» Il est parti au ciel pour reprendre la cuisine des anges « a confié hier Michel Guérard qui avec humour et émotion a brossé le portrait de l’inventeur du magret de canard devant une assemblée triste de perdre, un ami, un compagnon, un chef.
En ce lundi la cathédrale Sainte-Marie d’Auch pleurait, plus d’un millier de personnes accompagnait le mousquetaire dans un dernier hommage, un ultime voyage. Ils sont venus, les rois de l’ovalie, les grands chefs, les personnalités de toute la France, ses potes, ses copains, avec lesquels il partageait ses deux passions, le rugby et la cuisine mais aussi son engagement pour les autres. Sous des mots empreints de respect pour l’homme, le père, les enfants Ariane et Arnaud ont évoqué le couple qu’il composait avec Jocelyne leur maman, et sa vie construite autour des valeurs familiales qu’il leur a transmises… Arnaud chroniqueur sur France Inter a terminé par » au revoir mon daron « , comme il s’amusait à le nommer.
Avec eux il avait fêté lors de longues troisième mi-temps les victoires et les étoiles, mais aussi les combats politiques et syndicaux, il était béret basque visé sur la tête, l’émérite ambassadeur de l’équipe de rugby,du foie gras, du canard et de l’armagnac, de la Gascogne, de cette terre qu’il aimait tant, mais aussi de toute une profession en quête d’un leader.
Il avait été Président de l’Union Nationale des Hôteliers-Restaurateurs ( UMIH ), la baisse de la TVA c’est lui qui l’a obtenue avec persévérance, pas à pas dans les Ministères, sa force de persuasion était à la hauteur du personnage charismatique qu’il était. Il combattait la mal bouffe, la restauration industrielle, il voulait redonner ses lettres de noblesse aux artisans, à ceux qui tous les jours sont dans leur cuisine, leurs ateliers, devant leur pétrin ou leurs fourneaux. Il a combattu avec bon sens les mauvais procès notamment ceux contre le foie gras et l’abattage des canards.
Il est parti sous les applaudissements le long d’une haie d’honneur composée de ses proches du rugby et des chefs de la région ces Mousquetaires de la Cuisine dont il fut le chef de file lors de sa carrière au fameux Hôtel de France, C’est sur les notes du d’Artagnan’s Band qui a fait vibrer l’assemblée avec le « Se canto » et « L’Encatada » qui embrasse les arènes et les férias du Gers qu’il est parti.
Tous, connus et inconnus ont salué l’ami fidèle, sincère, timide et généreux, passionné d’astronomie, homme de culture, féru de musique et de littérature, flamboyant, discret et responsable, « un prince de l’amitié » comme l’a qualifié Jean-Pierre Raffarin, l’homme de parole et de valeur, le chef talentueux respecté de toute la profession, le père aimant. Lui qui aimait rendre service sans ne jamais rien attendre en retour, il était un chef au grand coeur !
Il s’appelait André Daguin