« J’ai déjà mené une mission il y a quelques années sur la formation en hôtellerie-restauration« , explique le chef étoilé de Saint-Bonnet-le-Froid. « Mais là, le travail est beaucoup plus large, car il s’agit de la formation professionnelle de tous les métiers. » indique le chef.
Preuve aussi, s’il en est besoin, qu’il n’y a pas d’intérêt politique dans la démarche de l’Altiligérien puisqu’il avait remis son précédent rapport sous le quinquennat de François Hollande. Rappelons que l’actuel chef de l’État avait dîné chez Régis Marcon au printemps dernier lors de la campagne.
Il a répondu favorablement à cette demande car « on ne peut pas accepter d’avoir tant de jeunes sans formation, avec un tel taux de chômage et en même temps des professionnels qui n’arrivent pas à recruter« .
Parmi les enjeux déjà cernés par le chef étoilé : la mobilité. Elle ne concene pas tous les métiers, certes, mais « il faut rendre la voie professionnelle beaucoup plus ouverte sur l’Europe et sur le monde. Il y a des pays qui y arrivent très bien, il faut s’en inspirer« , lâche-t-il en référence notamment à l’Allemagne, avant de tempérer : « la formation à la française fonctionne très bien, il n’est pas question de tout révolutionner, mais il y a quelques modifications à apporter« .
Trois groupes distincts permettront de mener à bien cette étude et de remettre un rapport en février : un sur l’apprentissage (auquel appartient l’Altiligérien), un sur les études supérieures et un sur le baccalauréat. Il y aura un droit de regard sur tous les modules pour pouvoir les organiser et les articuler ensemble. « Il faut des mécanismes facilités, des passerrelles », ajoute Régis Marcon.
Plutôt représentatif de l’excellence et de l’élite de sa profession, on peut se demander s’il sera en mesure de répondre aux besoins de formation de jeunes aux compétences peut être plus limitées, et aux ambitions plus humbles.
Enfin, il y aura beaucoup de télétravail dans cette mission mais aussi des rencontres hebdomadaires à Paris. Alors comment va-t-il cumuler avec son activité professionnelle ? « On est à trois semaines de la fermeture et j’ai mes fils pour m’aider, j’aurai donc le temps de me consacrer à ce dossier » rassure le chef très occupé dans ses fonctions d’étoilé Michelin.