La fin de l’été est douce et intense. 2 jours à Uzès, 2 jours de Saveurs & Savoirs, 2 jours de rencontres, de partages, de dégustations, de dédicaces, de conversations, de lectures, de films, de confidences, d’émotions intenses. Uzes, sa place, son marché, ses dimanches de brocante et son château sont l’endroit idéal pour recevoir le festival Saveurs & Savoirs, né de volonté et de la complicité de François-Régis Gaudry et de Eric de Kermel. Le livre et la cinéma se mettent à table car le festival n’est pas qu’histoire de cuisine et de saveurs, il réunit les acteurs des savoirs qui vont animer les rues et les places, avec un concours de boulettes pour petits et grands, une dictée gastronomique qui va faire pâlir d’envie Bernard Pivot, des expositions de photos et des projections de films cultes.
DÉCOR DU JOUR – Un cadre de rêve, royaume des cigales et des siestes sous les oliviers ou les tilleuls bercés par le vent dans les arbres. Uzès voit passer tous les étés des bobos chics, des politiques en repos, des artistes, des légendes venues d’ici & d’ailleurs goûter au charme chic du duché. C’est toujours un pur bonheur de gagner le duché d’Uzès, qui abrite un fier château qui a retrouvé de sa superbe.
En ce week-end d’été indien, les armes du duc flotte en haut du donjon, confirmant sa présence en son château merveilleux. Uzès accueille la première édition d’un festival qui va se dérouler joyeusement entre le chant du mistral dans les pins parasols et le soleil gaillard qui inonde les places et jardins. Ici règne un art de vivre particulier, fait d’élégance et de discrétion.
« Ville d’art et d’histoire », Uzès offre un riche patrimoine architectural à découvrir en marchant le nez en l’air pour ne rien rater des détails qui ornent façades, tours, murs de la cathédrale Saint Théodorit qui a vécu les guerres de religions, de la tour Fenestrelle qui domine avec ses 42 mètres de hauteur, des maisons nobles, hôtels particuliers…
Nous arrivons le samedi matin. 8 heures sonnent. Pause religieuse sur la place. La place du marché vit, respire la belle humeur contagieuse des premiers producteurs qui débarquent avec les premiers clients – qui deviennent vite des habitués – impatients de jouer avec le soleil qui baigne l’espace, remplir paniers et cabas d’oeufs, de pélardons coulants, de miel et de légumes des potagers voisins, de vaisselle Pichon, des vins des soeurs orthodoxes d’un monastère voisin, de bracelets et colifichets. Tout le monde est en mode marché.
Quelques pas à travers les ruelles moyenâgeuses et nous voilà à l’Ombrière, moderne centre culturel de la ville, véritable lieu de vie et de rassemblement.
10h30 – Premier rendez-vous à l’Ombrière, pour les premiers échanges et le bonheur de voir la voix, la voix de la célèbre émission « On va déguster » que tous les amoureux de la belle et bonne cuisine, de la vraie cuisine et des vraies produits, écoutent religieusement le dimanche sur France Inter. Nous sommes des millions à respecter ce rendez-vous dominical gourmand avec François-Régis qui est co-organisateur des festival, connait bien la ville et sa place et les propriétaires de la librairie de la place, Caroline Sanchez et Eric de Kermel. De discussions et conversations, les trois Uzétiens de coeur ont eu l’idée de ce festival qui mêlerait gastronomie, livre et culture. Un festival pour les gens d’ici, avec les gens d’ici, les talents d’ici, qui ouvriraient grands leurs bras aux gens d’ailleurs, les talents d’aujourd’hui et de demain, ceux qui ici et ailleurs écrivent, lisent, cuisinent, pâtissent, arpentent leurs champs et leurs vignes tous les jours. FRG est un peu un enfant de l’Uzège comme il est enfant de l’Ile de beauté, il ne voulait pas d’un rendez-vous de bobos parisiens descendus avec leurs bande de producteurs parisiens, non les vins seront ceux du duché, les chefs sont d’ici comme les bénévoles et tous les acteurs du festival; les acteurs venus d’ailleurs vont attraper l’accent d’ici.
