» Je voudrais que la plupart des chefs français se rapprochent encore plus de leur environnement et se réapproprient le sens du mot “restaurateur”: se rapprocher encore plus des gens, être encore plus durables, et davantage de liens avec nos fournisseurs et nos clients. » explique le chef au magazine Business Marchés.
…/… Pour retrouver l’article en intégralité cliquez ICI
Par F.Stassi
En matière d’approvisionnements, comment se décline cet engagement ? – Il faut une plus grosse prise de conscience dans le milieu de la restauration sur le durable. J’ai plus de trente-cinq fournisseurs, mais le côté humain demeure. Nous travaillons en flux tendu. Lorsque j’ai commencé au Lucas Carton, la sensibilité environnementale était peu développée. Aujourd’hui, le durable est au cœur de notre offre. Après la crise, il y aura un changement, difficile à quantifier. Cela va partir de plein de bons sentiments, mais il faudra voir de quelle manière ça évolue. Les gens ont redécouvert les produits locaux. A Levallois-Perret, mon maraîcher est passé de 50 à 500 paniers par semaine ! Il est moins cher d’acheter par ces circuits. Mes équipes sont sensibilisées à la question et comprennent le mouvement. Les jeunes sont très ouverts à ce sujet-là.
Vous avez aussi poursuivi sur cet engagement humain en cuisinant pour les soignants, à Garenne-Colombes. – Le maire de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), qui travaille dans un service d’urgences, m’a contacté. Nous avons cuisiné pour les soignants dans l’école. C’est un challenge. Il n’y avait que trois plaques, et nous avons dû nous adapter.
Lors de la reprise, les personnels de salle seront encore plus en première ligne. Comment revaloriser leur fonction ? – Lorsque j’ai commencé, les chefs étaient essentiellement là pour manager et pour crier un peu. Aujourd’hui, ils doivent être présents tout le temps. Les jeunes sont très demandeurs. Il est difficile de recruter, mais 80% des effectifs sont fidèles, en cuisine. En salle, c’est un métier qui se perd. Les personnels sont très attirés par les hôtels, qui leur offrent des horaires plus confortables. Les découpes devant le client, la composition des plateaux de fromage… sont autant de savoir-faire doivent être remis au goût du jour, pour les challenger.
Photo couverture : Instagram