Une forte mobilisation des associations, des artisans pêcheurs, du public et des chefs a réussi à peser dans les négociations permettant ainsi cette pratique destructrice des fond marins, de la faune et de la flore marine.
Mais le combat n’est pas terminé indique l’association BLOOM qui a mené le combat : » « C’est une victoire formidable pour les océans, pour les pêcheurs artisans et pour l’Europe » a déclaré Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM. « L’équipe de BLOOM a travaillé nuit et jour depuis des semaines pour obtenir ce résultat. Nous sommes heureux et soulagés que le parlement s’oppose fermement à une pratique destructrice qui n’a été autorisée en Europe qu’en raison d’une collusion immorale entre lobbies industriels et institutions. Le Parlement s’est désormais saisi du dossier et va demander des comptes à la Commission européenne sur les conditions d’octroi de dérogations injustifiées et contraires aux avis scientifiques qui, jusqu’à hier soir en débat de plénière, continuaient à être détournés de façon inacceptable par la Commission. La partie ne fait que commencer. »
Voilà ce qu’en dit le Figaro :
EXTRAITS
En moins de deux semaines, plus de 260 chefs issus de 21 pays ont signé la pétition contre la pêche électrique. Parmi eux, beaucoup de membres des Relais & Châteaux et des Grandes Tables du Monde, deux associations très vigilantes sur la sauvegarde des espèces marines.
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Mais si la filière pêche a joué un rôle primordial, il faut saluer aussi l’implication des grands chefs dans cette bataille législative. Christopher Coutanceau, qui se définit comme «cuisinier pêcheur» (2 étoiles Michelin à La Rochelle), est un militant de la pêche artisanale et un expert reconnu des espèces marines. «La pêche électrique, c’est un carnage écologique, encore pire que la dynamite. Il faut au moins 50 ans pour que les espèces se reconstituent». Aux avant-postes, il a convaincu beaucoup d’autres étoilés comme Yannick Alléno (Ledoyen, Paris), Gérald Passedat (Le Petit Nice, Marseille), Julien Dumas (Lucas Carton, Paris), Mauro Colagreco (Mirazur, Menton) de signer la pétition, présentée le 10 janvier dernier à Bruxelles.
260 chefs de 21 pays signataires
Il a également sensibilisé un très grand nombre de chefs des Relais & Châteaux (dont Olivier Roellinger, Vice-Président, est un porte-paroles très actif) et des Grandes Tables du Monde (présidées par Alain Ducasse), qui se sont engagés aux côtés de Bloom. D’autres, alertés par les médias comme le triple étoilé Christian Le Squer (Le Cinq au George V, Paris), se sont spontanément manifestés. «Il est breton et cuisinier, souligne Christopher Coutanceau. Il sait que sans beaux produits, on ne peut pas exercer notre métier» Prochainement, ils organiseront d’ailleurs un repas à quatre mains pour montrer aux convives la richesse des ressources marines. Il y sera question de joues de lotte, de langues de merlu, d’anémones de mer, histoire de montrer qu’il n’y a pas que le dos de bar et les parties nobles qui soient succulents en matière de plats de la mer.
En attendant, ce n’est pas moins de 260 chefs de 21 pays différents qui, en douze jours, ont été signataires. Christopher Coutanceau sait qu’il y a encore bien d’autres combats à mener. Notamment faire respecter le repos des espèces marines. Cela passe par la protection des frayères, détruites à grands coups de filets pélagiques. De belles tempêtes européennes en perspective.
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