Avant la tenue du festival, FRG déclarait « A travers des dizaines de rencontres, dédicaces, avant-premières, ateliers de dégustation, dîners, nous avons imaginé cette première édition comme la preuve vibrante qu’à Uzès, peut-être plus qu’ailleurs, les nourritures terrestres et les nourritures spirituelles sont désormais indissociables. » Et c’est réussi.
Les livres sont partout, incontournables, ils réunissent les amateurs de bons produits et de mots. Le beau et le bon. Des livres. Des livres par centaines. Carrés. Rectangulaires. Brillants. Mats. Avec photos. Pour les grands. Pour les petits. Pour les initiés. Pour les amateurs. Pour tous ! Des mille feuilles de recettes, des conférences, des photos. Des conversations culinaires à ne pas manquer comme celle de Pierre Gagnaire, anne Sophie Pic, Frédéric BAU, Georgiana Viou. Se croisent des chefs, des grands. Des VIP, des attachées de presse pressées, des éditeurs heureux d’avoir mis sous presse des livres attendus, des plumes pressées d’être éditées. Des curieux, gourmands d’images et de mots. Des exposants et des acheteurs. Des épicuriens, des vrais. Des amateurs de dégustations notamment celle des vins d’Uzès. Des dédicaces avec charme. Le festival est un show culinaire époustouflant qui n’a pas besoin de strass et paillettes pour briller, une séance de cinéma;
Livres à picorer, à dévorer, à déguster, à croquer, à ouvrir, fermer, rouvrir, refermer dans un clac, comme le couvercle d’une cocotte dont s’échappent d’enivrantes effluves.
Le livre de cuisine ne connaît pas la crise. Et il est savoureux, au fil des rencontres, de découvrir d’écouter un auteur, un chef précisément qui se confie sans filtre, bavarde à bâtons rompus avec FRG sous les applaudissements d’un public attentif, connaisseur, en appétit de vrai bon et beau.
Midi. Le soleil tape. Il est au zénith. Il se glisse malicieusement entre les ruelles et venelles, cogne sur las parasols. Les chaises de restaurant se remplissent les tables se garnissent. Spécialités locales, huitres, planches de charcuterie, assiettes gourmandes, salades fraîches, fromages et glaces circulent entre ombre et lumière. Voilà les heures de l’après midi. Rêverie et douceur de vivre. Ces heures sont belles. Il est temps de gagner l’Ombrière pour d’autres rencontres, le petit amphi de la librairie pour des confessions intimes, la médiathèque pour admirer les expos de photos de Marielle GAUDRY, Anne-Claire Héraud, Maki Manoukian, de gagner le cinéma. Puis le soleil se fait plus doux. Dîner à ciel ouvert. Ou pas. dans l’un des restaurants qui met en scène les produits de la terre, de la vigne, du marché d’ici.
Durant ces deux jours d’échappées belles et gourmandes à Uzès, nous avons particulièrement suivi trois chefs, trois conversations, Pierre Gagnaire, Anne-Sophie Pic, Georgiana Viou, trois électrons libres de la scène gastronomique, trois destins, trois aventures de vie, et il nous est apparu qu’ils avaient un point commun, ils sont devenus chefs, grands chefs sur un malenlendu, comme le dit JFR à Pierre Gagnaire. Ils n’ont rencontré leur destin qu’après des hésitations et des questions, des chemins de traverse et des ailleurs, des épreuves, avant que n’apparaisse comme une évidence que leur vie va dérouler en cuisine. il était une fois 3 chefs, 3 destins, 3 livres, 3 vies, trois passions. Retour sur 3 moments magiques du week-end, 3 moments forts. 3 livres qui racontent un parcours, une passion. A découvrir dans les articles suivants.