Des licenciements sont à craindre – la CGT qui est au front pour défendre une partie des salariés estime qu’avec la couverture du chômage partiel mis en place par l’état, il n’y a pas de bonne raison de recourir aux licenciements. Une vision bien réductrice d’une situation économique qui va mener beaucoup d’hôtel de taille moyenne à la faillite.
à lire ci-dessous l’article de France info
Fatima est cheffe de rang dans un cinq étoiles près de la place de la Madeleine, où six de ses collègues risquent de perdre leur emploi en raison de la crise du Covid-19. « Tout le monde est stressé. J’ai un collègue, il est barman, dès qu’il arrive devant la porte, il vomit. Il a peur de perdre son travail et il a une boule dans le ventre. Tous les matins, il fait ça », raconte-t-elle.
Avec une cinquantaine d’autres salariés de palaces parisiens – concierges, femmes de chambres, réceptionnistes – elle a manifesté vendredi 9 octobre, dans le XVIIe arrondissement, contre les plans de licenciements économiques annoncés dans certains établissement de luxe de la capitale. Ils ont marché jusqu’à l’hôtel Hyatt de la Porte Maillot où la direction envisage de supprimer 191 postes, soit 40% des effectifs.
La peur du licenciement et de la contamination
Le plus dur pour Jean-Michel, qui fait les chambres d’un autre hôtel de luxe, c’est d’avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête, en pleine épidémie. « En plein Covid, ce n’est pas du tout évident. Il faut prendre toutes les précautions et malgré toutes les précautions, on a toujours peur quand on rentre dans une chambre. Il y a des poubelles partout, il y a des crachats partout. À la fin de la journée, on est vraiment épuisés. »
Il y a aussi dans le cortège des salariés d’autres établissements moins prestigieux, comme celui ou travaille Souad, un petit hôtel fermé ce mois-ci. Cet employée, qui s’occupe d’habitude des petits déjeuners, craint de ne plus retrouver les clients à la réouverture. « C’est une angoisse parce que l’avenir, on ne le voit pas. On est sur la sellette. »
Je travaille à mi-temps, je n’ai pas un grand salaire. Si j’arrête, ça veut dire que le mois de vacances qu’on prend une fois par an, on ne va pas le prendre.
Souad, employée dans un hôtel : « J’ai une fille qui a 18 ans et qui est à l’université, poursuit-elle. Je ne peux même pas lui offrir des trucs, le minimum déjà aujourd’hui. Alors imaginez si on perd notre travail », poursuit Souad.
La crise du Covid-19, un prétexte, selon la CGT – Comme d’autres, elle est pour l’instant au chômage partiel mais l’hôtellerie de luxe supprime déjà des emplois. Le groupe Hôtel Constellation, par exemple, qui gère deux Hyatt dans la capitale, compte licencier 250 de ses salariés à cause de la crise.
Un prétexte, d’après Claude Levy, secrétaire général du syndicat CGT Hôtels de prestige et économiques : « C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de clientèle. Ils souffrent de cette crise mais dans la mesure où la masse salariale est prise en charge par le gouvernement intégralement dans ce secteur spécifique – c’est un des secteurs dérogatoires – on ne voit pas pourquoi il y a des mesures de licenciement qui sont annoncées. Ce n’est pas logique. »
Ce n’est pas aux salariés à payer les pots cassés de cette crise sanitaire.
Claude Levy, secrétaire général CGT – Reste que les établissements haut de gamme, fréquentés essentiellement par les étrangers, sont les plus touchés à Paris. Moins de 20% d’occupation ce mois-ci, d’après un cabinet spécialisé dans l’hôtellerie.