Christophe Michalak est un tourbillon délicieux, sucré, chocolaté, souriant, taquin, volubile, gourmand. Il est arrivé en pâtisserie discrétement et très vite a su mettre sous les lumières de la rampe les pâtissiers, jusque là oubliés des médias, laissé dans leurs laboratoires et dans l’anonymat, la pâtisserie n’étant que la cinquième roue d’un carrosse doré transportant des chefs prestigieux, chefs de cuisine uniquement… Il a su avec de l’audace et du talent se mettre à hauteur des grands pâtissiers qui bénéficient d’un éclairage médiatique. Il a innové, attiré la curiosité de la presse qui a poussé les portes de la pâtisserie du Plaza Athénée pour découvrir cet électron libre qui revisitait la pâtisserie, lui insufflait un souffle nouveau, jeune, léger, en jouant des textures et des goûts mais aussi des formes et des projets. Son sourire ultra white, son charme insolent, son talent sans limite et libre lui ont permis de multiplier interviews, conférences de presse, articles et lui ont donné la possibilité de s’affranchir des lois du sucré , de prendre son envol, de quitter le monde des palaces et ouvrir à une cadence infernale, boutiques, ateliers, tables, se hisser au sommet de la renommée et de du savoir-faire.
Mais pour arriver en haut, il a franchi des étapes, subi des échecs, remis sur sa table de marbre le travail et les projets, a revisité Religieuse, Tarte, Paris-Brest, Mille-feuille. ll a observé attentivement, a appris vite et beaucoup auprès des grands, des plus grands avec lesquels il a travaillé dans les plus belles maisons. Il est un travailleur libre et heureux, un bosseur acharné qui ne se repose que le temps de rêver d’une mer de chocolat. Christophe Michalak a décroché des honneurs, comme le titre de Meilleur Apprenti de France qui lui a permis de franchir la Manche et commencer une vie de grand pâtissier de grandes maisons en palaces, ici et ailleurs. Il a formé des jeunes pâtissiers aujourd’hui auréolés de gloire comme lui, a tissé des liens d’amitié avec toutes celles et ceux qui ont croisé son chemin, partagé son talent. Il a passé des concours , a rêvé et a gagné la Coupe du Monde de Pâtisserie. Il voulait définir et dépasser ses limites, se connaitre et être reconnu, se surpasser, s’entrainer comme un sportif de haut niveau. Défi atteint en 2015… mais la nostalgie et goût des coupes n’est pas sa priorité, il a continué sa route, a pris un virage dans sa carrière, est devenu chef-pâtissier-entrepreneur-créateur-chef d’entreprise-curieux-observateur-attentif-papa gâteau- et n’a rien perdu de son caractère passionné, marche aux coups de coeur et à la gourmandise. Un super héros modèle des ses créations chocolatées qui enchantent nos gourmandises de Noel, de Pâques et tout au long de l’année.
Destination la coupe du monde de pâtisserie et les souvenirs d’un Champion du Monde. À quelques de la Coupe du Monde de la Pâtisserie, il se souvient avec bienveillance et émotion de cette année 2005. C’était au Bocuse d’or à Lyon, il représentait la France, était là pour tout déchirer, gagner. Comme Etienne Leroy (France 2017), Emmanuele Forcone (Italie 2015) « C’est un concentré d’émotions, d’espoirs, de partage, de professionnalisme de différentes langues et de couleurs », Quentin Bailly (France 2013), Yukio Ichikawa (Japon 2007), Angelo Musa (France 2003), Pierre Marcolini (Belgique 1995) « J’ai eu la chance de décrocher le titre en 1995 et jamais je n’oublierai ce moment. Ce sont des mois de préparation et d’efforts. C’est un concours très exigeant physiquement et mentalement. Mais cela en vaut la peine, c’est une fenêtre incomparable qui nous fait connaître du grand public mais aussi de tous les grands noms de la profession », Mickaël Azouz (France 1989) et d’autres, il a plongé dans le monde impitoyable du concours. et a goûté au formidable rayonnement qu’offre la victoire.
Christophe Michalak se souvient et confie que ce concours a changé sa vie. Le 31 janvier 2005, la France remporte la 9ème édition de la Coupe du Monde de Pâtisserie. Une équipe grandement menée par Christophe Michalak alors Chef-pâtissier du Plaza-Athénée accompagné de Philippe Rigollot, Chef-pâtissier au restaurant Pic à Valence et Frédéric Deville, pâtissier à Thonons-les-Bains. 13 ans plus tard, il se souvient de chaque minute du concours, de l’intense préparation, des gestes répétés des centaines de fois, de la mise au point obsessionnelle pour obtenir le goût parfait, de la coordination des équipes, des dessins, des maquettes … des pleurs, de la joie … le tout dans une intensité quasi électrique !
« Mon rêve a toujours été d’éclairer mon métier, et la victoire a été fabuleuse car cela m’a permis de le placer sur le devant de la scène et de pouvoir communiquer au monde entier l’importance de la pâtisserie française dans le monde », explique Christophe Michalak. « J’ai rêvé de ce concours, je pense que c’est un objectif phénoménal dans la vie d’un pâtissier. Il représente le Graal, et surtout, le passage de l’ombre à la lumière. »
Christophe Michalak a suivi la même préparation qu’un sportif de haut niveau. « j’ai tout sacrifié pour obtenir ce titre, finir deuxième était impensable, seule la victoire était envisageable ». Moteur de l’équipe de France, il a créé Les Nymphes composées de L’Oréade, la nymphe ailée en pièce en chocolat et dessert assiette et La Naïade, la nymphe en pièce de glace sculptée et gâteau glacée.
Christophe Michalak ne peut évoquer ce concours sans mentionner les protagonistes, les pionniers qui ont rendu ce rêve possible comme Gabriel Paillasson ou encore Paul Bocuse, à qui le Chef doit beaucoup. Des personnalités qui lui ont appris l’importance de la précision et de la technique dans ce type de concours.
Savoir-faire, technique et persévérance sont les maîtres-mots pour réussir le Championnat du Monde de Pâtisserie.