Sans les interdire vraiment, de plus en plus de tables gastronomiques, imposent des restrictions de réservations quand il s’agit de recevoir des enfants, notamment l’âge des enfants. Il faut dire que de nombreux internautes font part de leurs mauvaises expériences au restaurant où ils ont dû subir les frasques de tables voisines où les enfants assez insupportables n’étaient absolument pas gérés par les parents.
C’est vrai que lorsque l’ont va manger dans une grande table où l’ont va dépenser plusieurs centaines d’euros par personne, les gastronomes ont envie de passer un bon moment et de ne pas être gêné dans leurs expérience par des cris d’enfants. Dans les commentaires de certains clients, on peut lire » nous avons économisés pour nous payer une grande table, notre repas fut tout le long perturbé par un enfant qui n’a cessé de crier » … une autre raconte qu’a une table voisine, « une maman a donné le sein à son bébé, alors que nous mangions sur une table à côté« …
Gêne pour les clients à proximité, gêne pour le personnel de service… , il faut quand même pas négliger que certaines familles éduquent bien leurs enfants, que ceux-ci se tiennent bien à table et que c’est parfois merveilleux de voir de jeunes enfants apprécier la cuisine des grands chefs… donc il faut savoir modérer les règles et un message envoyé en amont aux parents peuvent permettre de prévenir les désagréments par la suite.
Plusieurs tables trois étoiles indiquent sur leurs conditions de réservations qu’ils n’acceptent pas les enfants en dessous d’une certain âge ( 6 ans par exemple pour le Mirazur à Menton ), justifiant qu’un repas à leur table implique de rester minimum 3 à 4 heures à table.
Le média belge le soir a consacré un papier au sujet des enfants dans les restaurants … Lire ci-dessous ou en cliquant ICI
Mal élevés ? – Coup de tonnerre il y a trois ans, quand Noël Brosse, le patron du Sir Charles à Nieuport fait de sa brasserie sur la digue un espace interdit aux enfants de moins de 12 ans. Pourquoi ? Pour laisser sa clientèle manger sereinement, tout simplement. Le restaurateur a assumé son choix avec vigueur et avançait même à la télévision locale que les enfants ne se comportent pas aussi bien que par le passé, qu’ils ne respectent ni le matériel, ni les tables avoisinantes. « C’est même pire » nous explique un restaurateur Bruxellois : « Certains parents pensent que notre personnel est en quelque sorte du personnel de garderie pour leur progéniture, et s’offusquent si on leur demande de les contenir. cela cause des grosses perturbations dans les services. »
Certains restaurants qui ont franchi le pas n’assument pas tout à fait l’argument de la tranquilité, c’est notamment le cas de certains restaurants qui avancent des problèmes de sécurité, quand certaines grillades sont flambées en salle, par exemple, mais personne n’est dupe. Aujourd’hui il y a une vraie clientèle pour ces adresses où une certaine sérénité est garantie.
Fred est restaurateur à Bruxelles, il nous explique que le comportement des enfants est en cause, mais qu’il reste avant tout la responsabilité des parents : « Les problèmes d’éducation observés dans les écoles se déplacent dans d’autres domaines et c’est plus criant dans certains quartiers, cette éducation hyper permissive pose des problèmes de comportement en public, ce qui vient gâcher l’expérience des autres clients sans que les parents n’interviennent. En conséquence, je peux comprendre que certains restaurateurs décident de changer de formule ou parfois d’installer une système de double service, pour accueillir les enfants en début de soirée et proposer un second service plus apaisé, sans petits. »
Un problème de business model – « Mais ce n’est pas tout », explique Fred, « On sait qu’un couvert d’enfant rapporte près de la moitié d’un couvert adulte pour la plupart des restaurateurs. C’est la raison pour laquelle le client adulte est privilégié, surtout dans le contexte actuel, après deux ans de fermeture pour pandémie et l’augmentation des charges pour la plupart des acteurs de l’horeca. Un restaurant familial, de type Marie Siska peut être extrêmement rentable parce que l’espace y est assez vaste pour accueillir de nombreuses tables et une belle plaine de jeux. Certains restaurants ont finalement réduit leur espace de jeu pour les enfants pour ajouter des tables, car les tables prises par des familles consomment moins et restent longtemps dans ce genre de restaurant, le business model doit être adapté. Je pense sincèrement que même si une famille doit pouvoir se rendre au restaurant quand elle le veut, certaines adresses plus sélectives peuvent fonctionner, car elles trouvent leur public, qui estime que l’expérience vécue peut être ternie par des enfants turbulents ou des parents trop permissifs » ; une conviction renforcée par les chiffres : car malgré les controverses qui font rage sur Tripadvisor et sur les réseaux sociaux, ce choix aurait été au final payant pour les restaurateurs qui ont sauté le pas, une fois la tempête médiatique apaisée.
Par I. Van Langhendonck