Le petit Nolan n’était âgé que de 23 mois, en 2011, lorsqu’un steak haché surgelé acheté dans un supermarché Lidl, contaminé par la bactérie E. Coli, avait brisé sa vie. Alors en parfaite santé, l’enfant dont la famille réside à Breteuil (Oise), était tombé dans le coma, avant de se réveiller avec de très lourdes séquelles neurologiques, limitant sa motricité, le fonctionnement de ses reins et ses facultés intellectuelles.
Après huit années à se battre contre les conséquences de cette intoxication, le petit garçon est mort ce samedi 14 septembre. Il venait d’être admis à l’hôpital en soins intensifs, lorsque son cœur s’est arrêté. « Nolan est décédé samedi matin des séquelles de son intoxication », a indiqué Me Florence Rault, avocate du petit garçon et de sa famille, confirmant une information du Parisien. « Ça a été un long supplice car il n’a pas arrêté de souffrir un seul instant : les membres qui se déforment, les os qui se cassent, il a dû subir différentes interventions chirurgicales, il ne pouvait plus manger, déglutir, parler, se mouvoir car il n’avait plus de coordination », a détaillé Me Rault.
En 2017, les dirigeants de l’entreprise SEB, qui commercialisait les steaks hachés surgelés sous la marque Steak Country, avaient été jugés par le tribunal correctionnel de Douai (Nord). L’enquête préalable avait établi que plusieurs des victimes, des enfants pour la plupart, avaient consommé ces produits. SEB, entreprise de transformation de viande basée à Saint-Dizier (Haute-Marne), employait alors 140 salariés et fabriquait deux millions de steaks par semaine sur ses deux sites.
La société ayant été liquidée fin 2011, ce sont deux de ses dirigeants qui étaient poursuivis : son créateur et gérant depuis 1966 et le responsable qualité et hygiène. L’enquête avait mis au jour que la société avait unilatéralement modifié, début 2011, le Plan de maîtrise sanitaire (PMS), sans en référer aux services vétérinaires de l’État : au lieu de contrôler systématiquement ses steaks, issus d’un mélange de viande à la découpe et de viande de carcasses, SEB ne contrôlait plus que des lots aléatoires.
Entre autres manquements, à plusieurs reprises l’entreprise avait omis de conduire des analyses spécifiques à la recherche d’E. coli0157H7 (Escherichia coli O157 : H7, N.D.L.R.), une souche particulièrement dangereuse de la bactérie E. Coli. Cette analyse est obligatoire en cas de concentration élevée de la bactérie E. Coli dans la viande.
En février 2019, le gérant du fournisseur de Lidl mis en cause dans ce scandale alimentaire, avait été condamné en appel à trois ans de prison, dont deux ferme, et 50 000 € d’amende. Après sa condamnation en appel, son avocat avait indiqué envisager très sérieusement de déposer un pourvoi en cassation.
Me Rault a dit espérer qu’après ce décès qu’il y renonce. « Les parents de Nolan espèrent qu’ils vont arriver un jour à avoir droit à de la décence et de la compassion » et que le gérant « va enfin faire face à ses responsabilités », a-t-elle déclaré.
Il « n’a pas payé de dommages et intérêts » à la famille de Nolan pour l’instant, a déploré Me Rault, ajoutant que « les parents de Nolan sont dans le plus grand désespoir et le plus grand dénuement ». « Ils s’étaient beaucoup endettés pour subvenir aux besoins de Nolan et n’ont pas de quoi faire face aux frais d’obsèques », a-t-elle souligné.
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Cette affaire est bouleversante à + d'un titre.Pourquoi ne pas constituer une cagnotte pour faire appel aux dons de gens généreux ? Elle aurait certainement du succès.C'est une idée.Condoléances & courage aux parents du petit Nolan.