Elles sont cheffe de cuisine, sommelière, productrice. Toutes défendent furieusement les droits des femmes et abattent les préjugés qui perdurent dans le monde impitoyable de la restauration. Elles sont cheffes de brigades mais ont du, dès leur intégration, avec courage et obstination, entamer le dur parcours de » cuisinière « , sous le regard sans complaisance des hommes qui ont fait de la cuisine gastronomique un monde réservé. Avec passion, générosité, amour, curiosité et gourmandise elles dirigent aujourd’hui des brigades, avec lesquelles elles partagent la volonté de donner et transmettre, de distribuer plaisir et bonheur à leurs clients. Les cheffes sont rares mais cuisinent comme un chef ! Elles sont sommelières et ont aussi vaincu les résistances de ce monde réservé jusqu’à il y a peu, aux hommes. Et pour saisir les talents de ces femmes, une réalisatrice a suivi pendant des mois des femmes du monde de la restauration, les a réunies dans un film et un livre dont nous vous avons parlé ici & là.
TheFork, a recueilli le témoignage de 5 femmes aux parcours atypiques pour en savoir plus sur la place des femmes dans le secteur de la restauration.
Vérane FRÉDIANI – productrice documentariste qui met brillamment en lumière les femmes et talents féminins de notre gastronomie –
Rebecca LOCKWOOD – Cheffe du restaurant étoilé Agapé, ancienne cheffe de Madonna & candidate Top Chef Brésil 2019 –
Rosanna PONGE – Cheffe Sommelière au restaurant étoilé Agapé à Paris –
Etheliya HANANOVA – Sommelière au restaurant étoilé Comice à Paris – Elle rêvait de devenir chanteuse lyrique mais la passion familiale pour la restauration l’a emporté.
Coline FAULQUIER – Cheffe étoilée du restaurant Signature à Marseille – finaliste Top Chef 2016
Extraits – Les femmes dans la restauration – Les femmes seraient moins présentes dans la restauration… Cette idée reçue représente-t-elle la réalité ?
“La place des femmes en gastronomie professionnelle a toujours été importante et elle l’est encore plus aujourd’hui. Les femmes représentent bien souvent plus de la moitié des effectifs dans les écoles de cuisine (les lycées hôteliers sont en dessous de ce chiffre car les femmes arrivent en cuisine après le bac ou même après des études universitaires).” Vérane FRÉDIANI – “Je pense (j’espère!) qu’aujourd’hui les femmes ne se posent plus de questions sur leur qualification au métier (de la sommellerie, NDLR). »Etheliya HANANOVA –
Par sa réponse “Faites-vous confiance ! Chaque nouveau service est comme une rencontre. La part de maîtrise du métier est importante mais la part de spontanéité et de personnalité aussi.” Rosanna PONGE confie qu’il faut oser être soi-même, laisser parler ses compétences & sa personnalité –Et si nous parlions parité. Il reste du chemin à faire même si “de plus en plus de femmes ouvrent leur propre restaurant… La discrimination ( pour ne pas parler de maltraitance) dont elles sont victimes dans certaines cuisines étoilées et grandes brigades les pousse à ouvrir leur propre adresse plus rapidement que les hommes. Cet esprit d’entreprise devrait être vu comme une force.” Vérane FRÉDIANI
Conditions et accès au travail, équilibre professionnel, manque de médiatisation et de reconnaissance par les critiques gastronomiques… Il reste encore beaucoup à faire. Heureusement, les Femmes s’affirment de plus en plus, apprennent à composer avec les moyens qu’elles ont et de nombreux acteurs se mobilisent partout en France et dans le monde. “Il faut également souligner que la situation des femmes dans la cuisine professionnelle s’améliore bien plus vite en Province qu’à Paris. Des villes comme Marseille ou Rennes sont des villes où les femmes chefs sont très nombreuses car le foncier y est encore accessible. À Paris, c’est Alain Ducasse qui depuis quelque temps, les place à la tête des cuisines de ses bistrots (Marie-Victorine Manoa, Charlotte Bringant, Fanny Herpin…ou encore Gabrielle Aguilo en salle…) et je salue également l’arrivée d’Eugénie Béziat à la tête des cuisines du Ritz-Paris. (…) Avoir une femme chef, c’est cool. Bonne nouvelle ! (…) En bref, sur Paris, il est encore compliqué pour les femmes chefs d’être propriétaires de leur affaire mais ça existe. (…) Applaudissons la première femme gagnante du Bocuse d’Or France, Naïs Pirollet. Quand les femmes s’inscrivent à un concours, elles le font à fond. Mesdames, lancez-vous!” Vérane FRÉDIANI
Et si nous parlions maternité – Être femme et mère de famille a longtemps été vu comme imcompatible. TheFork a rencontré Coline Faulquier, cheffe de cuisine, d’entreprise, étoilée et surtout maman, qui nous a prouvé que rien n’est impossible, à condition de faire les bons choix. Elle a par exemple décidé de fermer le week-end, à Noël et bien qu’elle soit absente le soir ou pendant certaines périodes (exemple lors du tournage de Top Chef), elle se réalise et s’épanouit derrière les fourneaux, devenant ainsi un exemple pour son fils. “Mon fils me voit moins mais me voit heureuse, et quand on a eu l’étoile, ça a été le premier à hurler de joie. Je ne me suis jamais bloquée parce que j’avais un enfant”. Coline FAULQUIER
« La situation n’est pas encore idéale et il est vrai qu’il reste encore beaucoup à faire pour créer un environnement exempt de préjugés, de stéréotypes et de discrimination et offrant des chances égales aux hommes et aux femmes. La marque TheFork, réitère son engagement et sa volonté d’offrir les mêmes opportunités d’emploi et avec les mêmes droits aux femmes et aux hommes… »
Espérons qu’un jour prochain , cette journée ne sera plus car les femmes auront les mêmes droits que les hommes !
copyright – Verane Frédiani, Franck Ribière – Etheliya Hananova, Marie Hennechart – Coline Faulquier – Rebecca Lockwood, Agape – Rosanna Ponge, Agape