» Nous y sommes ! « Cochon de Lait » est en vente depuis aujourd’hui !
Je ne vais pas vous le cacher, cela me fait un petit quelque chose… se confier sur son enfance et son parcours intime n’est pas toujours simple. Si vous vous le procurez, n’hésitez pas à poster une photo et à m’identifier, je passerais vous faire un petit coucou avec plaisir! 🤗👋🏻 Je vous souhaite des à présent une belle lecture, Je vous embrasse de Londres, Philippe. « tel est le dernier message qu’il a diffusé hier sur son compte Instagram, cette proximité avec son public lui est propre, cette posture c’est totalement son personnage, entier, sincère, bienveillant.
La presse régionale est allé à son encontre …. à lire ci-dessous
EXTRAITS –
Philippe Conticini chef sans filtre
On peut être considéré comme l’un des chefs les plus influents du monde et garder une âme d’enfant. Tout en partageant sa passion avec les gens. C’est ce qu’est Philippe Conticini. Profondément.
Ce livre, je voulais vraiment l’écrire moi-même. Mais au bout d’un moment, je ne me suis plus senti le faire. » Dans son laboratoire de Gennevilliers, Philippe Conticini sépare quelques quartiers d’orange alors qu’il demande à ses équipes quelques « câlins » à nous faire goûter. Nous sommes mi-juillet et il n’a parlé à aucun journaliste encore de son livre – Cochon de lait – dans lequel il raconte son chemin de vie.
Assis autour du vaste plan de travail où se jouent ses master class et sont filmés ses lives sur les réseaux sociaux, il se confie sur cette plongée dans ses souvenirs. Volubile et généreux. « Cela faisait longtemps que j’avais ce livre dans la tête » pour faire comprendre comment « ma vie » avait provoqué ce parcours de pâtissier.
Émotionnellement, l’exercice est difficile. On le comprend à mesure qu’on tourne les pages. C’est donc auprès d’une personne mandatée par sa maison d’édition qu’il a déroulé le fil. « A chaque fois que je la voyais, la pression montait. Ça me prenait là » explique-t-il en mettant sa main autour de sa gorge. « Je l’ai écrit pour ma femme et ma fille. J’ai beaucoup d’appréhension (avant sa sortie), c’est vrai. Mon métier c’est la pâtisserie. Mais je l’ai voulu. Ce que pensent les gens du métier m’importe peu. C’est plus pour les gens qui m’entourent. »
Et une fois le livre terminé « il a été impossible pour moi de le lire tout de suite. Je repoussais le moment où je devais m’y mettre pour la relecture. »
Philippe Conticini maître mondial de la pâtisserie, l’un des chefs les plus influents au monde fait face aux cicatrices de l’enfant qu’on a toujours rabaissé, qui n’avait pas confiance en lui. Ce père travailleur qui ne l’a pas voulu et l’a constamment dénigré. Tout comme son rapport avec la nourriture. Entre plaisir et excès pour compenser un manque d’affection. Il raconte aussi ses longs mois d’hôpital où il échappe à la mort et sa crainte, alors de perdre le goût.
« La résilience ça permet d’aller beaucoup plus loin »
Ce livre est un guide de ses extraordinaires papilles. « Toutes mes prises de conscience (en pâtisserie) sont venues au travers de mon vécu, des moments importants de ma vie ». Car si Philippe Conticini n’a cessé de mettre de la technique dans ses pâtisseries, le moteur a toujours été le ressenti. Comme ce fameux cochon de lait. Dans ce livre qui porte le nom de cette détonation gustative, le chef détaille ce moment de grâce. « Ce cochon de lait est la genèse des choses importantes » pour sa vie de pâtissier. « C’est en mai 1986, je suis très jeune, j’ai 23 ans. Jusqu’alors, j’ai eu un parcours carré de pâtissier. »
Quand il ouvre la Table d’Anvers avec son frère, la presse ne vient pas tout de suite leur rendre visite. « Mon frère m’avait dit « tu ne connais pas bien ma cuisine. Je vais te faire goûter ». A l’époque, la bistronomie n’existait pas et lui faisait une côte de cochon de dix centimètres d’épaisseur. Quand il me la fait déguster, je ressens alors une émotion hallucinante. Que je n’avais jamais ressentie. C’était comme quand je mangeais un éclair au café quand j’étais petit. Je me suis dit, « je ne comprends pas. Mes gâteaux sont bons mais pourquoi je ne ressens pas tout ça quand je les mange? » Je me suis posé beaucoup de questions avant celle-là. Mais c’était la première aussi marquante pour moi. »
C’est pour cela qu’il n’a pas peur de coucher sur le papier ses réussites, ses échecs, son manque de confiance ou ses failles. « Moi qui suis un extraverti, je m’étais construit un corps tout autour de moi pour me protéger. » Pour faire en sorte que personne ne puisse l’atteindre dans son for intérieur. Jusqu’au déclic. « Souvent, au restaurant avec mon frère, les gens me demandaient après le repas. Ils prenaient le bras et me disaient « vous m’avez touché avec votre dessert ». Quand je rentrais dans ma cuisine, je me disais « c’est à moi qu’ils parlent? Ils ne voient plus mon poids, ils me voient moi? » Je me suis dit que j’avais trouvé un moyen de communiquer. » Il le comprend à travers ses gâteaux: « quand vous les mangez, vous vous rappelez du plaisir que vous aviez quand vous étiez petit. Ça, c’est possible. »
Les joies des réseaux sociaux
Mais le cheminement a été très long. « J’ai été suivi par une femme bouddhiste pendant quinze ans. C’est grâce à elle que je me suis rendu compte du conditionnement dans lequel mon frère m’avait mis. Et l’emprise de mon père qui m’a dit que j’étais une merde jusqu’à mes 21 ans. » Avec le temps, il redécouvre l’enfant qu’il était. « Et que je n’aurais jamais dû cesser d’être. »
Au fur est à mesure des pages, c’est la persévérance et le courage dont fait preuve Philippe Conticini qui forcent le respect. « J’ai un chemin compliqué mais la résilience ça permet d’aller beaucoup plus loin qu’on ne pourrait l’imaginer, ça permet de déplacer des montagnes. Je suis comme ça. Ma créativité vient-elle du fait que je suis né comme ça ou parce que j’ai vécu des choses difficiles? Je n’ai pas la réponse. C’est sans doute un peu des deux mais ça ne m’empêche pas de dormir. »
Il aurait pû rejoindre des maisons prestigieuses. Des palaces. Mais Philippe Conticini a priviligié sa passion et sa liberté. Et plus tard sa famille. Surtout, il voulait garder un lien direct avec les clients. C’est pour cela qu’il s’exprime en direct, sans retenue et sans filtre. Dans les salons où il est invité et surtout sur les réseaux sociaux où il explique ses gâteaux, en live, sans montage. Un régal. « Si on met des filtres, comment transmettre quelque chose? » interroge-t-il. Quelques mots hauts en couleur s’échappent même parfois dans une sincérité désarmante. Et ça cartonne. « Je me plais avec les gens. Je vois que quand on est sans filtre, ça touche les gens. Je pense que les filtres, même quand on pense que ça passe bien, ça se voit toujours. »
« Cochon de lait, le goût de l’enfance, doux et amer. » Éditions du Cherche Midi.
Sorti le 12 septembre.
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