LA PLUME – Le journaliste Philippe Toinard qui a joué le reporter au pays d’Ignazio, qui sait mettre en mots les émotions, les découvertes, les rencontres, et le goût intense de la Sicile.
LE LIVRE – Les Amis des Messina – L’ Anima Siciliana – 256 pages et 1270 grammes ensoleillés, méditerranéens pour raconter la Sicile en un voyage, un road trip furieusement riche avec un chef qui se déplace en Vespa intrépide avec laquelle il prend son envol et nous transporte avec lui, en un clin d’oeil, sur ses terres siciliennes ! La Sicile, terre natale du chef, est l’héroïne du livre. Pour nous il ouvre les portails de bois des vergers d’agrumes, les portes de fermes, les caves de propriétés viticoles, nous fait découvre pistachiers et pistaches, orangers et oranges juteuses, marchés aux mille couleurs qui résonnent dès le petit matin des voix fortes des poissonnières et des pêcheurs, nous invite à goûter de délicieux verres de rafraichissants sirops et d’euphoriques liqueurs exquises qui font couleur la douceur dans les veines de la vie, à déguster les parfums intenses des vins et la fraîcheur des jus de fruits aux mille couleurs et mille saveurs.
5 grands chapitres – Antipasti, Terra, Mare, Pasta, Dolci. Chaque chapitre abrite des fiches produits, des reportages, des portraits de producteurs de fruits et légumes, d’hommes et femmes qui sont la richesse de la Sicile, pêcheurs de poulpe et de lampuga des petits ports en bord de mer, des déroulés et pas-à-pas.
LE SUJET – LA SICILE & SA CUISINE
LA SICILE – Il était une fois une île entre botte italienne – dont elle est séparée par le si étroit détroit de Messine – et Afrique, une île et son chapelet d’îlettes qui cultivent la vigne, les agrumes, chassent, et pêchent, cuisinent, font défiler cette cuisine colorée, furieusement métissée qui a adopté les plats, les recettes et les gestes des différents envahisseurs qui ont forgé cette identité, l’identité sicilienne. Entre aridité, sécheresse, et opulence, ombre et lumière, omerta et conversations colorées sur les marchés et sur les places de villages. Opulence, richesse de l’histoire, richesses des témoignages et ruines des civilisations qui sont passées sur ces terres, ont guerroyé, conquis avant de partir ailleurs, en laissant des traces, des marques notamment dans le cuisine. Opulence et charme infini des cités antiques qui portent les noms de mondes aujourd’hui disparues, donnent à la Sicile cette âme de terre antique bénie des dieux, aux mille vestiges, qui ouvrent les portes de la grande histoire, qui racontent les conquêtes grecques, l’occupation romaine, Durant l’Antiquité la Sicile a été colonisée par les Phéniciens, les Grecs, les Chalcidiens qui vont créer ce qui deviendra Messine, les Corinthiens qui vont installer la colonie de la future Syracuse, les Carthaginois qui y bâtirent d’opulentes cités dont les plus fameuses sont Palerme et Agrigente. Puis vint le temps des guerres puniques entre Rome est Syracuse, l’occupation romaine qui fait de la sicile une colonie romaine, véritable grenier à grains de Rome, le soulèvement des esclaves, les calvalcades des Francs et des Vandales, l’invasion arabe et les passage des Normands, Espagnols, l’occupation des Bourbons et des Savoie… le rattachement au royaume d’Italie.
Opulence & diversité des produits de la terre et de la mer, nature généreuse qui se fait vignes, oliveraies, champs d’oranges et de citrons, plantations pistachiers et d’amandiers, Opulence du soleil, opulence de l’architecture naturelle de l’ile, criques sauvages, villages perchés comme des nids d’aigles, et l’Etna qui donne ce côté sulfureux de lave et de pierre, des murets de pierre brûlantes qui s’étirent , des campagnes désertées, agonisants sous le soleil brûlant, où de maigres ombres naissent de quelques arbres survivants, de murs encore debouts, retraçant l’histoire de villages, de familles conquises mais jamais soumises, des habitants ayant abandonné leur village et leurs terres, les bords de mer dangereuse car les iliens d’ici comme ceux de Corse ou de Sardaigne voisines craignent la mer car elle porte sur ses flots des navires débordants d’envahisseurs.
