L’annonce le 14 mars de la fermeture des restaurants, bars, cantines, restaurants d’altitudes, et deux jours après du confinement complet de la population à entraîné l’annulation de tous les évènements sportifs, séminaires, évènements festifs, et la fermeture des remonte-pentes et donc de tous les équipements des stations de ski, la perte est estimée au plus bas à 1,5 milliard d’euros.
La situation sanitaire a privé les exploitants de tout le secteur d’une fin de saison qui aurait pu s’avérer très bonne. Dans les semaines qui ont suivi la fermeture, la neige a été présente et une très bonne météo s’est installée. Les vacances de Pâques s’annonçaient très bonnes, les réservations étaient là, cette période aurait permis de rattraper la baisse d’activité due au manque de neige en milieu de saison.
Beaucoup de stations de ski, les plus hautes, ferment en général début mai, donc c’est plus de 50 jours d’exploitation qui manquent au compteur, donc pratiquement un quart de la saison, la profession n’a jamais connu un tel péril économique.
C’est tout le commerce en général qui est touché, les commerçants d’habillement et de matériel de sport n’ont pas pu lancer leur période de soldes qui leur permet en général de liquider une partie de leurs stocks, quant aux traiteurs et aux fromagers, ils ont dû garder sur les bras leurs stock de marchandises périssables, la perte est considérable. Globalement c’est toute la filière viande et fromagère qui a été la plus affectée.
Même si certains professionnels estiment avoir déjà fait 80 % de leur chiffre d’affaire au 15 mars, une très bonne arrière-saison aurait bien arrangé les comptes d’exploitations de beaucoup de restaurants et d’hôtels. C’est surtout le manque de trésorerie qui s’est fait vite sentir, le fait de ne pas anticiper cette fermeture a entraîné beaucoup de frais qui n’étaient pas prévus dans les comptes d’exploitations.
La mise en chômage partiel a aidé à pouvoir limiter la casse, mais du côté des investissements à venir nombreux sont ceux qui vont être reportés à 2022, car la prudence est de mise du côté des hôteliers. Il a déjà fallu négocier les crédits en cours avec les banques, demander l’obtention du PGE pour soutenir la trésorerie, pour ceux qui travaillent en été » repenser l’offre de tourisme vert ».
« Dans cette période de pandémie toute nouvelle pour la population, on se rend bien compte que les dépenses pour les loisirs passent en second, les français préférant consacrer leurs revenus aux besoins de premières nécessité, et réduire leurs dépenses en espérant des jours meilleurs « nous a indiqué un exploitant de plusieurs restaurants de Haute Savoie qui donne rendez-vous en décembre prochain.
Les hôtels et ceux qui louent des hébergements ont dû rembourser l’ensemble de leurs réservations, peu de clients ont accepté le report des acomptes pour la saison prochaine, ce qui a entraîné certaines difficultés financières pour les entreprises les plus fragiles.
Aucune station n’est épargnée par le recul de la fréquentation cette saison, mais la chute est vertigineuse dans le Massif central (-45%) et les Vosges (-57 %). La faute à un très mauvais début de saison, dû au manque de neige, même en arrêtant les compteurs à la mi-mars, les chiffres sont catastrophiques. Les très grands domaines sont les grandes victimes de la crise sanitaire, avec une baisse de 20% de la fréquentation sur la saison, ils souffrent plus que les stations de taille intermédiaire (entre -11 et -15%).
Les acteurs du tourisme en montagne reconnaissent quand même qu’ils ont échappé au pire, car si un tel scénario s’était produit en novembre ou décembre, la saison touristique n’aurait tout simplement pas commencé.