Le groupe d’économie sociale et solidaire SOS lance jeudi un appel à projets auprès de 32.000 communes de moins de 3500 habitants afin de créer ou reprendre 1000 cafés en milieu rural pour en faire des lieux de vie ouverts à tous.
Dans une commune, le lien social se faisait dans les cafés. C’est dans les estaminets, mais aussi dans les petits commerces, que les gens se rencontraient et que les informations circulaient. « Or, le café du village, autrefois lieu de rencontre central pour les habitant.e.s, a souvent disparu », constate Groupe SOS, une association de lutte contre l’exclusion. Ce mercredi son président, Jean-Marc Borello, a annoncé un appel à projets auprès de 32.000 communes pour créer ou reprendre 1000 cafés en milieu rural.
Il ne s’agit pas seulement de rouvrir de simples débits de boisson. Ces lieux seront des bistrots, mais aussi des relais de poste, des points d’accès numérique, des épiceries et de dépôt de pain. Groupe SOS précise qu’ils seront aussi « un lieu de vie pour les acteurs associatifs locaux, un lieu de programmation culturelle, un relais de mobilité, un point d’accompagnement et de convivialité pour les seniors ». « L’idée n’est pas originale, tout le monde en parle depuis longtemps », nous a expliqué Jean-Marc Borello en ajoutant que « ce qui l’est, c’est que nous avons décidé de tenter le coup ».
Des locaux formés pour piloter ces cafés
Cette opération ambitieuse est à la fois une initiative sociale et entrepreneuriale. Le groupe SOS précise qu’il recrutera localement des binômes pour gérer ces lieux et leur fournira une formation afin d’en faire de véritables entrepreneurs indépendants. Mais ils ne seront pas pour autant livrés à eux-mêmes. « L’accès foncier, la négociation commerciale avec les fournisseurs, la structure administrative et comptable, les relations avec les acteurs institutionnels nationaux et locaux seront facilités par l’équipe nationale du projet », indique Groupe SOS.
Le statut de ces nouveaux patrons? « Tout sauf auto-entrepreneurs », signale Jean-Marc Borello à BFM Eco. « Leur statut dépendra de ce qu’ils sont, chômeurs, retraités, jeunes, salariés urbain qui veulent changer de vie, ils seront salariés, gérants ou co-gérants ». Quant aux revenus, « nous leur garantissons le salaire minimum avec en plus un tiers des bénéfices », précise Jean-Marc Borello en ajoutant que les deux tiers restant iront pour moitié « à l’association et serviront aux investissements ».
Ce jeudi 12 septembre, un appel à candidature sera lancé sur le site « 1000 Cafés« . Les maires des communes de moins de 3500 habitant.e.s pourront poser une candidature. Pour être éligibles, leur commune ne doit disposer « d’aucun café ou avoir un café menacé de fermeture ». Ils devront aussi disposer d’un local vacant adapté à cette activité.
Cette initiative a le soutien de l’Etat. Elle est appuyée par le gouvernement dans le cadre de « l’agenda rural » qui sera détaillé par Edouard Philippe, Premier Ministre, le 20 septembre lors du congrès des maires ruraux dans le Nord. Elle a aussi l’appui d’Emmanuel Macron. Jean-Marc Borello, est l’ex-professeur d’Emmanuel Macron à Science Po. Cet homme de terrain plutôt discret a créé Groupe SOS en 1984 pour lutter contre toutes les formes d’exclusion (jeunesse, emploi, solidarités, santé, seniors, culture, transition écologique) en France, mais aussi à l’internationale. Elle compte aujourd’hui 17.000 salariés, 495 établissements et services et réalise 910 millions de CA pour être la première entreprise sociale européenne.
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