND-EST : Ici les longues jambes des mannequins se reposent dans des caisses, les tiroirs ouverts ou pas ne contiennent plus que des souvenirs, les machines à coudre attendent que le fil du temps rembobine l’histoire et les mette en marche.
« Plus aucune des nombreuses machines à coudre ne fonctionne, les emplois ont été depuis longtemps délocalisés vers les pays de l’Est. À présent, les caisses de bois se décomposent lentement, les vieilles machines se décolorent et rouillent au gré des intempéries et les bobines de fils vacillent légèrement sous le souffle du vent. »
CHÂTEAU DES MAGES NOUVELLE AQUITAINE : à l’élégante bibliothèque
« seuls les craquements des vieux arbres animent encore son parc »
THÉÂTRE DE DOLE – BOURGOGNE FRANCHE COMTE aujourd’hui rénové a retrouvé ses rideaux et ses couleurs chatoyantes « En choisissant une réponse douce et proportionnée, en lui restituant ses couleurs d’origine, le projet a permis de se glisser dans les contraintes de l’existant pour adapter les lieux sans perturber l’atmosphère si particulière de théâtre à l’italienne. »
ORPHELINAT LA VERRIERE – OCCITANIE à la verrière remarquable
« plus personne ne se soucie de ce qui fut l’époque un refuge pour les enfants. »
L’AVIS DE LA POULE SUR UN MUR – Il suffit quelle fois de faire quelques kilomètres pour découvrir pas loin de chez soi, des trésors, des adresses qui int eu une vie qui a marqué l’histoire d’une ville d’une region et qui le temps passant se sont couverts de poussière de d’oubli. Il faut oser avec prudence passer les ronces et les obstacles qui cache ces merveilles oubliées… ou se perdre dans ce livre. Un reportage photographique exceptionnel, fruit de dix ans d’explorations en France. Il a tout vu, tout photographié pour garder en mémoire, conserver les images du patrimoine français, les lieux décrépits, témoins d’un passé flamboyant aujourd’hui disparu. Les photos sont furieusement belles, elles sont nostalgie et émotion, se prêtent à tous les fantasmes sur les endroits et leur passé, leurs propriétaires disparus. Le silence et la poussière ont remplacé les rires et les gestes. Place au mystère et à l’imagination. Livre à s’offrir et à offrir sans modération.
FRANCE OUBLIEE – ROBIN BRINAERT – EDITIONS JONGLEZ – 39,95 euros