Créer un menu pour un train, ce n’est pas ce qui est le plus évident. Outre les contraintes particulières que cela suppose (comment réchauffer le repas, stocker l’ensemble, servir chaud, et autres impératifs à prendre en compte dans l’élaboration des recettes), il faut aussi faire du repas un moment à la fois pratique et goûtu. Double défi, donc, sur fond de contraintes à dompter. Ça tombe bien : pour Mathieu Coiffard, les obstacles sont stimulants. « J’ai aimé réfléchir au plat, penser à toutes les étapes pour le constituer. Et puis, j’aime bien les challenges qu’un concours comporte », a-t-il expliqué d’un ton décidé. Le train, du coup, ça ne l’a pas désarçonné.
D’autant que le professeur qui l’a formé, Loïc Perrucaud, en a vu d’autres. Cet enseignant à l’école hôtelière du Périgord, spécialisé dans la formation des jeunes aux concours, a longtemps travaillé pour les hôtels Hilton. « La complexité et les contraintes Eurostar m’ont ramené à ces années-là. Du coup, quand il s’est agi d’aiguiller Mathieu dans sa préparation au concours, ça n’a pas été compliqué. » Réjoui de voir que son jeune élève a remporté le défi, c’est avec fierté qu’il me parle de lui : « ce jeune, c’était le plus brillant de la promotion. Je suis très content pour lui, ainsi que pour sa famille. D’avoir gagné le concours, ça va le mettre sur les rails. »
Lorsqu’on lui demande ce qui lui a plu dans ce concours, c’est sans hésiter que Mathieu Coiffard répond : « son aspect ecofriendly. » Une dimension voulue et prônée par Raymond Blanc, ardent défenseur de la saisonnalité et du locavore. « Je partage cette éco-conscience », a expliqué le lauréat ; « la cuisine veut ça, désormais. Pour nous les chefs, c’est devenu important d’être attentifs au fait de cuisiner de façon écoresponsable. Nous devons changer les comportements alimentaires ».
Forcément heureux d’avoir gagné, d’autant que le concours drainait des candidats issus de trois pays différents (la France, l’Angleterre et la Belgique), Mathieu Coiffard n’a pas perdu de temps. Suite à sa victoire en novembre dernier, il a déjà réalisé le plat du menu de Raymond Blanc pour Eurostar, disponible en classe business. Un plat dont la garniture changera au fil des saisons.
Le lauréat a par ailleurs été reçu au Belmond Manoir aux Quat’Saisons, le fief bucolique de Raymond Blanc, qui s’étire avec bonheur dans la campagne anglaise. « J’y ai passé une journée et demi, et c’était merveilleux. Parce que ce lieu est beau, qu’il est inspirant, et parce que les gens qui travaillent là-bas sont très simples, tout en faisant preuve d’une rigueur constante. C’est un endroit où le personnel, le cadre et la nourriture sont au même niveau d’excellence. Rien n’y a été laissé au hasard ; c’est ce que j’ai aimé. Au final, le lieu est très pédagogique ; les potagers donnent envie de cuisiner, et de tenter de nouvelles choses. »
En définitive, ce concours aura été une expérience concluante pour Mathieu Coiffard. « C’était une très belle aventure. En plus, Eurostar a assuré un suivi parfait. J’ai eu une belle année de découvertes. » Suite à sa victoire, le jeune homme a reçu une médaille et un prix, ainsi que des bons pour voyager. Sympa ; d’autant qu’il prévoit de retourner au Manoir de Raymond Blanc. Du côté de la région de Mathieu Coiffard, les gens aussi sont contents ; « le Sud-Ouest a fait un bel article« , me glisse le professeur ravi. « Ça offre une belle visibilité à la région ; c’est appréciable. » Il ne nous reste plus qu’à souhaiter au gagnant un bel avenir.
Et pour ceux que la perspective du concours 2018 séduirait, sachez que les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 29 juin. (Retrouvez toutes les infos dans notre précédent article ICI. Bonne chance à tous !
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Un parcours prometteur, des plats appétissants,le challenge d’un menu dans le train
Attractif