Tomates qui poussent hors sol en Bretagne – On est encore loin d’un nouveau modèle agro-alimentaire

 Sujet délicat que celui des productions de légumes hors-sol, le chef d’état français a visité cette semaine une production en Bretagne de tomates cultivées hors saison et hors terre. L’image d’une industrie qui sévit aussi en France et que l’ont voudrait de moins en moins voir. Le ressenti transmis par cette visite est négative notamment par rapports aux engagements écologiques du Président Macron. Et pourtant, c’est une réalité, pour pouvoir changer ces productions quasi industrielles, c’est tout un système qu’il faut repenser, depuis les habitudes ( et les demandes ) des consommateurs, en passant par celles des distributeurs, celles des commerçants ( grands et petits ), et puis bien sur celles des exploitants et des grands de l’agro-alimentaire.

Bien sûr, il faut nourrir la France, ses 67 millions d’habitants et ce n’est pas avec des productions artisanales que l’ont va remplir les rayons pour tous à des prix abordables, mais il faut éduquer, expliquer, montrer, faire goûter, il est nécessaire de revenir à des productions locales, qui soient en rapport avec les saisons, et qui respectent nos terres et se soucie de notre santé.

Nous avons relevé quelques publications et témoignages qui ont fait suite à celle du lanceur d’alerte qu’a été le chef Breton Olivier Roellinger sur ce sujet : 

XAVIER DENAMUR

 

BRUNO VERJUS

 

GUILLAUME SANCHEZ 

Message de Guillaume Sanchez – « Monsieur le président , si vous non plus vous ne comprenez rien à votre terroir et à la culture de notre pays , on risque d’avoir un petit soucis … alors je sais que vous avez 2/3 sujets en cours autres que la saisonnalité et la santé de vos concitoyens , mais faites au moins un effort . Pour avoir pris le temps de lire quelques uns des livres publiés en votre nom il me semble que vous évoquiez « l’exemplarité » comme cheval de bataille , comment pouvez vous vous sentir exemplaire en mettant en avant un produit ayant un impact aussi nocif sur la santé , sur vos sols et sur l’économie de votre pays ? C’est parce que vous ne prenez pas le temps de comprendre ce que font un grand nombre de vos travailleurs indépendants pour redimensionner une agriculture raisonnée et par extension une alimentation saine qu’il est dangereux de vous laisser décider de l’avenir des restaurants seul . A quand une prise de parole commune de toute la profession ainsi que tous les acteurs qui font la gastronomie en France pour décider de l’avenir de notre pays, ensemble ? « 

 

FLORENT LADEYN

 

MURIEL DOURU 

 » À gauche, le Président qui, cette semaine, pour glorifier (a bon escient) ceux qui nous nourrissent, s’est rendu … dans une usine de production de tomates industrielles.
À droite, la première tomate de ma production personnelle de l’année dernière. À gauche, des tomates produites sous serres, sans notion de saisonnalité, ni goût, car sans aucun contact avec le sol. À droite, une tomate garantie sans pesticides, sans travail des enfants d’Asie (qui fournissent les graines utilisées par l’industrie), pleine de jus et de saveurs car elle a grandit entourée d’humus et de compost. Mettre en valeur des tomates industrielles au moment où les consommateurs se tournent vers les petits producteurs locaux est une faute politique et un non-sens. Sauf sur un point: un président « hors-sol » admiratif de tomates qui poussent « hors-sol », ça se tient. 60% des français ont un jardin donc 60% des français pourraient faire pousser leurs propres tomates. Toute ma vie et avant que je m’y mette, il y a 3 ans, j’avais dans l’idée qu’avoir un potager c’était dur, ringard et que c’était beaucoup de boulot. On m’avait fait croire que je serais indépendante… en étant dépendante. Or, faire pousser des tomates, c’est très facile car elles ont une faculté incroyable de disperser leurs gènes (même là où on ne l’avait pas prévu) et le « travail » que cela demande est, non seulement bien moindre qu’imaginé, mais il vaut bien quelques heures de moins passées sur Facebook ou Netflix, tellement il est satisfaisant. Certes, il faut se réhabituer à la magie des graines, au fait de ne pas manger des tomates toute l’année et à devoir attendre qu’elles poussent avec lenteur. Mais quel plaisir quand arrive l’été et qu’elles nous régalent de l’attention qu’on leur a données ! Faire pousser ses propres légumes, c’est l’avenir, l’émancipation et c’est insurrectionnel. N’en déplaise à l’industrie et aux chantres du marché. »

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