Aujourd’hui on peut dire que Paul Bocuse est un Dieu Vivant, le dieu de la cuisine gastronomique française, il s’en est allé ce jour entouré des gens qu’il aimait et entouré de milliers de chefs, tous vêtu de vestes blanches, ces fameux uniformes de chef qui ont tellement émaillés l’histoire de sa vie.
C’est sous un Lyon triste au ciel couvert, arrosé tout au long de la journée d’une fine pluie, que le chef Bocuse s’en est allé vers sa dernière demeure, triste était le ciel, mais pas l’ambiance de ce jour, d’ailleurs Monsieur Paul dernier authentique aubergiste ne l’aurait pas voulu triste. On ressentait une telle fierté pour tous ces chefs d’être là pour accompagner leur maître, leur modèle, et puis en toute dignité les grandes toques françaises et internationales, unies, réunies, ont montré le large respect à cet homme hors du commun.
Les plus grandes étoiles du monde étaient présentes, Alain Ducasse, Joël Robuchon, Michel Troisgros, Pierre Gagnaire, Guy Savoy, Christian Le Squer, Yannick Alléno, Anne-Sophie Pic… des chefs médiatiques comme Jean Imbert, Philippe Etchebest, Michel Sarran, Michel Roth, Jean-François Piège…
Parmi les chefs étrangers, Thomas Keller l’ami américain, mais aussi Daniel Boulud le fidèle compagnon lyonnais, Jean Georges Vongerichten l’exemple de la réussite outre-Atlantique…
Il y avait aussi Hiroyuki Hiramatsu le grand chef japonais avec qui le chef Bocuse exploite 8 restaurants au Japon…
On a pu voir aussi le chef italien trois étoiles Enrico Crippa, mais aussi Annie Féolde une fidèle parmi les fidèles, le chef hollandais Alain Caron, le chef Allemand Heinz Winkler, la chef trois étoiles Carmen Ruscalleda…
Il serait difficile de les citer tous tellement ils étaient nombreux, les plus connus bien sûr mais aussi les chef anonymes, ceux de l’ombre qui vibrent de leur passion culinaire.
Le cercueil entra dans l’église porté par les équipiers fidèles de Paul Bocuse au restaurant trois étoiles, un moment fort de la cérémonie.
Pierre Troisgros le presque frère de Paul Bocuse prit la parole avec beaucoup d’émotion pour évoquer leurs crises de rire, leurs 400 coups au bout du monde. Puis ce fut Marc Haelberlin de raconter comment Paul Bocuse l’appelait tous les matins vers 8h pour parler de tout et de rien, mais surtout de cuisine.
La famille avec à sa tête Raymonde forcément très affectée par la disparition de Paul, Jérôme le fils bouleversé et emporté par les larmes lors de la sortie de la Cathédrale, sa fille Françoise accompagné des enfants et petits-enfants, la tribu Bocuse au grand complet était présente réunissant la famille officielle et celle qui l’était un peu moins. Paul Bocuse l’aurait voulu ainsi, partir entouré des gens qu’il aimait.
Et puis il y avait les fidèles chefs Lyonnais Pierre Orsi en tête, mais aussi les chefs des cuisines du restaurant Paul Bocuse Christophe Müller et Gilles Reinhardt eux aussi bouleversés par le chagrin.
Le Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb commença son discours ainsi : » Monsieur Paul, il va falloir vous dire adieu, tous ici nous sommes accablés de douleur, parce que nous avions fini par croire que ce moment n’arriverait jamais, que Paul Bocuse, ce nom qui part le monde fait briller les yeux de tout gourmet était pour toujours immortel « .
Beaucoup d’émotion jaillissait de la cathédrale Saint-Jean, jusqu’au moment où la dépouille de Paul Bocuse fut amenée sous de longs applaudissements de l’ensemble des chefs, un moment où chacun d’entre nous les chefs se passèrent les images de ces moments passés auprès du chef Bocuse.
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Même le temps était en pleure pour ce dernier voyage de Monsieur PAUL. On s'aperçoit que la cuisine et les cuisiniers c'est une grande famille. Tous ses fils spirituels étaient là. Moment de chagrin, d'émotion, de retrouvaille, de souvenir, merci encore pour tout cela. R.P