Terre de seigneurs, majestueuse qui joue entre les contrastes, peut se faire intime et tapageuse, hospitalière et guerrière. se villes sont porteuses d’histoire, gardent les traces des envahisseurs, Palerme , Taormina, Syracuse se souviennent et déroulent des monuments et vestiges grandioses, des palais baroques, des temples antiques…
LA CUISINE SICILIENNE
On imagine aisément pour cuisiner comme des mamas siciliennes, comme le chef Messina, des placards dont les étagères sont remplies à ras bord des meilleures choses que les dieux de la cuisine ont créées : des pâtes, des fromages, des eaux pétillantes, des bons vins. Une cuisine qui parle émotion, famille, amitié, passion, générosité.
LES RECETTES 60 recettes authentiques et conviviales. – Antipasti, délicieuse tempura de fleurs de courgettes et fenouil « Pastella con fiori di zucchina e finochietto selvatico di Valerio » – Salade d’oranges, oignons frais et olives noires « Insalata di arance, cipollette et olive nere – Caponata de ma cousine Giusy « Caponata di Giusy » – Focaccia « Focaccia benda benda » – Burrata et poutargue « Burrata e bottarga ». Terra, découverte du vignoble sicilien, de la tomate, des herbes aromatiques, de l’aubergine… La sauce tomate de ma maman « La salsa di pomodoro della mamma » – Aubergines rôties et menthe « Milinciani arrustuti » – La saucisse de mon père aux graines de fenouil « La salsiccia di mio padre ». Mare, delicieuse visite du port-cmap de base de la famille Messina, Cefalu, Poulpe, fenouil et amandes blanches « Polpo, finocchio e mandorle bianche » – Salade dépulpe comme à Palerme « Insalata di polpo come a Palermo » – Pizza à la pourargue, anchois et citron « Pizza bottarga, acciughe e limone » – Calamars au four « Calamari al forno ». Pasta , la technique de la mantecaura ou comment amalgamer sauce et pâtes – Spagetti à l’ail, huile d’olive et piment « Spaghetti aglio, olio e peperoncino », – Canelloni farcis au ragoût de viande « Cannelloni ripieni di carne » – Carbonara des amis de Messina « Carbonara con piselli ». Dolci, Tiramisu – Tarte aux clémentines de Valentina « Tarta alle clementine di Valentina » – Biscuites moelleux aux amandes « Biscotti alle mandore »
LES PHOTOS – Caroline Faccioli pose un oeil bienveillant, amical, généreux sur les amis de Messina, sur la terre et la mer
L’AVIS DE LA POULE SUR UN MUR – un livre de voyage, d’histoire et de cuisine comme on les aime. des recettes mais aussi de l’émotion, des souvenirs, du partage qui donnent envie d’attraper une vespa et de s’envoler vers la terre de seigneurs siciliens.
Les Amis des Messina – L’Anima Siciliana – Ignazio Messina – Editions de La Martinière – 35 euros.
La Sicile à travers les deux adresses parisiennes de Messina –
En 2001, le Chef Messina ouvre le premier restaurant «Les Amis des Messina» dans le 12ème qu’il laisse entre les mains de sa sœur Rosangela. Depuis 2014, il se consacre entièrement à son restaurant dans le quartier des Halles avec un style inédit où 3 espaces distincts cohabitent : Cucina pour le restaurant classique, Schiticchiata pour les amuses bouches et la Bottega pour les snacks et sucreries dans la journée. 81 rue Réaumur, 75002 Paris.