Rappel : comme tous ses confrères restaurateurs, chefs cuisiniers, bistrotiers, acteurs du monde de la restauration, Michel Sarran avait dû fermer dans l’urgence son établissement de Toulouse, le 14 mars, à minuit. Vont suivre douze semaines, douze longues semaines de fermeture forcée.
Hier la justice a rendu sa décision, le tribunal de commerce de Toulouse a débouté le chef étoilé Michel Sarran. Le tribunal de commerce de Toulouse a rejeté la demande du chef étoilé Michel Sarran, qui avait assigné son assureur Axa en justice.
« C’est la caricature des contrats dont il faut lire les petites lignes jusqu’au bout », a déclaré le restaurateur à France Bleu Occitanie. « Les assurances n’ont pas joué pendant cette crise, et n’ont pas montré de solidarité ». Il estime avoir perdu 200 000 euros dans cette crise. Il va faire appel.
Le 23 juin dernier, un autre conflit opposant Axa et un restaurateur parisien au sujet de l’indemnisation liée au coronavirus s’était conclu par un accord. L’assureur avait accepté de verser une indemnité au commerçant dès que le tribunal de commerce de Paris avait donné raison au restaurateur.
Contacté par Actu Toulouse le restaurateur Michel Sarran se dit « scandalisé » par la décision du tribunal de commerce de Toulouse, et réfléchit à faire appel. « J’ai du mal à comprendre que pour le même contrat, on ait deux jugements différents à Marseille et Toulouse », souligne-t-il. Le chef étoilé fait référence au procès gagné par un restaurateur marseillais qui avait également assigné Axa dans le but que la compagnie prenne en charge ses pertes d’exploitation engendrées par la fermeture de son établissement lors du Covid-19.
Comme le rapporte Le Point le tribunal de commerce de Marseille a indiqué, le 23 juillet dernier, qu’Axa France devait verser à son assuré quelque 66.385 euros, « à titre de provision à valoir sur l’indemnité due au titre du contrat ». A Toulouse, la décision n’a donc pas été dans le sens du restaurateur.
« Je suis d’autant plus scandalisé car je trouve que les assurances n’ont clairement pas joué le jeu dans cette crise. Ça me fait mal au cœur pour ma profession, qui a été très durement touchée ces derniers mois », précise encore Michel Sarran, qui chiffre les pertes d’exploitation à 185 000 euros dans son établissement.
« Je ne voulais pas accepter un dédommagement pour me taire. Si j’ai fait cette démarche, c’est pour l’ensemble de la profession. On ne va sans doute pas en rester là» , souligne le restaurateur toulousain, qui souhaite se donner du temps pour examiner les suites à donner à cette affaire.