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Au lendemain de l’incendie qui a détruit une grande partie du restaurant étoilé et endommagé des appartements voisins, l’heure est au bilan pour le chef breton profondément marqué mais pas abattu. Il faudra du temps, mais l’Auberge du pont renaîtra de ses cendres à Pont-du-Château.
Un dimanche de grisaille. Lendemain d’orage et surtout de brasier. Devant la façade latérale du restaurant, quelques proches s’affairent. Une échelle est dressée pour récupérer les effets personnels de la famille Regnauld. Sur le trottoir d’en face, quelques curieux et Rodolphe le chef étoilé qui répond aux questions des journalistes. Il constate lui aussi les dégâts.
L’incendie a détruit une partie de l’Auberge du pont et brûlé un appartement voisin samedi peu après 18 heures. Seule énorme soulagement, l’incendie n’a fait aucun blessé. 16 personnes ont dû être relogées, dont les Regnauld, qui vivent au dessus du restaurant.
Il ne reste plus rien de la partie arrière de l’établissement. L’étage s’est effondré. L’entrée du restaurant paraît intacte mais à l’intérieur, c’est autre chose. La cinquantaine de sapeurs-pompiers mobilisés est venue à bout des flammes à l’aide de six lances à eau. Ce qui n’a pas été incendié a été noyé. Il va falloir repartir de zéro. 15 ans de travail passionné et acharné jusqu’à l’obtention d’une première étoile au Guide Michelin en janvier dernier. La consécration, mais une simple parenthèse enchantée dans une année 2021 maudite.
France Bleu Pays d’Auvergne : Rodolphe Regnauld, que s’est-il passé hier (samedi) peu après 18 heures ?
« Nous, on était en cuisine, on a senti le chaud, on a senti la fumée et puis je suis monté en faisant le tour et là j’ai vu la partie qui commençait à brûler. La catastrophe. Le temps d’appeler les pompiers et qu’ils arrivent, voilà. Ils ont fait du super boulot, mais c’est parti très vite, très vite. »
Il n’y eu aucun blessé mais les dégâts sont considérables…
« Oui aucun blessé, alors ça c’est déjà le soulagement, en plus il y a eu un appartement de la maison d’à côté qui a brûlé, donc là c’est pareil, aucun blessé, c’est vraiment pour nous le plus important (une grosse émotion dans la voix). Là tout est touché. Ce qui n’a pas pris feu est trempé par l’eau, donc là ça va être des mois de travail. »
Vous avez une idée de l’origine du sinistre ?
« C’est parti du local de stockage. Il y avait six néons, un frigo, un congélateur. Il a fait très très chaud… Je ne peux pas savoir, je n’en sais rien du tout. Nous, on était en cuisine… »
C’est 15 ans de travail qui partent en fumée ?
« Oui c’est le cas de le dire. C’est 15 ans, c’est plein de choses… C’est une année de merde pour nous. Alors, elle a commencé magnifiquement avec l’étoile, fin mars-début avril, on perd notre sommelier (NDLR : victime d’une crise cardiaque), là tu rouvres une semaine, le cahier de réservation est plein, c’est le moment où on aurait pu profiter, faire plaisir, on retrouvait les clients, on était vraiment contents, et là c’est fini… (silence). Donc oui, ça va être compliqué. Il va falloir digérer et voir comment on va pouvoir faire et avancer. »
Il y a des mois de travail devant vous, mais vous n’allez pas renoncer ?
« Ah non, non. Je suis Breton moi (sourires), je suis têtu. Avec Christelle, on est là… C’est une institution l’Auberge. De toute façon, on le voit bien avec les centaines et les milliers de message qu’on a reçu, on ne peut pas la laisser tomber. C’est notre bébé. Ça fait 15 ans qu’on est là, 15 ans qu’on la monte, et bien, on va la remonter et on va revenir plus forts. »